Nos politiciens, comme des perroquets, nous chantent cette rengaine
L'école de Vers Demain affirme qu'on peut avantageusement se passer du système d'impôts, sans renoncer aux développements et aux services publics, sans inflation comme sans déflation, et tout en assurant une répartition adéquate du pouvoir d'achat parmi les membres de la communauté.
par Louis Even
Le système de taxes est-il vraiment nécessaire pour permettre à la communauté d'obtenir les services publics qu'elle réclame de son gouvernement ?
-Oui, répondent les économistes orthodoxes. Les taxes sont même plus nécessaires que jamais, parce que le monde moderne exige de plus en plus de biens publics, il réclame de plus en plus de choses de ses gouvernements.
-Non, réplique l'école du Crédit Social. On peut recourir à un autre moyen, et le changement s'impose, parce que les taxes, de plus en plus lourdes, nuisent de plus en plus au corps économique :
Elles paralysent plus qu'elles n'aident ;
Elles découragent la production, plus qu'elles ne la stimulent ;
Elles enlèvent plus de pouvoir d'achat qu'elles en redistribuent ;
Elles ralentissent l'écoulement des produits ;
Elles ôtent sans nécessité à la consommation privée, quand la capacité productive du pays n'est pas épuisée ;
Elles ôtent de l'argent honnêtement gagné, dépouillant ainsi le contribuable du fruit de son travail ;
Elles ôtent d'autant à l'individu le droit de commander des biens de son choix à la capacité productive de son pays ;
Elles sont un casse-tête qui absorbe, sans utilité, le temps et l'esprit des administrateurs, tout en irritant les administrés.
Les taxes sont un moyen pour mettre en œuvre les ressources nécessaires à la satisfaction des besoins publics. Soit. Mais on peut concevoir et employer d'autres moyens.
Le pays veut une route. Pour que la route devienne une réalité, il faut mettre en œuvre des matériaux et du travail d'hommes ou de machines.
Ce sont ces ressources - les matériaux et le travail – qui sont nécessaires pour produire la route. Ce n'est pas l'impôt.
L'impôt n'a jamais construit un pied de route : il a seulement été le moyen employé pour mobiliser les matériaux et le travail.
Si un autre moyen peut aussi bien et plus facilement donner les mêmes résultats, rien n'empêche de lui accorder la préférence. Ce serait même pur gaspillage de s'obstiner à une méthode qui exige plus d'efforts, plus de temps, et qui dérange le bon fonctionnement de la production.
L'école créditiste n'hésite pas à qualifier la méthode des taxes de désuète. Elle pouvait convenir au temps de la capacité très limitée de production, ou au temps où l'on croyait avoir besoin de métal précieux pour changer une marchandise de main. Cette époque est dépassée. La capacité de production n'attend que des commandes ; et l'on est maintenant dans un monde où plus de 90 pour cent des transactions commerciales n'utilisent que des virements de comptes dans des livres.
Les taxes sont nécessaires, tant qu'on se plie à des règlements financiers qui les maintiennent nécessaires. Mais ces règlements ne font pas partie du Décalogue. Les hommes sont libres de les modifier.
L'école créditiste affirme qu'on peut avantageusement se passer du système d'impôts, sans renoncer aux développements et aux services publics, sans inflation comme sans déflation, et tout en assurant une répartition adéquate du pouvoir d'achat parmi les membres de la communauté. Mais cela, à une condition. À condition d'apporter certaines modifications au système financier actuel.
Quelles modifications ? Elles se résument à une proposition très simple, dont personne ne devrait contester la validité :
Faire de la finance la représentation fidèle des réalités.
Une mécanisme qui obéisse et serve, au lieu d'un mécanisme qui dicte et entrave.
