La page suivante est extraite de "L'Évangile du Chef", par A. Bessières :
Saint Jean de Capistran
Le "Rempart de la chrétienté"
Ce qu'il prêche ? L'Évangile du pauvre, la folie de la croix, la charité, le détachement, le pardon des injures, cet amour héroïque de la patrie pour lequel Jeanne d'Arc vient de mourir (1431).
Ce qu'il flagelle ? La débauche des grands, l'envie et la crapule des petits, le luxe païen des maisons, des vêtements ; les jeux de hasard, la dureté des cœurs, la rapacité des Juifs, des usuriers, "ces vendeurs de larmes".
Saint Jean de Capistran se tourne ensuite contre les usuriers, les banquiers juifs, cette puissance capitaliste sans entrailles qui absorbe toute la vie économique et asservit le travail. Le prêt usuraire chassé de ses repaires, il établit les bases du CRÉDIT MUTUEL, s'efforce de transformer en une aide fraternelle ce qui était une exploitation. Il écrit de savants traités sur l'usure, les contrats, etc., etc.
Il n'échappa pas longtemps à cette rançon de tous les vrais chefs : la persécution des siens. Accusé d'hérésie, d'idolâtrie, il doit, avec son maître et ami saint Bernardin de Sienne, se défendre contre les furieuses attaques de 72 docteurs réunis à Saint-Pierre de Rome pour les juger. Martin V clôt le débat en proclamant la parfaite orthodoxie des deux saints.
Fallait-il donc, dans ce temps-là aussi, s'attirer la persécution de ceux mêmes dont on aurait dû pouvoir attendre l'appui, lorsqu'on s'attaquait aux puissances d'argent ?