L'article suivant nous a été soumis par l'abbé Sylvain Coulon de France, qui a assisté à trois sessions d'étude sur la Démocratie Économique à notre maison-mère de Rougemont, au Canada :
La France, dominée par le régime républicain, a été mise sous le joug de l'imposition sur le revenu par la loi fiscale du quinze juillet 1914 (l'impôt sur le revenu fut institué en 1913 aux États-Unis et en 1917 au Canada). De même que celle-ci (la loi dite Caillaux) ne s'est pas faite en un jour, de même celui-ci (le joug fiscal) évoluera et s'alourdira pour prendre la forme que lui connaissent les contribuables aujourd'hui. Ce système implacable sera finalisé quelques années après la deuxième guerre mondiale.
Le but n'étant pas de nous perdre dans les labyrinthes des « sciences économiques » qui cherchent à rendre naturel et acceptable ce qui ne l'est pas1, nous laisserons de côté l'histoire2, le vocabulaire et les arguments employés visant à justifier ce mode, soi-disant unique et nécessaire, de financement de la chose publique (res publica selon l'étymologie latine). Dans tous les cas, ce qui est constatable, c'est que la naissance de cet impôt suit de près la progression des idées révolutionnaires en Europe tout au long du XIXème siècle.
Au final, l'analyse des causes et la mise en lumière des groupes et personnes ayant conduit à l'imposition de ce lourd fardeau sur le dos des familles, loi que nous qualifions sans ambage de « scélérate », nous intéresse assez peu désormais car le Jour du Seigneur est très proche, Lui qui va reprendre ses droits sur les peuples. La page bimillénaire d'une histoire douloureuse va bientôt être tournée, et oubliés à tout jamais les complots ourdis par Lucifer et ses sbires, jusqu'à la chute de l'antéchrist, pour arracher les nations à l'autorité de Jésus-Christ, leur seul et unique vrai Roi, et nuire au bonheur qu'Il a promis. Nous nous y préparons dans la foi, l'espérance et la charité. Cela polarise toutes nos énergies.
La perception de l'impôt sur le revenu a toujours nécessité la coopération du contribuable lui-même par la déclaration servile de ses revenus en fin d'année « fiscale » sur des formulaires fournis par les « services » fiscaux. Notons bien le terme ! Une évolution notable est entrée en vigueur le 1er janvier 2019, comme un cadeau de nouvel an, qui s'appelle le « prélèvement à la source ». Il consiste en une déduction de l'impôt sur le revenu chaque mois du salaire ou de la pension de retraite3. Ceci aurait dû rendre la déclaration des revenus obsolète. Que nenni : il faut tout de même continuer à montrer sa soumission au pouvoir royal, oh pardon : républicain !
La légitime question de la soumission aux pouvoirs civils en cette matière « faut-il payer l'impôt ? » nous fait nous référer à saint Paul : « Que chacun se soumette aux autorités qui sont au-dessus de nous. Car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent sont constituées par Dieu » (Rm 13, 1). Cette dernière se caractérise, d'une certaine manière, par l'organisation de la vie commune. C'est donc pour cela qu'elle a reçu le glaive de justice : « Elle est un instrument de Dieu pour te conduire au bien… elle est un instrument de Dieu pour faire justice et châtier qui fait le mal » (Rm 13, 4).
Pour remplir sa tâche selon l'ordre et le rang que Dieu lui intime, l'autorité civile prend pour corps une administration avec du personnel qu'il convient de financer : « N'est-ce pas pour cela que vous payez les impôts ? Car il s'agit de fonctionnaires qui s'appliquent de par Dieu à cet office. » (Rm 13, 6) Saint Paul conclut son enseignement par une sentence qui fait écho à celui du Christ dans l'Évangile4 : « Rendez à chacun ce qui lui est dû : à qui l'impôt, l'impôt ; à qui les taxes, les taxes ; à qui la crainte la crainte ; à qui l'honneur, l'honneur » (Rm 13,7). Disons-le en bref : Dieu premier servi !
Le commandement donné par saint Paul aux chrétiens de se soumettre au pouvoir romain est-il valable pour tous les temps ? Doit-on tout accepter de la part de ceux qui président à la destinée des peuples ? La réponse se trouve dans le témoignage courageux des martyrs aux temps des persécutions et dans la courageuse résistance face aux cruelles expériences du communisme des XXème et XXIème siècles.
« Aucune personne en autorité n'a le droit de manquer de charité et de justice du fait qu'elle est placée à un haut niveau. Se voir haut placé, être "chef", implique des devoirs de paternité outre à ceux de fraternité. Celui qui, parce que haut placé, persécute, moleste ou frappe injustement une personne humble, ou un sujet, va être appelé à rendre compte à Dieu des scandales, détresses et doutes que ses actes d'injustice et ses manques de charité provoquent inévitablement dans le cœur des opprimés au sujet de la justice et de la providence divines.
« De même que les sujets s'abstiennent de juger les autorités, qu'ils laissent à Dieu ce jugement. Qu'ils s'abstiennent aussi de toute rébellion, pour que les ordres ne soient pas en contradiction avec la religion et la morale de la collectivité, ni avec un ordre divin déjà préétabli et immuable. Dans ce cas, même s'il faut subir le martyre, sanglant ou non sanglant, il faut imiter le Christ, qui ne s'est pas plié aux volontés désordonnées du Sanhédrin et des Pharisiens en général, ni à celles d'Hérode5 ».
Les puissants des régimes dit capitalistes ne commandent-ils pas ce qui est contraire à Dieu, l'unique, vrai, éternel et parfait Puissant ? Force est de constater que tout ce qui fait l'expression de la loi divine et de la loi naturelle tend à être remis en cause, détourné, nié : le respect de la vie humaine naissante et des plus faibles doit faire face à la culture de mort ; la vie morale patiemment enseignée par l'Église aux nations chrétiennes depuis deux millénaires est contrecarrée par la pratique légalisée du péché érigé en vertu ; de même la doctrine sociale de l'Église se trouve contredite et combattue par les idéologies politiques et économiques.
Or la Démocratie Économique du Major Douglas, enseignée par Louis Even, vient au secours de la lumineuse pensée sociale développée par les papes depuis Léon XIII pour une construction effective de la société chrétienne. Et à l'évidence, l'impôt nuit à la bonne harmonie sociale. Il est une grave injustice dont l'État pourrait se passer, tout comme les autres taxes. Madame Gilberte Côté-Mercier, co-fondatrice des Pèlerins de Saint Michel, a dit dans une conférence radio-diffusée, avec la verve qui la caractérisait6 :
« Tout le monde est d'accord pour condamner la fiscalité, ses abus, ses injustices, son désordre, son inorganisation. Que l'on s'en avise ou non, c'est l'impôt lui-même qui se trouve ainsi condamné à l'unanimité. Tout le monde condamne l'impôt. La meilleure et la plus populaire des réformes serait donc l'abolition de l'impôt, la meilleure, oui. Si l'impôt disparaissait, voilà qui serait une bonne chose et voilà qui serait bien populaire en effet. Si c'était possible, n'est-ce pas de faire disparaître l'impôt. Mais c'est possible. Voilà ce que démontre la brochure et la brochure dit que : l'impôt, il est injuste, il est voleur. Et elle le prouve, la brochure. » Il s'agit de la brochure « Un système financier efficace au service des producteurs et consommateurs »7.
Cette incroyable vérité a été expliquée et démontrée par le fondateur des Pèlerins de saint Michel dans la revue Vers Demain. On s'y reportera avec fruit : « La taxation moderne est un vol organisé dont le but n'est pas de financer les besoins publics mais d'aboutir au socialisme ; la finance et les taxes actuelles sont un moyen ingénieux pour concentrer le pouvoir et les richesses entre quelques mains. »
Un prêtre irlandais, l'Abbé Peter Coffey, en a bien témoigné dans une lettre du trois mars 1932 : « C'est le système financier actuel qui est la racine des maux du capitalisme. L'exactitude de l'analyse faite par Douglas n'a jamais été réfutée, et la réforme qu'il propose, avec sa fameuse formule d'ajustement des prix, est LA SEULE réforme qui aille jusqu'à la racine du mal. J'ai étudié le sujet durant quinze années et je considère une réforme financière (telle que proposée par Douglas) comme essentielle au rétablissement d'un système économique chrétien de propriété largement répandue et par conséquent, la seule option à opposer à celle d'un communisme révolutionnaire, violent et athée...8 »
Convaincus par ces lignes, nous pouvons maintenant, sans crainte, écrire à notre percepteur.
Chère Madame, je vous remercie de l'attention que vous me portez bien que je ne le mérite pas n'étant pas imposable. D'autre part, j'ai quitté l'adresse d'imposition que vous m'attribuez il y a près de deux ans. Et pour tout vous dire, depuis que nous avons appris que les lois de la République imposent le prélèvement à la source, j'ai décidé de ne plus remplir de formulaires : c'est du temps perdu ! Vos services n'ont-ils pas, d'autant plus, un accès direct à tous nos comptes en banque ?
LE FAIT EST que l'impôt sur le revenu est une violation du droit naturel (un vol donc) rendu légal par des pseudo-raisonnements économiques et législatifs qui visent à tromper les consciences. Il suffit pour s'en convaincre d'étudier la doctrine sociale de l'Église (catholique) et de s'instruire de la Démocratie Économique, aussi connue sous le nom de Crédit Social (le vrai, l'honnête), théorie économique enseignée par Feu Louis Even, fondateur des pèlerins de saint Michel au Canada (cf. le journal Vers Demain et le site du même nom). Un État dans un système d'argent honnête, c'est-à-dire au service de ses citoyens et non pas d'une finance prédatrice, peut se financer sans avoir à extorquer aux honnêtes gens une part de la juste rétribution due à leur travail par lequel, d'ailleurs, ils ont contribué à faire croître la richesse globale du pays.
« Entre Dieu et l'Argent, il faut choisir » commande Notre-Seigneur Jésus-Christ (cf. Matthieu 6, 24) Désormais nous disons : non possumus (nous ne pouvons pas). Trop c'est trop ! Et quant aux articles cœrcitifs, relatifs au dépôt de documents, que vous citez dans votre courrier de MISE EN DEMEURE, je ne les connais pas. Je vous laisse donc le soin de faire ce qui est juste car, rappelons-le, le Roi de Justice va bientôt intervenir pour rétribuer chacun selon ses actes. Dans cette espérance je vous confie, chère Madame, au Cœur Immaculé de Marie, le plus sûr refuge contre la colère de Dieu qui vient, l'Abomination de la désolation étant entrée dans le sanctuaire (cf. Matthieu 24, 15), et vous assure pour cela de ma prière pour vous et vos collègues ainsi que vos familles respectives.
Abbé Sylvain Coulon
1.) La preuve de cet état de fait dans la première minute de la capsule vidéo d’Étienne Chouard: «L’Arnaque de l’impôt sur le revenu» : https://www.youtube.com/watch?v=FxzQrPmTClg
2.) Voir par exemple les pages : https://www.ipp.eu/wp-content/uploads/2014/07/n12-notesIPP-juillet2014.pdf ou http://philippecrevel.fr/petite-histoire-de-limpot-sur-le-revenu
3.) https://www.economie.gouv.fr/cedef/prelevement-source-impot
4.) Jésus dans un contexte polémique avec les Pharisiens qui cherchent à le prendre en défaut, répond à leurs envoyés et aux Hérodiens: «Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu» (Matth. 22, 21) Voir à ce sujet l’article de Louis Even dans Vers Demain de mars-avril 2022: https://www.versdemain.org/articles/credit-social/item/a-cesar-ce-qui-appartient-a-cesar-a-dieu-ce-qui-appartient-a-dieu
5.) Citations tirées des cahiers de Maria Valtorta : leçon 47 du 8 novembre 1950 sur l’épître de saint Paul aux Romains, Centro editoriale valtortiano, pp.289-290.
6.) https://www.versdemain.org/medias/audio/gilberte-cote-mercier/economie/item/les-taxes-actuelles-sont-un-vol-3
7.) Voir l’article de Louis Even en page 30 de ce numéro, extrait de la brochure «Un nouveau système financier efficace au service des producteurs et consommateurs», pp. 28-32.
8.) Pour le texte et l’audio de la conférence: https://www.versdemain.org/articles/credit-social/item/dieu-ou-mammon