Voici déjà deux mois que le journal VERS DEMAIN est entré dans sa quatrième année d'existence. Il y est entré avec un contingent remarquable de lecteurs réguliers.
Il est vrai que plusieurs milliers d'abonnés des deux premières années, pour une raison ou pour une autre, ont négligé ou refusé de renouveler et ne reçoivent plus leur journal. Ils ne sont pas tout à fait perdus pour l'idée créditiste ; il leur reste bien quelque chose de ce qu'ils n'ont pu éviter de saisir au passage de Vers Demain, deux fois par mois, même s'ils n'y ont prêté qu'une attention distraite.
Tout de même, ce n'est pas sur ceux qui laissent que nous comptons pour réussir. D'autres, d'ailleurs, ont rempli les vides, et le journal reste bien en vie.
Sur le journal, s'est greffée une organisation, elle aussi bien en vie. Le journal alimente l'organisation, et l'organisation soutient et développe l'œuvre du journal.
Trois années de Vers Demain, chacune d'elle avec son cachet particulier.
La première armée fut celle de la fondation et des premiers pas. Ponctuée des appréhensions qui entourent le berceau de tout journal d'idées, elle vit germer des dévouements héroïques et fut, dans l'ensemble, très satisfaisante.
La seconde année fut celle des grands développements, couronnés par une série d'inoubliables congrès. Elle fut enivrante.
La troisième année fut celle de l'Association Créditiste. Année de précieuses expériences, et année de grandes missions par la douzaine de commissaires que l'Association Créditiste a permis de mettre plein temps au service de la cause.
Et voici la quatrième année : Comme nous l'avons déclaré solennellement à la grande assemblée du 13 décembre au Palais Montcalm, ce sera l'année de l'Union des Électeurs.
Rien n'est abandonné. Ni le journal, ni l'Institut d'Action Politique, ni l'Association Créditiste. Tout cela va contribuer cette année à organiser le public pour qu'il se fasse servir par ses politiciens et ses institutions, tant politiques qu'économiques.
Le journal continuera d'instruire.
L'Association Créditiste continuera d'orienter l'économie des créditistes vers la fin de toute économie véritablement humaine : placer les biens au service des besoins.
L'Union des Électeurs forcera la politique à se souvenir, elle aussi, de sa fin : le bien commun, le bien de tous, et non pas seulement la satisfaction de quelques intérêts privilégiés.
Nos lecteurs de la deuxième année se rappellent le thermomètre qui paraissait de temps en temps dans leur journal et dont le mercure endiablé accusait une ascension rapide de l'abonnement à Vers Demain.
Le thermomètre va revenir cette année. Mais non plus pour exprimer l'abonnement — ce n'est pas le programme particulier de l'année.
Le programme de l'année, c'est l'Union des Électeurs. Pour bâtir l'Union des Électeurs, il faut des Voltigeurs, des Voltigeurs actifs et responsables.
Le thermomètre 1943 sera donc le thermomètre des Voltigeurs. Et seuls les Voltigeurs actifs affecteront le niveau du mercure. Si le thermomètre monte, c'est que les rangs des Voltigeurs, des vrais Voltigeurs, auront grossi. C'est que l'Union des Électeurs prendra des proportions.
Et le thermomètre va monter. Il va monter, parce que c'est la ferme détermination de tout le corps actuel de travailleurs créditistes.
Pendant que les fêtes de Noël et de l'An apportaient un peu de joies dans les familles en faisant, autant que possible, la réunion de leurs membres dispersés, les directeurs du mouvement créditiste en Nouvelle-France ont procédé à un inventaire détaillé des forces dont dispose aujourd'hui leur organisation et se sont tracé un objectif assez précis pour l'année 1943.
Nous ne croyons pas être trop présomptueux en réclamant pour 1943 un effectif de 5,000 Voltigeurs. Nous tenons même à dépasser ce nombre.
La stratégie arrêtée est de soigner particulièrement, pendant les mois d'hiver, les places les plus avancées, celles qui ont le mieux répondu jusqu'ici, et d'y former des apôtres qui, l'été venu, porteront la flamme aux places moins ferventes.
À cette fin, les régions entreprises sont divisées en territoires. Chaque territoire est confié à un commissaire. Dans chaque territoire, aussi, a été dressée une liste des villes et paroisses rurales à pousser, avec l'état créditiste actuel de chacune d'elles et les résultats qui en sont attendus d'ici le 1er mai.
De ces 200 paroisses de choix, nous comptons bien obtenir au moins 1,000 conférenciers qui, entraînés à des causeries dans leurs localités respectives au cours de l'hiver, rayonneront dans les paroisses voisines et y monteront l'Union des Électeurs au cours de l'été.
5,000 voltigeurs, 1,000 conférenciers, est-ce trop demander à la Nouvelle-France créditiste pour 1943 ?
Dans une paroisse de campagne, il suffit de quelques dizaines de créditistes pour donner un caractère créditiste à la localité.
À Montréal, évidemment, c'est un tout autre nombre qu'il faudrait ; et les quelque 1,400 abonnés actuels à VERS DEMAIN disséminés dans la grande métropole ne peuvent prétendre attirer beaucoup l'attention. Pourtant, Montréal reste le Bethléem du journal VERS DEMAIN. C'est dans la paroisse Saint-Stanislas de Montréal que le journal des créditistes est venu au monde.
D'ailleurs, les créditistes montréalais ne sont pas du bois mort. L'Association Créditiste, de fondation plutôt récente à Montréal, y fait des progrès intéressants. Le bottin créditiste de Montréal présente aux associés un marchand dans presque toutes les lignes usuelles.
Les associés de Montréal savent se servir de leur crédit. L'un d'eux nous montrait ces jours-ci la série de ses transferts de crédit pour deux mois : $7.50. On comprend que cet associé-là n'aura aucune hésitation à renouveler régulièrement sa contribution annuelle à l'Association. Comme, en plus, c'est un voltigeur-conférencier, il a en main l'argument tout trouvé pour convaincre ceux qu'il approche.
Les organisateurs du mouvement à Montréal s'attachent à recruter des abonnés et des associés, surtout par le moyen d'assemblées dites "de fond de cuisine". Il n'est pas difficile, pour quelqu'un qui apprécie le journal et le mouvement, de grouper chez lui une demi-douzaine de voisins ou de voisines pour une veillée créditiste. Si la personne qui invite ne se sent pas capable d'expliquer elle-même le Crédit Social et l'Association Créditiste, elle n'a qu'à donner préalablement un coup de téléphone à l'organisateur ou à ses adjoints : ils se feront un plaisir d'assurer le service d'un conférencier. Car, des conférenciers créditistes à Montréal, il y en a et il y en aura de plus en plus.
Pour renseignements, sur le journal, sur l'Association, ou pour avoir un causeur à une veillée créditiste, s'adresser à l'un ou l'autre des suivants :
Rosaire Côté, 1567 Laurier-Est, CH 7739.
Paul Beauparlant, 733 Champagneur, DO 9879.
Dollard Richard, 6607 Jeanne-Mance, DO 3214.
En multipliant les veillées créditistes, en y invitant chaque fois des personnes nouvelles, en tenant filière des personnes qui ont reçu le message et remis à un peu plus tard pour s'abonner ou s'associer, on peut envisager un beau développement à Montréal. Ces petites assemblées seront aussi la préparation naturelle à un plus grand ralliement dont la date et le lieu seront annoncés plus tard.
Un correspondant nous demande comment un marchand associé peut savoir si un client est réellement membre de l'Association, lorsqu'il veut passer un transfert de crédit. Le fait d'avoir des blancs de transfert n'est pas une garantie. Même la possession d'un carnet de l'Association ne signifie pas que le membre est actuellement en règle avec l'Association.
Dans ces conditions, ne serait-il pas désirable que chaque membre soit porteur d'une carte attestant son droit aux bénéfices de l'Association, surtout dans les villes où les marchands ne peuvent connaître la situation créditiste de chaque client individuel ?
Assurément, et c'est bien l'intention de la Direction d'émettre à chaque membre une carte déclarant qu'il est membre en règle jusqu'à telle date déterminée (correspondant à l'échéance de sa contribution annuelle).
Cependant, comme le $5.00 annuel doit maintenant être payé en un seul versement, nous voulons donner aux anciens membres qui n'avaient pas prévu cette modification tout le temps voulu pour se mettre en règle pour une année. Les fêtes de l'An en ont porté plusieurs à demander un nouveau délai d'une couple de semaines.
Nous prions tous les associés de se mettre en règle au plus tôt, parce que, lors de l'émission des cartes de membre avec dates d'échéance nous avertirons les marchands de refuser les privilèges des transferts de crédit à quiconque ne pourra présenter une carte y donnant droit.