Sur les 300,000 créditistes de la Nouvelle-France, nous disions l'autre jour qu'il y en a beaucoup qui ne le sont que d'adhésion, mais non d'action.
"Que les créditistes se présentent aux élections, disent-ils, et nous voterons pour eux !"
Voter, poser une croix de plomb sur un bout de papier, cela demande-t-il un grand effort ?
Aller au scrutin secret faire, aussi secrètement que possible, le choix d'un homme, cela encourt-il de grands risques personnels ?
Un acte qui est posé sans effort et qui ne risque d'attirer aucune disgrâce sur la tête de l'homme qui le pose, on ne peut pas dire qu'il soit une grande affirmation de liberté de la part de son auteur. On ne peut donc pas dire qu'il demande beaucoup de la personne humaine.
Ce n'est pas se donner que de poser cet acte, ce n'est pas exprimer sa liberté, et c'est encore moins la conquérir.
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Le Mahatma Gandhi, chef des Hindous qui réclament leur libération, demande à ses adhérents de faire un serment personnel de résistance à certaines lois. Que chacun jure de "résister jusqu'à la faim, jusqu'à la prison, jusqu'à la mort".
Chacun, et non pas une masse en groupe, non pas une collectivité, non pas une majorité.
Chacun, chaque homme, chaque personne humaine.
Pour conquérir la liberté, il faut poser des actes de liberté. Et les actes de liberté ne sont pas une affaire de masse. Ils ne sont pas une affaire d'État, ils sont une affaire de personne.
Le socialisme, qui est le contraire de la liberté, est, lui, une affaire de groupe.
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Nous, dans notre pays, nous avons justement à combattre le socialisme actuellement, c'est notre ennemi le plus proche et le plus grand.
Nous ne le vaincrons qu'en posant des actes de liberté, des actes personnels.
Que chacun de nous, créditistes, fasse son serment propre, en face de lui-même :
"Moi, créditiste, je jure de lutter pour le salut de la Nouvelle-France, jusqu'à la faim, jusqu'à la prison, jusqu'à la mort.
"Moi, oui, moi-même, la personne qui est en moi. Je suis un tout à moi seul. J'ai en moi tous les pouvoirs de la personne, cette image de Dieu même. Je peux poser un acte plus grand que le monde, un acte de volonté, un acte de liberté.
"Et parce que je peux, je jure de faire tout en mon pouvoir pour sauver mon pays.
"Je suis prêt à souffrir tout. La fatigue. La pauvreté. La faim. Le froid. Les intrigues. Les calomnies. Les procès. La prison. La mort.
"Et parce que je suis prêt, je domine l'univers, je suis libre.
"C'est moi qui suis prêt. Pas les autres. Moi sans les autres. Dussé-je être seul comme le Christ sur la croix entre ciel et terre, abandonné de son Père même ; dussé-je être seul, seul, seul, horriblement seul, je suis prêt quand même."
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Créditiste, ce serment, c'est le tien.
Toi qui, aimes le Crédit Social, toi qui aimes la Nouvelle-France, toi qui aimes ta famille, l'humanité, toi qui aimes d'un amour éperdu cette malheureuse liberté qui est à la veille de quitter la terre.
Créditiste, ton serment personnel, ton serment, le tien, tu le renouvelleras tous les jours, dis ?