C'est le régime du Crédit Social. Un dividende, pris dans la poche de personne, distribué à tout le monde !
Le médecin n'a point défendu cette visite-là à son patient : elle ne peut lui faire que du bien. Supprimez le dividende pour ne laisser que les factures de remèdes et d'hôpital, et dites si le malade aura des chances de guérir aussi vite.
Voici une maman qui tient deux dividendes, en main, le sien et celui de bébé. Il faut que bébé voie son dividende. Bébé devine que c'est une bonne chose, puisque maman est radieuse. Vaillante femme, bien prête à faire sa part pour donner des fils à la patrie, des enfants à l'Église, des élus au ciel. Mais sous le régime de Banco, la société n'avait rien pour la maman, même si vingt ans plus tard cette société venait chercher un beau garçon pour l'envoyer jouer une partie où l'on tue le plus possible, où bombes et obus frappent sans discernement. Il a fallu le Crédit Social pour réaliser les allocations familiales. Maman va inculquer à son enfant l'amour d'un pays qui appartient enfin à ceux qui l'habitent.
L'humble ménagère n'est pas oubliée. Sans être actionnaire dans une compagnie anonyme au service de trustards, elle touche pourtant son dividende au même titre que le patron qui l'emploie.
Il fallait autrefois ramper pour avoir droit de manger. Aujourd'hui, le dividende à chacun confère au plus pauvre un certain droit au respect et soustrait à la nécessité de tout subir. Tous et chacun une part ! Le Pape l'avait dit, le Pape l'avait demandé : Tous et chacun. C'est le Crédit Social qui l'a fait.
Le dividende national pénètre jusque dans la forêt. Et ce bûcheron est heureux et fier de recevoir le sien. Il ne se sent ni lié ni obligé. C'est un dividende qui lui est dû. Il le sait. Ne croyez pas, non plus, qu'il va abandonner son travail, renoncer à son salaire, pour vivoter d'un dividende. Bien au contraire. Le dividende, c'est le complément du salaire. Le bûcheron sait aussi que, plus il y a de production utile, plus il y a de dividende pour tout le monde. Il tient à contribuer, pour sa part, à faire ainsi du bien à tout le monde, tout en gagnant sa propre récompense. Son sens social est très développé : c'est un lecteur assidu de VERS DEMAIN.
Et chez le colon ? Et chez le cultivateur ? Et chez l'ouvrier ? Partout, la joie ; partout, le bonheur de vivre dans un pays qui ne prend plus ses ordres de Banco.