Le critère de la sagesse d'un gouvernement, dans notre monde ultra-moderne, c'est son habileté à pomper l'argent de tous les coins du pays.
Si un gouvernement excelle à tirer des poches de ses administrés autant d'argent qu'il en place dans les poches de ses fonctionnaires et dans les cassettes des privilégiés, ce gouvernement mérite un certificat de bonne conduite : il sait administrer.
Si un gouvernement pousse l'expertise jusqu'à extraire plus d'argent qu'il en distribue, c'est le summum de la perfection. Ses surplus brillent comme des joyaux. Qu'on l'exalte et qu'on le ceigne de la couronne de gloire.
Mais si un gouvernement commet le crime de distribuer plus d'argent qu'il en tire des poches des citoyens, qu'il soit anathème ! Ce gouvernement-là est maudit ; il a péché contre l'ARGENT. Irrémissible. Qu'il meure dans la honte et l'ignominie, et que la putréfaction de son cadavre sans tombeau soit une leçon inoubliable pour son successeur.
Conclusion. — La morale pour un gouvernement peut se résumer ainsi : Prendre l'argent des autres, c'est pratiquer la vertu et monter vers l'immortalité ; distribuer de l'argent, c'est s'engager dans la voie vicieuse qui mène rapidement au gouffre.
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