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Une protestation

le lundi, 15 février 1943. Dans La vie créditiste

Tous les créditistes de Nouvelle-France, et mê­me des non-créditistes, se sont indignés de voir les directeurs de Vers Demain poursuivis pour la ba­gatelle d'une circulaire distribuée sans nom d'im­primeur, alors que tant d'autres circulaires à gran­de diffusion sont exactement dans le même cas.

Ni les uns, ni les autres n'y mettent de malice : simple ignorance de cet amendement de loi.

Mais on s'en est pris aux créditistes, et rien qu'à eux. Pourquoi ?

De par toute la Nouvelle-France, des lettres nous sont venues, plusieurs nous demandant s'il y aurait moyen de faire une protestation de quelque manière.

Vu que le ministre de la Justice représente la na­tion pour l'exercice de la justice  —  non de la par­tialité  —  dans tout le pays, nous avons suggéré à nos groupes d'adresser là leurs protestations, et nous leur avons fourni à cette fin une formule qu'ils font signer par tous ceux qui partagent le même point de vue. Ils adresseront eux-mêmes les formu­les signées à l'honorable ministre de la Justice, à Ottawa.

La formule est ainsi conçue :

Hon. Louis Saint-Laurent,

Ministre de la Justice, Ottawa.

Honorable Ministre,

Les soussignés expriment respectueusement le désir de voir retirer les plaintes actuellement en cour contre M. Louis Even, Mlle Gilberte Côté et M. R.-J. Bédard, pour impression et distribution de circulaires sans nom d'imprimeur.

Outre que cette lacune au bas d'une circulaire distribuée sans mystère ne semble guère de nature à troubler l'ordre social du pays, nous trouvons dis­criminatoire que seule une circulaire créditiste ait donné lieu à des poursuites de ce genre, alors qu'à la même époque et depuis, plusieurs autres circu­laires à grande diffusion ont également paru sans nom d'imprimeur. Les personnes poursuivies agis­saient de bonne foi, puisqu'elles prirent la peine de faire cueillir toutes les circulaires non distri­buées, pour les mettre en règle, dès qu'elles surent ce qu'exigeait la loi.

Les soussignés sont respectueux des lois de leur pays, mais ne peuvent pas être insensibles à des procédés en apparence partiaux et vexatoires.

À 1,500 pieds sous terre

Un mineur de Noranda nous envoie son abonne­ment à Vers Demain, enregistré sur le coupon d'a­bonnement régulièrement publié dans le journal. Il accompagne son envoi de ces réflexions :

"Vous remarquerez que le coupon est passable­ment sale ? En effet, je l'ai pris dans un journal à mon ouvrage, le long d'un "drift", à 1,500 pieds sous terre, à la mine Noranda.

"Ne soyez pas surpris que Vers Demain soit lu dans les profondeurs de la terre ; car, pour moi, si j'avais affaire dans les airs, je ne serais pas surpris qu'il soit lu jusqu'au-dessus des nuages."

Bruno POUDRIER

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