EnglishEspañolPolskie

Serment personnel

Gilberte Côté-Mercier le jeudi, 15 avril 1943. Dans La vie créditiste

Sur les 300,000 créditistes de la Nouvelle-France, nous disions l'autre jour qu'il y en a beaucoup qui ne le sont que d'adhésion, mais non d'action.

"Que les créditistes se présentent aux élec­tions, disent-ils, et nous voterons pour eux !"

Voter, poser une croix de plomb sur un bout de papier, cela demande-t-il un grand effort ?

Aller au scrutin secret faire, aussi secrète­ment que possible, le choix d'un homme, cela encourt-il de grands risques personnels ?

Un acte qui est posé sans effort et qui ne ris­que d'attirer aucune disgrâce sur la tête de l'homme qui le pose, on ne peut pas dire qu'il soit une grande affirmation de liberté de la part de son auteur. On ne peut donc pas dire qu'il de­mande beaucoup de la personne humaine.

Ce n'est pas se donner que de poser cet acte, ce n'est pas exprimer sa liberté, et c'est encore moins la conquérir.

* * *

Le Mahatma Gandhi, chef des Hindous qui réclament leur libération, demande à ses adhé­rents de faire un serment personnel de résistan­ce à certaines lois. Que chacun jure de "résister jusqu'à la faim, jusqu'à la prison, jusqu'à la mort".

Chacun, et non pas une masse en groupe, non pas une collectivité, non pas une majorité.

Chacun, chaque homme, chaque personne hu­maine.

Pour conquérir la liberté, il faut poser des ac­tes de liberté. Et les actes de liberté ne sont pas une affaire de masse. Ils ne sont pas une affaire d'État, ils sont une affaire de personne.

Le socialisme, qui est le contraire de la liberté, est, lui, une affaire de groupe.

• •

Nous, dans notre pays, nous avons justement à combattre le socialisme actuellement, c'est no­tre ennemi le plus proche et le plus grand.

Nous ne le vaincrons qu'en posant des actes de liberté, des actes personnels.

Que chacun de nous, créditistes, fasse son ser­ment propre, en face de lui-même :

"Moi, créditiste, je jure de lutter pour le salut de la Nouvelle-France, jusqu'à la faim, jusqu'à la prison, jusqu'à la mort.

"Moi, oui, moi-même, la personne qui est en moi. Je suis un tout à moi seul. J'ai en moi tous les pouvoirs de la personne, cette image de Dieu même. Je peux poser un acte plus grand que le monde, un acte de volonté, un acte de liberté.

"Et parce que je peux, je jure de faire tout en mon pouvoir pour sauver mon pays.

"Je suis prêt à souffrir tout. La fatigue. La pauvreté. La faim. Le froid. Les intrigues. Les calomnies. Les procès. La prison. La mort.

"Et parce que je suis prêt, je domine l'uni­vers, je suis libre.

"C'est moi qui suis prêt. Pas les autres. Moi sans les autres. Dussé-je être seul comme le Christ sur la croix entre ciel et terre, aban­donné de son Père même ; dussé-je être seul, seul, seul, horriblement seul, je suis prêt quand même."

 • •

Créditiste, ce serment, c'est le tien.

Toi qui, aimes le Crédit Social, toi qui aimes la Nouvelle-France, toi qui aimes ta famille, l'humanité, toi qui aimes d'un amour éperdu cette malheureuse liberté qui est à la veille de quitter la terre.

Créditiste, ton serment personnel, ton ser­ment, le tien, tu le renouvelleras tous les jours, dis ?

Gilberte Côté-Mercier

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com