Dernièrement, les Pèlerins de saint Michel décidaient d'envoyer à toutes les municipalités du Canada un modèle de résolution, pour demander au gouvernement fédéral de reprendre son droit régalien d'émettre l'argent du pays.
Quelle différence il y aurait dans nos dettes publiques, si le gouvernement fédéral avait toujours gardé la responsabilité de créer l'argent du pays, au lieu d'en céder la prérogative à des banques privées qui n'y ont pas droit en justice ! Le gouvernement n'aurait pas à taxer pour rembourser l'argent qu'il aurait dû émettre lui-même, et cet argent ne demanderait pas des intérêts sans fin.
Quelle différence aussi, si chacun de nos gouvernements n'était pas chargé d'une dette impayable ! Le fédéral n'aurait pas à négliger ou à abandonner ses responsabilités envers les provinces, et les provinces n'auraient pas à agir de la même façon à l'égard des municipalités. Les municipalités à leur tour auraient moins de difficultés à servir la population sans surcharger de taxes les contribuables. En passant, on peut penser à l'hôpital Sainte-Croix qui pourrait être mieux financé, ce qui lui permettrait de mieux fonctionner.
Enfin, quelle différence dans le niveau de vie des Canadiens ! On ne verrait pas grandir le nombre de ceux qui ont faim au Canada (4 000 000 actuellement). Les gouvernements fédéral et provinciaux n'auraient pas à couper dans les mesures sociales qui aident tant de monde à vivre à une époque de chômage dû au progrès. La machine, l'électronique et l'ordinateur sont à l'ouvrage dans la production et les services. Il y a aussi les nombreuses faillites d'entreprises dues souvent à des problèmes financiers anormaux qui causent du chômage.
Dernier point : Si le gouvernement d'Ottawa émettait l'argent du pays, il pourrait appliquer une mesure adoptée par le gouvernement autrichien, après la guerre 1914-1918. Il fallait alors reconstruire l'Autriche, à cause des ruines accumulées durant le conflit. Pour y parvenir, le gouvernement de ce pays décida d'émettre des sommes d'argent et d'en donner aux marchands, à la condition qu'ils abaissent leurs prix d'autant. L'effet fut magique ! La population encouragée donna un grand essor à l'agriculture, à l'industrie et au commerce pour satisfaire ses propres besoins. Les produits étaient abondants et à bon marché, et les taxes réduites au minimum. Si bien que l'Autriche d'après-guerre faisait l'admiration des visiteurs étrangers par sa prospérité et le contentement de sa population. Les autres pays qui avaient eu la guerre vivaient dans la misère, même s'ils étaient vainqueurs, parce que leurs gouvernements n'avaient pas pris de mesures aussi sages. Une mesure de ce genre serait sûrement populaire au Canada ! Plus que la TPS et la TVQ, en tout cas !
Approuvant totalement la résolution des Pèlerins de saint Michel de Vers Demain, je me permets d'en faire parvenir une copie, de même qu'une copie de la circulaire qui l'accompagne à chacun des membres du Conseil.
Espérant que le tout recevra bon accueil, je vous prie de croire en mes sentiments distingués. Sincèrement,
Jeanne Blanchette Drummondville