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M. Philpott et le Québec

le dimanche, 01 mars 1942. Dans La vie créditiste

Qui est M. Philpott ? Un journaliste de Vancou­ver. Un partisan de l'Union des Démocraties sous un même gouvernement. Le secrétaire du Comité canadien de Union Now, dont un autre journalis­te, M. Jean-Charles Harvey, est le président.

M. Philpott en veut à ceux qui en veulent à son Union Now. Les créditistes sont au premier rang des défenseurs des autonomies provinciales et na­tionales. Aussi, M. Philpott en veut aux crédi­tistes.

Il blâme Douglas et les créditistes anglais d'ê­tre des amis d'Hitler. Il blâme M. Byrne, le tech­nicien créditiste d'Alberta, de dénoncer les liaisons entre la finance internationale et la régimentation soviétique. Il blâme les créditistes de la province de Québec d'être de connivence avec les fascites. Voici ce qui concerne notre province dans un article de M. Philpott, publié en éditorial dans le Vancouver News Herald du 29 janvier dernier :

"Le mouvement du Crédit Social dans la province de Québec est précisément le même mouvement sur lequel j'avais enquêté et écrit en 1938, ce mouvement Fasciste Cana­dien dont le chef disait alors : Mussolini est le plus grand homme actuel du monde, et c'est le comble de la stupidité de ne pas le reconnaître."

Si toutes les informations de M. Philpott sont de même valeur, il écrit pour emplir ses lecteurs. Y a-t-il un homme sérieux dans la province de Québec qui osera dire que le chef des fascistes canadiens de 1938, Adrien Arcand, ait jamais été dans la direction du mouvement du Crédit Social ; ou que les dirigeants d'alors et les dirigeants ac­tuels du Crédit Social dans la province aient ja­mais été tant soit peu liés au mouvement fas­ciste ?

Un peu plus loin, dans son article, M. Philpott, parlant des attaques de Today and Tomorrow contre la propagande Union Now et contre les élucubrations philpottiques, remarque :

"Ces attaques arrêtèrent soudain, un peu à mon regret, lorsque j'étais dans le Québec, à même de cueillir des rapports textuels d'as­semblées créditistes, juste au moment où le mouvement fut banni par le Cardinal."

Encore une belle : le mouvement banni par le Cardinal !

Voici maintenant ce que M. Byrne répond sur ces deux points, dans une lettre qu'il adressait au Vancouver News Herald le 31 janvier :

"Le mouvement créditiste existait déjà, à ma connaissance, dans la province de Québec, dès 1937. Il ne s'est jamais identifié avec le fascisme, ni avec le nazisme, ni avec le communisme, ni avec aucune autre marque de totalitarisme, qui sont des antithèses du Crédit Social, outre qu'elles sont désapprouvées par l'Église catholique." (Re­marquons que c'est un protestant qui répond à un protestant.)

"L'assertion que le Cardinal Villeneuve ait ban­ni le mouvement créditiste de la province de Qué­bec est un rapport inexact de sa déclaration. Il a bien interdit l'usage de certaines pratiques reli­gieuses extérieures en rapport avec les activités du mouvement ; mais il n'a fait aucune déclaration condamnant les aspects, soit philosophiques soit économiques, du Crédit Social."

La réplique de M. Byrne est juste. On voit mal, d'ailleurs, comment les ministres de la religion pourraient, à titre de ministres de la religion, ju­ger de questions économiques. Ils le peuvent cer­tainement à titre de particuliers, dans la mesure où ils s'en estiment compétents par leurs connais­sances du sujet. Mais, ils manqueraient à la pru­dence et engageraient le prestige dont ils jouis­sent dans une province restée catholique, s'ils se risquaient à prendre position dans des questions controversées du domaine profane.

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