« Sans s'attacher à rien ». Voilà une première règle de conduite, créditiste.
Travaille sans relâche comme si tout le succès dépendait de toi, et de toi seul. Fais tout ce que tu peux. Subis les échecs, les reproches, les injures, les calomnies. Recommence quand même ton travail le lendemain. Tu n'as pas de coeur pour t'y remettre ? Marche sur ton coeur. Détache-toi de tout, de tout. Avance encore. Avance toujours, créditiste. Ne lâche jamais. Tu t'affaisses ? Relève-toi, et reprends. Tu vois que tout va s'effondrer, que l'ennemi est venu et qu'il a fait sauter ton ouvrage ? Ne pleure pas. Détache-toi de tout, de tout, tu entends, même du succès de ton œuvre.
Si tu fais cela, tu commences à mériter la victoire.
"Sans t'étonner de rien". Deuxième règle de conduite, créditiste.
Les foules te suivent et t'applaudissent. On te comprend et te vient en aide. De partout, une force considérable monte, monte, éclairée par le flambeau que tu portes. On promène ton drapeau, on le hisse sur tous les mâts, et l'on chante "Hosanna". Réjouis-toi. Mais, sois calme, bien calme. Garde toute ta vision. Ne sois pas étonné, ni enivré. Et surtout, surveille et prends garde.
Ce dimanche des rameaux est suivi d'un Vendredi-Saint. Cette même foule qui t'acclamait crie maintenant : "Crucifiez-le". Elle hurle, vocifère. Elle veut te tuer. Elle ne voit plus ta lumière. Et toi, tu ne comprends pas qu'on veuille bannir de la terre la vérité et l'amour.
Ne t'étonne de rien, créditiste. C'est sur la croix que la Rédemption s'est achevée.
"Sans se mettre en peine de rien". Troisième règle de conduite.
Mais, les obstacles grossissent, les ténèbres t'envahissent, tu ne sais plus comment t'y prendre pour avancer. C'est comme un mur tout autour. Tu es en prison. Tu voudrais crier. Tu étouffes de cette lumière et de cet amour qui font éclater ton âme. Mais, tu es seul à comprendre. Seul, tu vois l'abîme. Seul, tu connais le chemin du salut. Les autres, tes frères, s'amusent. Ils boivent. Ils ricanent. Ils se moquent de toi. Ils te crachent au visage. Pourtant, tu les aimes encore. Tu voudrais les protéger. Tu ne peux pas te faire à l'idée que c'en est fini pour jamais.
Ne te mets donc pas en peine, créditistes. Toutes les bonnes causes qui ont réussi ont eu leurs martyrs. La victoire est à ce prix.
Gilberte Côté-Mercier
Jeunes au combat Pour l'Immaculée