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Quattre "attendus" de l'U.C.C.

le lundi, 01 février 1943. Dans La vie créditiste

La Terre de Chez Nous a publié une résolution du Comité Exécutif de l'Union Catholique des Cul­tivateurs, laissant ses membres libres, à titre de citoyens, d'adhérer ou non au mouvement créditis­te, mais interdisant toute discussion et toute pro­pagande du Crédit Social à l'intérieur de ses cer­cles.

Nous n'avons rien à voir ou à critiquer dans la régie interne de la magnifique Union Catholique des Cultivateurs. Ses directives à ses membres con­cernent et ses membres et elle-même — pas nous.

Voilà pour la résolution.

Quant aux quatre ATTENDUS qui la précè­dent, étant une exposition de faits, nous avons par­faitement le droit de les examiner, et si nous ne les croyons pas conformes à la vérité, de le dire. Si les directives sont du domaine interne, les faits sont du domaine public. Et comme ils se rapportent au Crédit Social et au mouvement créditiste, ils peu­vent nous intéresser.

1) "ATTENDU que le Crédit Social est une théorie monétaire dont la valeur scientifique n'est pas encore démontrée."

Nous avons déjà demandé ce que vaut cet argu­ment pour mettre en défiance contre le Crédit So­cial. Surtout lorsqu'on supporte très patiemment un système dont l'absence de valeur scientifique, sans parler de ses traits antisociaux, est depuis longtemps démontrée.

Entre un meurtrier qui a fait ses preuves et un homme auquel on n'à rien à reprocher mais qui n'a jamais eu l'occasion de donner ses services, garde­ra-t-on le meurtrier qui a eu l'avantage de faire ses preuves, et mettra-t-on en garde contre l'autre pour la simple raison qu'il n'a pas fait les siennes?

2) "ATTENDU qu'en Alberta le Crédit Social est un parti politique et qu'il tend à le devenir dans la province de Québec."

Il faut être conséquent dans ses définitions. Tout à l'heure, le Crédit Social était un système moné­taire. Maintenant, c'est un parti politique. Un sys­tème de poids et de mesures peut-il être un parti politique?

A-t-on demandé aux cultivateurs, il y a quel­ques années, de ne pas étudier le prêt agricole:

1o parce qu'il n'avait pas fait ses preuves,

2o parce que ça pouvait devenir un parti politique?

Si l'organisation d'une force pour faire pression sur les politiciens et les gouvernements en vue d'obtenir des résultats définis est une politique de parti, l'U. C. C., les syndicats catholiques, les au­tres unions ouvrières, les institutions d'enseigne­ment et des associations de toutes sortes font de la politique de parti à l'année.

3) "ATTENDU qu'en plusieurs circonstances les propagandistes du Crédit Social ont tenté de détourner les cultivateurs de leurs associations syndicales et coopératives."

Nous ne croyons pas cette remarque fondée. Que des cultivateurs créditistes aient fait des transac­tions dans des magasins faisant partie de notre As­sociation Créditiste, plutôt que dans un Syndicat agricole qui refusait les mêmes privilèges, nous n'y pouvons rien. C'est sans doute parce qu'ils trou­vaient plus d'avantages dans ces opérations. Em­pêchera-t-on un homme de prendre un auto au lieu d'une voiture à cheval lorsqu'il y trouve de l'avan­tage? C'est laissé à son jugement.

Pour une chose, nous croyons trop à l'union des personnes autour d'intérêts qui leur sont communs, dans tous les domaines, pour même songer à dé­conseiller l'U. C. C. aux cultivateurs de la provin­ce. Mais il ne faut pas oublier qu'un cultivateur est aussi un simple consommateur, comme l'est l'ouvrier, comme l'est le professionnel. Comme no­tre mouvement groupe les hommes à titre de sim­ples citoyens, à titre d'êtres humains consomma­teurs, il arrive que ces mêmes hommes se groupent dans différents mouvements pour des buts divers.

C'est d'ailleurs ce que comprend la direction de l'U. C. C. lorsqu'elle laisse complète liberté indivi­duelle à ses membres vis-à-vis du Crédit Social. Ce sont ses "attendus" que nous trouvons boîteux.

4) "ATTENDU qu'en plusieurs endroits les cré­ditistes cherchent à se servir des cercles de l'U. C. C. pour propager leur doctrine."

Que des membres de l'U. C. C. aient parlé du Crédit Social au sein de leurs cercles, qu'ils l'aient même recommandé, c'est fort possible. Il est si dif­ficile de taire ses convictions, surtout pour les cré­ditistes qui ont conscience de la portée de leur idéal. Et le Crédit Social offrant un système moné­taire plus souple, les cultivateurs qui, comme les autres, trouvent un problème d'argent à peu près au coeur de toutes leurs difficultés, peuvent bien s'intéresser aux propositions du système créditiste.

Mais, officiellement, la direction du mouvement créditiste n'a jamais poussé dans cette direction. Nous avons nos propres groupements et ils nous occupent suffisamment.

 

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