On sait que, sous la rubrique "Au Canada cette semaine", la plupart de nos hebdomadaires canadiens-français reproduisent, avec la docilité d'un catholique devant une page d'Évangile, la Revue hebdomadaire par Editorial Associates Ltd. Ces Editorial Associates puisent à des sources où le Crédit Social n'occupe pas une place de prédilection, par exemple au Service Consultatif de l'Association des Banquiers en matière de relations avec le public, dont le siège est au General Trust Building de Toronto. C'est peut-être une recommandation pour nos hebdos patriotiques en quête de nourriture intellectuelle.
Nous avons justement sous les yeux la page 3 de La Voix de l'Est, de Granby, du 25 mars, dans laquelle les Editorial Associates écrivent :
"Pendant que l'industrie, que le commerce, la finance, forgent les armes de guerre en donnant la pleine mesure de leurs forces et le temps entier de tous leurs responsables, les réformateurs de tous crins : créditistes, socialistes, communistes, et combien d'autres 'istes', ne perdent pas de temps et travaillent sans relâche à la conquête du pays que nous voulons défendre."
La compagnie des socialistes et des communistes que les Editorial Associates collent avec complaisance au Crédit Social ne nous émeut pas : nous sommes habitués à ce jeu-là. Mais ce qui est vrai dans la citation, c'est que les créditistes ne perdent pas de temps et travaillent sans relâche à la conquête de leur pays. Ils le faisaient avant la guerre, et ils continuent, simplement parce que la conquête n'est pas finie.
Il est vrai que, aux yeux des Editorial Associates, les créditistes sont "des mécontents, des discordants, des réformateurs-amateurs, des fauteurs de désordre". Pourquoi les créditistes en veulent-ils tant à notre bon système économique ? Il fonctionne si bien :
"Pendant des siècles de travail et de recherche, notre système économique de production et de distribution s'est perfectionné et mis au point, de sorte qu'il est aujourd'hui considéré comme économique et efficace."
Efficace ? Pour qui ?