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Prestige froissé

le lundi, 01 juin 1942. Dans La vie créditiste

Nous reproduisons la lettre suivante et la ré­ponse qui lui fut faite, espérant par là aider à régler des cas de conscience analogues. Nous tai­sons cependant les noms, notre but étant de ren­dre service à plusieurs, non pas de blesser des particuliers :

La lettre

N..., le 13 mai 1942

M. Louis Even,

Sherbrooke, P. Q.

Cher Monsieur,

L'un de vos propagandistes, un M. X..., s'est comporté d'une manière très impolie, pour ne pas dire plus. À une assemblée tenue à N..., il a atta­qué le médecin et moi-même. "J'ai rencontré, a-t-il dit, deux intellectuels, pas très intelligents... Je me demande comment des gens, comme ça ont pu accrocher un diplôme."

Ce n'est pas avec des arguments comme ceux-là qu'on prêche une doctrine. Je sais bien que vous n'approuverez pas une telle conduite. C'est pour cela que je vous dénonce la manière d'agir de ce monsieur.

Est-il vraiment autorisé à parler en votre nom ? Est-il autorisé à demander $6.00 par année pour faire partie du Crédit Social ?

Une réponse obligerait beaucoup,

Votre tout reconnaissant,

Z...

La réponse

Sherbrooke, le 16 mai 1942

M. Z..., N..., P. Q.

Monsieur,

Monsieur X... était certainement autorisé à parler à N...... pour l'Association Créditiste. Il est expressément envoyé par nous dans (cette ré­gion).

Si vous étiez abonné à notre organe Vers De­main et si vous le lisiez, vous sauriez aussi, par les pages 4 et 5 du numéro du ler mai, en quoi consiste l'Association Créditiste et pourquoi la demande d'une contribution annuelle de $6.00.

Quant à la manière dont il a parlé, si elle vous a froissé, elle n'a peut-être pas autant froissé la vérité. Demandez-vous seulement un peu ce que font beaucoup d'intellectuels pour tirer le pays du marasme économique dans lequel les diri­geants et les lumières du peuple l'ont laissé choir. Je serais heureux de faire une exception pour vous et le confrère diplômé dont vous parlez. Mais je n'ai pas eu connaissance qu'il ait été fait grand'-chose à N... dans le sens que je viens de men­tionner et pour lequel nous mettons tant d'éner­gies en branle.

C'est peut-être dur à prendre.

Vous dites bien que ce n'est pas avec des argu­ments comme cela qu'on prêche une doctrine. Personne ne prend cela pour un argument à l'ap­pui de la doctrine : c'est simplement une mise en place d'adversaires qui parlent un peu trop fort pour ce qu'ils ont fait. Ouvrez l'Évangile et li­sez certains passages à l'adresse des savants de ce temps-là : ce n'étaient pas des arguments, mais une mise en place.

Votre tout dévoué pour une cause qui suscite des dévouements et qui triomphera,

Louis EVEN

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