C'est avec beaucoup d'affliction que les créditistes de partout ont appris la mort de l'Honorable William Aberhart, premier-ministre de l'Alberta, chef du premier gouvernement créditiste au monde.
La disparition du grand homme ne signifie certainement pas la disparition du Crédit Social en Alberta. Mais on ne peut que déplorer une
perte aussi lourde dans une bataille qui est loin d'être gagnée. Le dynamisme, le magnétisme personnel de M. Aberhart constituaient une force précieuse ; et, si brillants soient ses disciples, l'absence du maître crée tout de même un vide difficile à combler.
L'Honorable Aberhart ne fut pas seulement un pionnier du Crédit Social en Amérique : ce fut aussi un premier-ministre exemplaire. Même ses adversaires doivent reconnaître qu'il a donné à l'Alberta sa meilleure administration depuis son érection en province. Sa sincérité, son intégrité politique, sa constance d'objectif, son souci du bien du peuple, demeurent inattaquables. Son nom restera honoré alors que le rideau de l'oubli sera baissé sur d'autres qui ont connu moins de luttes et plus de faveurs.
Si M. William Aberhart fut le champion d'une économie nouvelle, il se montra aussi énergique et indéfectible défenseur des autonomies provinciales.
Le télégramme suivant fut dépêché à Edmonton, au nom de tous ceux que rallie notre Mouvement en Nouvelle-France :
Hon. C. E. Manning
Édifices Parlementaires
Edmonton, Alta.
Les trois cent mille créditistes de la province de Québec éprouvent une vive douleur et sympathisent avec leurs frères d'Alberta. L'Alberta, le Canada, le monde entier, viennent de perdre un homme d'État qui, par son génie et son amour du peuple, a montré la voie aux chefs politiques d'une société mieux ordonnée.
Louis EVEN
J.-Ernest GREGOIRE
Gilberte CÔTÉ