EnglishEspañolPolskie

Vision étroite

le mardi, 15 septembre 1942. Dans La vie créditiste

Monsieur X est un marchand épicier-boucher. Il est entré dans. l'Association Créditiste, après quelque hésitation, parce que l'Association Créditiste grossissait à vue d'œil dans sa ville, et Monsieur X voulait garder sa clientèle.

Le nom de Monsieur X a donc été mis dans le Bottin Créditiste, et non seulement Monsieur X a gardé sa clientèle, mais une vingtaine d'Associés ont quitté leurs anciens marchands, non associés, et sont venus à Monsieur X.

— Or, la semaine dernière, Monsieur X se plaignait amèrement à un commissaire du Crédit Social de passage dansa ville. "Voyez-vous, disait-il, si vous retardez l'établissement de la seconde étape, je ne pourrai pas tenir le coup. J'ai déjà $35 de transferts accumulés."

— "Mais, monsieur X, que faites-vous pour écouler ce crédit ? Cherchez-vous des débouchés ? Faites-vous des démarches pour acheter vos légumes et votre viande des producteurs créditistes de la région ?"

 — "Vous Comprenez, monsieur le Commissaire, que je n'ai pas le temps. Il faut que je me tienne à mon comptoir pour recevoir mes clients, que je fasse ma comptabilité, que je relève mes inventaires, que j'étudie mes commandes, que je sois ici lorsque l'agent du grossiste passe."

 — "Soit, monsieur X, et l'Association travaille justement de son mieux à établir des offices d'information et à faire la liaison entre les producteurs créditistes et les marchands associés. Mais cela prend un peu de temps, parce que les fournisseurs des marchands, vous le savez mieux que moi, sont aux quatre coins du pays. Puis il y a le transport à organiser pour qu'il soit autant que possible entre les mains d'associés."

— "Mais pendant ce temps-là, monsieur le Commissaire, je vais perdre de l'argent. Il n'est pas juste que le fardeau pèse sur les mêmes épaules."

— "Monsieur X, permettez-moi de vous le dire franchement, je voudrais me tromper, mais je crois que vous êtes surtout homme à encaisser des piastres et très peu créditiste. Vous regardez ces $35 de transferts accumulés, et vous ne pensez pas du tout aux $35 d'achats de plus que vos clients ont faits avec les $35 d'argent sauvés par cette comptabilité. Vous avez bien eu votre part de cette augmentation d'achats de 5 pour cent. Puis, vous ne me parlez pas des vingt clients nouveaux que vous a amenés l'Association. Et quel cas faites-vous de la libération économique de votre pays à laquelle l'Association travaille ainsi concrètement ? Monsieur X, vous donneriez bien $1000, peut-être $2000 ou $5000 même, pour exempter votre grand garçon d'aller au front en Europe ; et vous lésinez sur $35, sur $200, pour sauver votre pays de l'exploitation perpétuelle, pour instaurer un système contraire à celui qui engendre des guerres de plus en plus rapprochées et de plus en plus terribles. Le monde se limite-t-il à vous-même et à votre propre famille ? Monsieur X, votre égoïsme et votre cupidité rétrécissent lamentablement votre vision."

Le cas de monsieur X n'est peut-être pas désespéré. S'il étudie VERS DEMAIN et réfléchit humainement, chrétiennement, l'idéal créditiste peut s'emparer de lui, et il ne se plaindra plus, bien au contraire. Mais qu'il se hâte : l'Association ne gardera certainement pas des poids pareils, et ce n'est pas avec des hommes de ce pédigree qu'elle passera ses conventions sous la deuxième étape. Le triage se fait de plus en plus sous la première étape.

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com