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Créditistes et Bloc Populaire

le jeudi, 01 avril 1943. Dans La politique

Le Bloc Populaire Canadien poursuit sa cam­pagne de prise de contact avec la population en divers centres de la province. La population deve­nant de plus en plus créditiste, il est naturel que le Bloc tombe en contact avec des créditistes.

Puis, les créditistes étant des hommes plus in­téressés aux résultats qu'aux discours, il est non moins naturel que les créditistes demandent aux lieutenants du Bloc Populaire Canadien : Êtes­-vous prêts à nous donner ce que nous voulons d'une commune volonté ? Allez-vous établir, par loi, la sécurité économique que le pays peut ga­rantir, sans pour cela nous enrégimenter ? Allez-vous supporter ou répudier la tutelle des banques ? En un mot, allez-vous nous donner le Crédit So­cial ?

Les premiers contacts furent pris à Magog et Sherbrooke. Vers Demain du 1er mars en a parlé donnant en substance la réponse du docteur Phi­lippe Hamel aux 2,056 signataires de ces deux vil­les.

À Drummondville

Par ailleurs, le Docteur Hamel répéta à peu près ses déclarations de Magog et de Sherbrooke. Pour une réponse sans équivoque à la demande crédi­tiste, remarque-t-il, il faut s'en remettre à Monsieur Raymond.

À Chicoutimi, M. Chaloult félicita les directeurs de Vers Demain et les autres pour l'éducation faite et les coups portés à l'esprit de parti. Sans se dé­clarer ni pour ni contre le Crédit Social, il laissa planer un doute sur la technique du Crédit Social, et parla lui aussi d'une commission pour étudier les propositions du Crédit Social. M. René Tremblay posa la question suivante : Comment acheter la sur­production (désirée mais invendue) sans le divi­dende et l'escompte compensé ? M. Chaloult pré­féra ne pas répondre à cette question.

Commentaires

Nous prions les lecteurs de Vers Demain qui dé­sirent placer un vote favorable à leur cause aux prochaines élections, d'étudier tous ces comptes-rendus et de tirer eux-mêmes leurs conclusions lorsque le temps sera venu.

Dans les réponses faites jusqu'ici, nous n'avons décelé aucune opposition radicale au Crédit So­cial. Mais non plus aucune assurance de législation créditiste.

Dans toutes les circonstances, M. Raymond était absent. Seuls, le docteur Hamel, M. Girard et M. Chaloult ont formulé plus ou moins nettement leur propre opinion. M. Girard semble le plus prêt à opter pour les propositions du Crédit Social. Cepen­dant, nous croyons qu'il éloigne l'espoir de réalisa­tions lorsqu'il dit : "Il ne faudrait pas tenter d'ap­pliquer cette doctrine sans une étude approfondie par tout le monde." Pourquoi une étude approfon­die par tout le monde est-elle nécessaire ? A-t-on exigé cela avant d'instaurer le système bancaire ?

Il est désirable que le public connaisse l'objectif et les grandes lignes du Crédit Social, pour plu­sieurs raisons ; mais il n'est pas du tout nécessaire qu'il en comprenne la technique.

Les trois répondants s'accordent pour promettre, apparemment au nom du Bloc Populaire Canadien lui-même, une commission, non pas pour appliquer le Crédit Social, mais pour l'étudier.

Pour les créditistes qui, sans la bénédiction du gouvernement ni d'aucun parti politique, vieux ou jeune, étudient le Crédit Social depuis sept ans, on avouera que c'est un peu cuisant de s'entendre promettre une commission d'étude par des gens qui se jugent la compétence de gouverner le pays.

On ne sera donc pas surpris que les créditistes apportent encore un peu plus de précision dans leurs demandes à l'avenir.

Nous écrivons cette page le 23 mars. Voici le texte de la demande qui sera présentée au Bloc Populaire Canadien à Granby dimanche prochain, 28 mars :

"Les soussignés, créditistes et membres de l'U­nion des Électeurs de Granby, constatent avec re­gret :

1o Que le programme officiel du Bloc Populaire Canadien n'a pas jusqu'ici fait "mention de l'institution du Crédit Social ;

2o Que, dans les assemblées tenues par le Bloc Populaire Canadien à Magog, à Sherbrooke, à Drummondville et au Lac St-Jean, les cré­ditistes n'ont obtenu d'autre assurance que la formation d'une commission d'étude, alors qu'au jugement des soussignés, l'heure est venue de passer de l'étude aux réalisations.

"À l'occasion de l'assemblée publique du Bloc Populaire Canadien dans leur ville, les soussignés, désireux d'orienter leur vote pour le succès de leur. cause, attendent une déclaration publique bien dé­finie quant à la position du chef et des lieutenants du Bloc Populaire Canadien vis-à-vis du Crédit Social."

* * *

Comme nous le disions dans notre dernier numé­ro, nous voudrons aussi connaître l'attitude des candidats, ceux du Bloc et ceux des autres partis politiques, à mesure qu'ils surgiront. Les créditistes pratiquent la politique de pression. L'élection est une occasion de pratiquer la politique de pression. Et aux élections, les créditistes veulent voter pour le Crédit Social, sans s'occuper des lignes de partis politiques.

Il est évident que, si M. Raymond plaçait le Crédit Social dans son programme  —  pas seule­ment son étude, mais son institution  —  il y a bien des chances que la plupart de ses candidats seraient pour le Crédit Social. S'il ne le place pas dans son programme, si aucun parti ne le place dans son programme, les candidats liés aux partis ou au Bloc seront probablement moins empressés de se déclarer pour le Crédit Social. Mais, même alors, les créditistes voudront voter pour le Crédit Social., et les candidats l'apprendront.

Le vote fini, la politique de pression continuera, quels que soient les élus.

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