Dans l’article précédent, nous avons montré le mal que fait la plume du banquier.
Le Crédit Social veut redresser ce grand désordre. Depuis 25 ans, l’idée d’une réforme monétaire fait de plus en plus de progrès.
Dans le Canada Français, la littérature créditiste, les assemblées du Crédit Social multiplient les partisans. Les puissances d’argent et leurs valets de la politique s’en sont émus, ils ont décidé de faire obstacle.
Comme les Canadiens Français sont tous des catholiques, opposés au communisme, on a cru tuer le Crédit Social en l’accusant de communisme.
Au mois d’août dernier, des évêques de la Province de Québec ont jugé opportun de faire examiner le Crédit Social par une commission de neuf théologiens. Déjà, le Révérend Père Lévesque, Dominicain et éminent sociologue, avait déclaré que le Crédit Social est le contraire du communisme et du socialisme. Les neuf experts théologiens, après une bonne étude de la doctrine créditiste, ont déclaré à l’unanimité qu’il ne s’y trouve ni socialisme, ni communisme. Du moins, pas à leur jugement, à la lumière des encycliques.
Cela aurait dû régler le cas. Mais les adversaires ne capitulent pas de sitôt. Un président de banque, catholique lui-même, a cru devoir tourner en ridicule la déclaration bien argumentée des théologiens. Qu’a-t-on vu ? Des journaux, qui ne s’étaient pas hâtés de publier la déclaration des théologiens, se sont empressés de publier en entier le texte de Beaudry Leman. Plusieurs ont ajouté que Beaudry Leman avait raison et que le Crédit Social est dangereux.
Cela nous montre quel esprit inspire les journaux de partis et les journaux mercantiles. Notre petit journal ne s’est pas gêné pour jeter à terre l’échafaudage du banquier. Le docteur Philippe Hamel, de Québec, l’a démonté à son tour. Cette causerie du Docteur Hamel n’a pas été acceptée par le poste de radio. Les puissances d’argent ont plus de moyens à leur disposition que les puissances de la vérité.
La gravure ci-dessus exprime bien ce que nous venons de dire. Nous savons que les adversaires se sont offusqués de notre audace à produire et publier pareille caricature. Mais ce n’est que l’expression de faits réels. Ce n’est pas nous qui créons les faits ; nous les relevons.
Les apôtres du Crédit Social ne s’en laissent pas imposer. Ils ne connaissent pas les avilissements, la servitude, la corruption, le chantage. C’est ce qui les distingue de la bande de politiciens qui trahissent le peuple canadien et cherchent à le tenir dans l’ignorance.
Nous aurons, le 26 mars prochain, du moins dans quelques comtés, l’occasion de choisir entre les entreteneurs de l’ignorance ou les éclaireurs du peuple, entre des hommes lâches ou des hommes forts ; entre des hommes qui ne font que chanter les louanges de leurs partis et d’autres qui se penchent vers la misère des familles et réclament hautement un redressement immédiat. Pouvons-nous hésiter une minute ? Regrettons seulement que ça ne soit pas dans tous les comtés du Canada. Hâtons-nous de faire connaître la lumière autour de nous pour que la délivrance approche.
Dans les circonscriptions électorales où les électeurs auront l’avantage de posséder un candidat de la libération économique, un véritable créditiste, volons au bureau de scrutin dès la première heure, femmes et hommes, jeunes filles et jeunes gens, pour poser le grand geste d’un peuple qui veut vivre et se débarrasser d’une clique sans cœur et sans conscience.