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Canada, pays d'abondance

le mardi, 15 septembre 1942. Dans L'économique

 Ce n'est pas un créditiste qui parle d'abondance de nourriture au Canada ; c'est M. J. Gordon Taggart, administrateur des denrées à la Commission des prix et du commerce. Et il le fait, chiffres en main. Et il parle de l'abondance actuelle de nourriture, alors que 1,300,000 hommes et jeunes gens des plus capables sont à l'armée ou dans des services de guerre.

M. Taggart déclare que, même si le Canada devait se passer de tout ce qu'il importe, de tout ce qu'il fait venir des autres pays, les Canadiens vivraient très bien. C'est à prendre en note.

Toujours selon les statistiques que possède M. Taggart : (communiqué à un journaliste de la Canadian Press, le 20 août) :

Avec la récolte de blé de cette année et ce qui reste en magasin des années précédentes, le Canada, peut se suffire pendant 15 ans, même s'il ne récolte pas un autre minot pendant ces quinze années.

On aura 7 millions de porcs cette année, alors que moins de 3 millions suffisent pour le Canada ; on pourra donc faire cadeau à l'Angleterre de la grosse moitié de nos cochons sans priver les tables canadiennes.

Sur le marché du bétail, la situation est supéreure aux besoins de la consommation canadienne. Où sont ceux qui disaient que le bœuf manque ? En plus de la demande canadienne, dit M. Taggart, on pourra exporter 100,000 bêtes à corne aux États-Unis sans courir le moindre risque.

Pour les œufs, le Canada en aura en abondance, tout en expédiant 30 millions de douzaines à l'Angleterre. (Remarquer que 30 millions de douzaines, cela équivaut à 15 douzaines par famille canadienne. Donc, 15 douzaines de surplus par famille au Canada).

Quant aux produits laitiers, il y en a plus que jamais. Les vaches ne sont pas importunées par la conscription : la production de lait a augmenté de 12 pour cent sur la période correspondante de l'année dernière. Si l'on fait un peu moins de beurre, c'est parce qu'on fait beaucoup plus de fromage : il y a des primes pour le fromage, et on travaille pour l'argent, même si les estomacs canadiens ont d'autres goûts.

La production locale de fruits et de légumes est très suffisante. On en mettra plus en boîtes cette année que l'année dernière (si le gouvernement ne ferme pas les manufactures de conserves et s'il ne réquisitionne pas les sertisseuses domestiques pour faire des mitrailleuses). On s'attend à un surplus de pommes. Oignons et patates ne manqueront pas non plus.

Voilà un beau tableau pour un pays dont la main-d'œuvre masculine est aux deux tiers mobilisée : On aimerait bien savoir, alors, pourquoi tant de Canadiens ont souffert de la faim de 1930 à 1940. Faudra-t-il prier pour avoir la guerre perpétuelle ?

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