Un créditiste, qui est un bon créditiste, nous rapporté que nous (c'est votre humble servanite) parlions trop du bon Dieu dans nos articles.
"Parler trop du bon Dieu...... " Qu'est-ce que cela veut dire ?
Si l'on veut dire que Dieu est un être dont il faille parler le moins possible, comme on parle le moins possible des êtres qu'on n'aime pas, alors l'on fait le jeu du diable, et nous refusons d'être de la partie.
Si l'on veut dire qu'un laïque n'a pas mission de parler du bon Dieu, nous répondons avec Jacques Maritain que chaque chrétien porte sur ses épaules la responsabilité du christianisme tout entier, et qu'un journaliste chrétien, dont la fonction de journaliste est de parler, d'écrire, ne peut pas ne pas parler, ne pas écrire du Christ et de son Père. Mais pour être exact, il faut que je vous dise que nous n'avons jamais eu la prétention de parler ex cathedra du bon Dieu. Nous nous sommes tout simplement renseignée aux sources de l'Évangile et saint Thomas d'Aquin, et nous croyons bien avoir le droit de nous éclairer de ces divines lumières, et d'en éclairer les autres. Nous admettons être susceptible de nous tromper en exprimant certaines vérités, mais nous n'admettons pas qu'on nous défende d'exprimer ces vérités.
Peut-être, celui qui nous fait ce reproche n'est-il pas du tout mal intentionné, mais tout simplement prudent. Il craindrait qu'on accuse les cr ditistes de n'être que des hypocrites qui posent aux dévots. Ma foi, il faut bien en prendre son parti, les adversaires des créditistes trouveront toujours des arguments pour appuyer leurs sophismes. C'était comme cela du temps de Notre-Seigneur "Vous avez vu Jean-Baptiste, disait Jésus aux Juifs, vous l'avez vu dans le désert, ne mangeant pas et ne buvant pas. Et vous dites : Il est possédé du démon. Vous me voyez moi au milieu de vous et vous dites : Celui-là va mangeant et buvant avec les publicains et les pécheurs. Et moi je vous dit : La Sagesse est reconnue par ses enfants Mais, voilà encore que nous parlons du bon Dieu !'
"Ne pas trop parler du bon Dieu". Admettez-vous que cela soit une curieuse de règle de conduite à suivre ? On parle et on écrit pour dire la vérité, semble-t-il. La vérité sur les faits. La vérité sur les principes. Les principes vrais sont éternels, et ils sont infiniment vivants en Dieu même. Comment donc pourrait-on exprimer la vérité sans parler un peu, même beaucoup, de la Vérité même ?
Et voici, pour finir de scandaliser ceux qui aiment beaucoup le bon Dieu, mais qui ne veulent pas qu'on en parle, voici un extrait d'une épître de saint Paul à des chrétiens laïcs, aux Éphésiens: "Mes frères, soyez remplis de l'Esprit-Saint, vous entretenant entre vous de psaumes, d'hymnes et de cantiques spirituels, chantant et psalmodiant du fond de vos cœurs à la gloire du Seigneur, rendant grâces toujours et pour toutes choses, au Nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à Dieu le Père, soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ."
