On sait qu'en Angleterre, M. John Hargrave a fondé le parti créditiste anglais pour pousser la politique vers l'application des principes du Crédit Social.
Tout le monde ne partage pas l'idée de John Hargrave sur l'opportunité de cette méthode ; mais au moins le programme politique de M. Hargrave commence par le bon bout. Sans doute parce qu'il est créditiste, et qu'un créditiste sait par où il faut commencer pour rendre les autres réformes possibles.
Voici les 12 points du "programme de combat" du Social Credit Party anglais :
1. FINANCE — Etablir un système économique sain.
2. GOUVERNEMENT — Rendre la volonté du peuple effective.
3. TRAVAIL — Mettre fin au chômage et l'esclavage des salariés.
4. DÉFENSE NATIONALE — Créer une force effective pour la défense du pays.
5. AGRICULTURE — Régénérer le sol.
6. SANTÉ — Régénérer la population.
7. INDUSTRIE — Augmenter la mécanisation.
8. CONSTRUCTION — Démolir les taudis. Rebâtir les cités et les villes.
9. TRANSPORT — Réorganiser le système de transport.
10. ÉDUCATION — Fournir des chances égales à tous.
11. CULTURE — Rendre les loisirs accessibles à tous.
12. POLITIQUE ÉTRANGÈRE — Mettre fin à la guerre.
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Nous ne portons aucun jugement sur ce programme, et il n'est pas question ici de voir en quoi il peut correspondre aux besoins de l'Angleterre : nous sommes inaptes à en juger.
Mais il a au moins l'avantage de placer la réforme du système financier au premier rang.
En développant ce premier point, le programme du parti proclame que le mécanisme monétaire créditiste doit être immédiatement établi et mis en fonctionnement :
a) Ouverture d'un compte de Crédit National, relevant les faits de la production et de la consommation, et ayant autorité pour émettre :
b) Le dividende national à chaque citoyen, en rapport avec les possibilités de la production ;
c) L'ajustement automatique des prix, tel que préconisé par la technique créditiste.
Et c'est ici que le prospectus du parti porte la réflexion très juste :
"Sans l'application de ces trois points, le reste du programme de restauration nationale ne peut être exécuté."
Combien de nos réformistes devraient apprendre cette leçon ! Ils édifient les plus beaux programmes ; ils oublient que dès le premier pas, comme leurs prédécesseurs, ils se heurteront à l'obstacle financier. Pourtant, ils refusent de toucher à cette structure, sacrée comme l'or et respectable comme une caverne de voleurs.