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Nos conquérants

le mardi, 01 juin 1943. Dans La vie créditiste

Les "Conquérants" sont, dans le mouvement créditiste, une spécialité 1943.

Le Conquérant est un créditiste qui entreprend de gagner une paroisse au Crédit Social et d'y or­ganiser l'Union des Électeurs.

Le Conquérant sort généralement chaque di­manche pour aller accomplir ce travail.

Le Conquérant n'est pas nécessairement un con­férencier. C'est surtout un créditiste ardent, avec le sens de l'organisation.

Le Conquérant sait que sa propre ville ou pa­roisse aura beau être créditiste jusqu'au dernier homme, on n'aura pas le Crédit Social tant que la lumière et l'organisation ne seront pas étendues à un nombre suffisant d'autres paroisses de Nouvel­le-France.

Et parce qu'il veut le Crédit Social, le Conqué­rant n'hésite pas à se lever, à sortir, à rencontrer les gens de la paroisse qu'il a adoptée.

Le Conquérant prend la paroisse adoptée au point où elle est et la conduit jusqu'au but entre­pris.

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Toutes les paroisses ne sont pas actuellement au même degré. Ainsi, Paul peut être chargé d'une paroisse déjà bien couverte d'abonnés à"Vers De­main", tant dans les rangs que dans le village. Le travail de Paul va surtout consister à découvrir des Voltigeurs locaux pour organiser l'Union des Électeurs. Un ou deux voltigeurs pour prendre soin du village, selon la grosseur de celui-ci, confiant à chaque voltigeur son quartier. Un voltigeur par rang ; deux, si le rang est considérable.

Cela peut se faire presque en un dimanche, se consolider en une couple d'autres visites, dans une paroisse aussi bien préparée que la paroisse confiée, à Paul.

Jacques, lui, entreprend une paroisse où le Cré­dit Social est à peu près inconnu, où l'on est fami­lier avec les partis politiques, mais où l'on n'a pas la moindre idée d'une Union des Électeurs. Le tra­vail de Jacques doit partir du commencement. Il va, le premier dimanche, se rendre de bonne heure à sa place élue, prendre un contact ou deux, déci­der du lieu d'une réunion de rang pour l'après-midi, annoncer cette réunion de rang à la porte de l'église après la grand'messe.

La réunion se fait dans une maison privée, au­tant que possible chez un homme qui sera éligible pour être le voltigeur du rang. Ce sera une excel­lente manière de le faire connaître à tous ceux qui viendront et de l'entraîner au travail de Voltigeur.

Le dimanche suivant Jacques répétera la chose dans un autre rang ; puis dans un autre ; puis dans le village. Il prend la paroisse par bouchées, gar­dant le plus difficile pour la fin. Ce sera moins difficile alors, parce qu'un courant sera déjà établi.

Mais Jacques n'est pas un conférencier ? N'im­porte. Il sait tout de même tenir une conversation ; il sait communiquer sa joie de savoir ; il sait pré­senter le fascicule "L'Île du Salut". Il sait aussi dire ce qui se passe dans sa propre ville ; ce qui se passe ailleurs aussi, parce qu'il lit son journal "Vers Demain".

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Tous les deux, Paul et Jacques, conquièrent la Nouvelle-France, la reprennent aux exploiteurs qui l'ont volée. Ils la reprennent en gagnant d'a­bord à l'armée de la libération les personnes qui habitent le coin entrepris. Parce qu'ils reconquiè­rent leur pays, on les appelle des conquérants.

Et ils se font des amis. Les voltigeurs des rangs et des villages deviennent peu à peu les "souve­rains" de leur rang ou de leur village. Les volti­geurs sont des gens qui voient clair et qui bougent. Ils ont la lumière et la charité : c'est pourquoi ils deviennent des souverains. Comme ils peuvent se sentir supérieurs aux coqs bleus ou rouges, qui ne portent une crête que pour des récompenses en ar­gent ou en faveurs !

Paul finira peut-être sa conquête avant Jacques, parce qu'il n'est pas parti de zéro. Mais il ambi­tionnera sûrement, soit de faire une seconde pa­roisse dans l'année, soit de pousser tellement la pa­roisse qu'il a prise bien avancée qu'il en fera sor­tir d'autres conquérants comme lui, pour rayonner sur plusieurs autres localités. La paroisse entrepri­se par Paul peut donc devenir, à son tour, un cen­tre, un foyer. Plus on comptera de ces centres, mieux on couvrira le pays et moins chaque con­quérant aura à faire de chemin pour aller à son champ d'action : c'est un grand avantage lorsque le temps est si précieux et lorsque le gouvernement rationne si strictement les moyens de se déplacer.

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Et encore une fois, pas besoin d'être conféren­cier pour faire un bon conquérant. Savoir bâtir et prononcer des discours est très utile, mais pas in­dispensable. Être patriote, s'être exercé à l'organi­sation dans sa propre ville, et vouloir — c'est tout ce qu'il faut pour une étoffe de conquérant.

Aussi faisons-nous appel à ces créditistes qui ai­ment leur pays, qui veulent bien se fatiguer un peu, beaucoup même, pour libérer leur pays. Nous leur faisons un appel pressant. Pressant, parce que la moisson est immense et il y a si peu d'ouvriers pour travailler à la moisson.

Qu'on relise l'éditorial du présent numéro, en page 2 : "Deux édifices". Puis, qu'on se demande si l'on va assister passivement au grand drame qui se joue, à la grande lutte qui se corse.

Créditiste, vas-tu te contenter de suivre, d'ad­mirer, d'encourager ceux qui remuent ? Ou vas-tu te faire toi-même un meneur ? Voltigeur dans ta propre place, d'abord. Puis, un pas de plus : Con­quérant, pour porter le drapeau du Crédit dans une autre paroisse qui te devra, à toi, patriote, la lumière qui éclaire, l'organisation qui unit, l'action qui libère.

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