Voici un résumé du rapport de la plus récente semaine d’étude tenue à Rougemont, rédigé par l’abbé Félicien MWANAMA G., deuxième secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques catholiques de la République Démocratique du Congo (RDC). Six évêques de la RDC, trois du Cameroun et un du Burundi, en plus de plusieurs prêtres africains et de spécialistes laïcs de différents pays, ont assisté à cette semaine d’étude.
Les participants à la semaine d’étude ont, de prime abord, assisté à la clôture du «Siège de Jéricho» organisé par les Pèlerins de saint Michel. Cet événement a été marqué par des moments de prière, d’adoration eucharistique, de pénitence et de célébration eucharistique, et dura 7 jours et 6 nuits, mettant ainsi au centre de l’action des Pèlerins de saint Michel, la place de Dieu et de sa grâce pour la réussite de l’apostolat dans le domaine social.
Leur spiritualité se base sur les quatre piliers de la doctrine sociale de l’Eglise, à savoir: la personne humaine, le bien commun, la subsidiarité et la solidarité. Les participants à la semaine d’étude du 28 mars au 5 avril 2011 ont suivi, jour après jour, les exposés des différentes leçons présentées par M. Alain Pilote. Ces leçons sont contenues dans le livre mis à la disposition de chaque participant et intitulé: La démocratie économique expliquée en 10 leçons et vue à la lumière de la doctrine sociale de l’Eglise.
Dans le respect de la méthode appliquée dans l’exposition, nous présentons en condensé les idées-forces des différentes leçons.
En dissipant toute confusion entre les moyens et les fins, il est posé que la finalité de l’économie est la production des biens pour satisfaire aux besoins. Partant, il est inacceptable d’assigner à l’économie d’autres visées notamment: créer des emplois, obtenir une balance commerciale favorable. Car, opter pour l’une de ces visées reviendrait à confondre les moyens avec la fin. Parce que, l’argent n’est pas la richesse mais un moyen pour obtenir la richesse réelle.
L’homme a le grave devoir moral de veiller à ce que l’ordre économique, social et temporel atteigne sa fin. A cet effet, il a besoin d’un minimum de biens temporels pour faciliter la pratique de la vertu. Voilà qui a fait dire au pape Benoît XV que «c’est sur le terrain économique que le salut des âmes est en danger». L’homme dont il est question ici, c’est le consommateur pour qui l’économie doit être ordonnée. Il s’agit de tout homme et de tout l’homme.
Le Crédit Social peut être compris comme étant la politique de la philosophie de l’association ou du bien commun. Toute association n’a de sens que lorsqu’elle assure le bien à tous et à chacun des coassociés. Autrement dit, le Crédit Social est la société au service de tous et de chacun de ses membres; c’est la politique au service de tous et de chacun des citoyens; l’économie au service de tous et de chacun des consommateurs.
Partant, le Crédit Social est un gage de la vie sociale, car il est synonyme de foi et de confiance. Il est la confiance mutuelle qui lie ensemble les membres d’une société. Il s’ensuit que, sans crédit social, la vie en société serait impensable, il n’y aurait que peur et méfiance. Ce crédit social, ou confiance en la vie en société, atteint son maximum lorsque la religion chrétienne est pratiquée, et atteint son minimum lorsqu’on nie le christianisme ou qu’on s’en moque.
Alain Pilote, auteur des 10 leçons et professeur de la semaine d’étude |
L’abondance de biens et la surproduction sont des faits aujourd’hui incontestables. Malheureusement la pauvreté perdure. Les biens ne manquent pas, mais les hommes et les familles en manquent! Simplement parce qu’ils n’ont pas le droit de se les approprier. Donc les biens sont là mais les hommes n’ont pas le droit de les avoir ou plutôt n’en ont pas la permission. Ce n’est qu’un problème de pouvoir d’achat.
L’argent n’est qu’un signe pour faciliter les échanges des produits. Aussi la quantité d’argent doit-elle correspondre à la quantité de produits pour qu’il y ait équilibre. Et, cet argent doit affluer entre les mains de tous. Qu’on ne s’imagine donc pas qu’il n’est pas possible d’arriver à cette corrélation, car la quantité d’argent n’est pas stable. L’argent naît quelque part. On peut donc l’agencer aux produits existants. Hélas! Aujourd’hui, ce n’est pas le gouvernement qui le crée. Mais ce sont les banquiers rapaces qui le réalisent à leurs propres profits et ils peuvent aussi le détruire à souhait.
En octroyant un crédit, la banque crée de l’argent qui n’existait pas parce qu’elle consent le prêt grâce à une écriture passée en faveur de l’emprunteur, sans équivalence de papier-monnaie. Elle sait, par expérience, que les opérations financières à partir de ce prêt ne nécessiteront pas de l’argent numéraire, en tout cas pas plus de 10% du montant prêté. Ce pouvoir des banques de prêter 10 fois le montant de papier-monnaie qu’elles ont dans leurs coffres-forts est appelé système de couvertures fractionnaires des banques.
Ce système est d’autant plus vicieux que le banquier exige des intérêts qui n’existent pas d’avance. D’où par exemple la dette publique accumulée du fait que les investissements des Etats ne produisent généralement pas de plus-value pour le service de la dette. En conséquence, ce sont les contribuables qui doivent payer les intérêts interminables. Il y a donc dictature des banquiers sur les individus et sur les gouvernements, avec autant de conséquences de la pauvreté et l’étranglement des pays à cause des intérêts composés. Tel est le cas de la situation notamment du Canada et des Etats-Unis, pourtant pays développés.
Messe à Saint-Césaire (voisin de Rougemont) avec dix évêques, quelques prêtres, et plusieurs Pèlerins de saint Michel qui ont assisté à la semaine d’étude. |
On l’a compris: l’argent n’est pas une richesse mais un signe, un symbole qui facilite l’échange et donne droit à la richesse. Basé sur la capacité de produire de la société, l’argent appartient aussi à la société. En principe, logiquement, la société ne devrait pas payer les banquiers pour l’usage de son propre argent. C’est au gouvernement, représentant légitime de la société, qu’il devrait revenir d’émettre directement l’argent sans passer par les banquiers. Pour le Crédit Social, la société devrait récupérer ce droit cédé aux banquiers, en faire usage en créant son propre argent.
Pour le Crédit Social, l’argent doit être ramené à son rôle propre, celui d’être un chiffre qui représente les produits pour en faire une simple comptabilité exacte. Celle-ci devra être garantie et exécutée par une Commission de comptables – Organisme indépendant que l’on pourrait aussi appeler «Office National de Crédit». Son rôle serait de faire en sorte que l’argent soit le reflet, mieux l’expression financière exacte des réalités économiques. La production serait exprimée par un actif et la destruction par un passif. On éviterait ainsi le risque de l’inflation, d’abus du pouvoir d’émettre plus d’argent qu’il n’en faut.
Dans le cas d’une dette juste qui représente un réel déboursé de la part du prêteur, la justice requiert de rembourser seulement le capital. Tandis que les dettes créées d’un trait de plume (par les banques commerciales) ne devraient pas l’être et, devraient par contre, être annulées. La justesse de la demande formulée durant l’année du jubilé 2000 par Jean-Paul II d’abolir les dettes publiques est plus qu’intelligible et pertinente.
Dans ce contexte, l’argent ne peut pas produire de l’intérêt, «il ne produit pas des petits» (Aristote). En revanche, si l’investissement entraîne une augmentation de production, la part due au capital serait à déterminer par entente et selon l’équité, dans le sens d’un dividende.
On le sait: le Seigneur s’est insurgé contre l’intérêt en chassant les changeurs du Temple (Mt 21, 12-13 ; Mc 11, 15-19); l’enseignement des docteurs de l’Eglise (saint Thomas d’Aquin) et du Magistère de l’Eglise est constamment ferme dans la condamnation de l’intérêt (cfr Vix Pervenit de Benoît XIV). Il faut donc avoir le courage de le réaffirmer: l’intérêt est amoral.
Financer la production ne suffit pas. Encore faut-il que les produits atteignent ceux qui en ont besoin. Malheureusement, il y a carence de pouvoir d’achat, c’est-à-dire que ceux qui sont dans le besoin sont généralement incapables d’acheter les biens produits par manque d’argent, quand bien même la production distribue l’argent sous forme de salaires, de profits, de dividendes.
Seuls, ceux qui perçoivent des salaires, profits et dividendes ont un certain pouvoir d’achat. Pas les autres. Et là encore, les salaires ne pourront jamais suffire à acheter les biens produits: il faut alors trouver une solution au problème. Et cette solution, c’est le Crédit Social qui accorderait un dividende à tous, y compris les employés dont les salaires seront toujours insuffisants. Et pour cause: les prix des biens produits seront toujours supérieurs aux salaires distribués selon le théorème de l’ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas pour qui, A ne peut acheter A plus B.
En effet, A représentant le salaire n’est qu’une partie constitutive du prix et donc toujours inférieur au prix qui comprend d’autres frais de production (matières premières, taxes, frais bancaires, entretien et amortissement des machines, bénéfices, etc.). Le prix de vente (A + B) sera donc toujours supérieur au salaire (A). Il y a donc un manque chronique de pouvoir d’achat dans le système en vigueur, car même si on augmentait les salaires, les prix devant tenir compte de cette augmentation, jamais les salaires ne pourront les rattraper. Pour pouvoir acheter toute la production, il faut donner un revenu supplémentaire en dehors des salaires, au moins égal à B. C’est ce que ferait le dividende du Crédit Social. Ni les ventes à crédit (conséquence du manque de pouvoir d’achat), ni l’embauche dans les travaux qui distribueraient les salaires sans augmenter les produits (travaux publics, production d’armements, etc.), ni la balance commerciale favorable des pays ne pourraient être une solution au manque chronique de pourvoir d’achat.
Le pouvoir d’achat ne peut absolument pas être lié au salaire, car l’évolution montre bien que dans le monde il y aura de moins en moins d’emplois rémunérés à cause de la technique et de la machine. Or, les biens de la terre sont destinés à tous. Comment y parvenir si le salaire seul doit distribuer l’argent qui permet de les acquérir?
Le plein emploi n’est pas nécessaire dans une société hautement industrialisée où la machine remplace de plus en plus l’effort de l’homme. Dans ces sociétés l’on va jusqu’à créer des besoins artificiels et produire des choses qui durent le moins longtemps possible donnant lieu au matérialisme et au consumérisme. Le dividende permettrait de remplacer le travail salarié par des activités libres, plus épanouissantes et plus utiles pour l’homme, telle la vie familiale.
Le dividende est donc la solution pour garantir le pouvoir d’achat. Il découle du Crédit Social et il constitue un droit pour chaque homme qui est cohéritier des ressources naturelles et de la technologie ou des inventions de ceux qui nous ont précédés sur la terre.
Le dividende fait augmenter l’argent du pays quand cela est nécessaire et place directement cet argent entre les mains des consommateurs. Pour que cette opération soit bénéfique, il faut qu’elle augmente le pouvoir d’achat du consommateur. Or le pouvoir d’achat dépend de deux facteurs: la quantité d’argent entre les mains de l’acheteur et le prix du produit à vendre. Si le prix diminue, le pouvoir d’achat augmente; s’il monte, le pouvoir d’achat diminue.
Le pouvoir d’achat ne peut pas augmenter avec l’augmentation des salaires qui fait monter les prix puisque les salaires entrent dans le prix. Le dividende national, lui, n’entre pas dans le prix parce qu’il est fait d’argent nouveau distribué par la société, indépendamment du travail salarié.
Cependant, en face de plus d’argent dans le public, il pourrait y avoir tendance d’augmentation de prix et donc inflation. Le gouvernement ne pourrait non plus imposer les prix nivelés pour ne pas décourager la production. D’où la proposition du Crédit Social pour combattre l’inflation par la technique du «prix ajusté» ou de l’escompte compensé.
Ainsi, le juste prix c’est le coût réel du produit, de la richesse consommée pour avoir le produit. Le consommateur paierait alors le prix de la richesse consommée et, pour que le marchand n’en pâtisse pas, le Crédit Social lui paierait la différence entre le prix marqué (prix de vente) et le juste prix ou le coût de la richesse consommée pour avoir le produit. Cette différence s’appelle «escompte compensé».
Il existe donc trois principes fondamentaux dans le Crédit Social: l’argent émis sans dette par le gouvernement, le dividende mensuel à tous les citoyens et l’escompte compensé. On l’aura remarqué: dans le système du Crédit Social, l’argent demeure un reflet exact de la réalité; il apparaît lorsqu’un nouveau produit apparaît et disparaît lorsque le produit disparaît ou est consommé.
Le Crédit Social est une véritable démocratie économique dans la mesure où les consommateurs, assurés d’un pouvoir d’achat adéquat, jouent un rôle décisif dans le choix des biens à produire ou plutôt décident de ce qui sera produit par l’usage de leur vote monétaire.
Benjamin Franklin |
Andrew Jackson |
Abraham Lincoln |
Cette histoire se ramène à la lutte entre, d’une part les banquiers voraces et d’autre part, ceux qui luttent pour sauvegarder le pouvoir régalien du gouvernement d’émettre l’argent. Les premiers tiennent à installer le système frauduleux de l’argent-dette, l’argent malhonnête au détriment du système d’argent honnête, affranchi du contrôle des financiers qui doit être et demeurer l’œuvre d’un gouvernement honnête.
L’histoire de cette bataille aux USA atteste le courage et la perspicacité de certaines personnalités qui se sont distinguées dans la lutte contre le système inique des banquiers. Il s’agit notamment de Benjamin Franklin, d’Abraham Lincoln, de la Constitution des USA de 1787. Cette dernière disposait en son article 1, §5 que c’est au Congrès qu’appartient le droit de frapper l’argent et d’en régler la valeur.
Dans cette histoire, l’on voit que la bataille a été des plus rudes. C’est le peuple qui ne semble pas avoir suffisamment joué son rôle. Car l’obtention du monopole complet du contrôle du crédit aux USA est liée à l’ignorance de la population sur la question de la monnaie, sa nature, le crédit et sa circulation. Il est évident que pour vaincre ce système inique, il faut éduquer et informer le peuple. La force, la victoire se trouve donc dans la formation pour créer une opinion publique informée et organisée.
Durant les échanges, les participants sont étonnés que cet état des choses perdure jusqu’à notre époque. Le plus révoltant, ont-ils estimé, c’est que cette dette interminable a été payée plusieurs fois par les pays pauvres d’Afrique. Certains ont émis le souhait de voir que le Crédit Social fasse l’objet d’un thème synodal ; d’autres promettent d‘user de leur autorité morale pour qu’en assurant l’information requise au peuple, les choses puissent changer; un économiste est abasourdi de n’avoir pas entendu des enseignements analogues durant son parcours académique et propose à cet effet que, pour atteindre un public plus large, les Pèlerins de saint Michel en fassent l’objet d’un film pour élargir l’audience. Un autre estime qu’il y a urgence d’éduquer la masse en Afrique en traduisant en langues africaines le livre: La démocratie économique expliquée en 10 leçons et vue à la lumière de la doctrine sociale de l’Eglise. Il renchérit qu’il faut introduire ce thème dans les manuels scolaires.
Les banquiers ont un projet diabolique d’imposer aux autres leur volonté. Comment ? Ils procèdent par la création de l’argent-dette, l’argent qui n’existe pas et qui entraîne des dettes interminables. Ils visent des crises et des révolutions, des frictions sociales dans lesquelles ils peuvent intervenir pour imposer leur solution et atteindre leur objectif d’aboutir à un gouvernement mondial unique, avec une monnaie mondiale. Ainsi sonnerait le glas des états souverains.
La perspicacité et la justesse de vue de Jean-Paul II dans Sollicitudo rei socialis sont indiscutables lorsqu’il signale que le désir du profit, la soif du pouvoir en vue d’imposer aux autres sa propre volonté sont des éléments des structures de péché. Le Pape invite par conséquent au don de soi, à l’apostolat pour le bien des autres.
La question de la dignité de l’homme et de son destin n’est pas étrangère à la sollicitude de l’Eglise. Par son enseignement social, l’Eglise veut imprégner la société de l’Evangile. A cet effet, l’Eglise fait appel aux fidèles laïcs pour amener l’Evangile dans l’ordre temporel et œuvrer à son renouvellement pour qu’il corresponde à l’Evangile.
Le Crédit Social promu par Louis Even s’inscrit dans cet effort. Il s’emploie à respecter rigoureusement les quatre principes basilaires de la doctrine sociale de l’Eglise. Redisons-le: respect absolu de la personne humaine, du bien commun, de la subsidiarité et de la solidarité. Ce qui fait comprendre que tous les systèmes doivent être au service de l’homme.
Par conséquent, ni le capitalisme, ni le communisme ne peuvent prétendre incarner l’enseignement social de l‘Eglise. A l’endroit de l’un et l’autre, il y a une gerbe des griefs contre leur perversion et limite.
Le communisme est anti-chrétien, intrinsèquement pervers, destructeur de la propriété privée, de la famille et de la religion. Le capitalisme n’est pas à condamner en tant que système de production (c’est-à-dire la libre entreprise et la propriété privée), mais il est défectueux en tant que système de distribution, il a été vicié par le système financier. Il subit la dictature de l’argent. Son grand vice c’est la création de l’argent sous forme de dettes. Par le truchement du cumul d’intérêts il appauvrit davantage et finalement il finit par atteindre son objectif: imposer sa volonté. L’on convient alors avec saint Jean Chrysostome que «rien n’est plus honteux, ni plus cruel que l’usure».
Encore une fois, dans ce contexte, l’effacement de la dette s’avère une nécessité impérieuse et morale. Il n’y a que le remboursement du capital qui est juste. Le reste est de trop et donc immoral. Ici apparaît avec une évidence cristalline la pertinence de l’objectif du Crédit Social: que la société, par l’entremise d’un organisme de comptabilité nationale, soit la seule à émettre l’argent pour la nation, qu’elle arrête d’en emprunter des banques pour permettre à l’économie d’atteindre son objectif d’être au service de l’homme, de tout homme et de ses besoins essentiels.
La contradiction actuelle entre la surabondance de la production et la pauvreté dans le monde est inacceptable. Elle appelle de toute urgence la réforme du système financier tel que l’enseigne le Crédit Social pour que la primauté de la personne humaine soit rigoureusement respectée et le but de l’économie atteint, à savoir joindre les biens produits aux besoins de la personne. L’appel de Jean-Paul II à la 6ème Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement à Genève en 1975 vient à point nommé: «Une réforme structurelle du système financier mondial est sans nul doute une des initiatives les plus urgentes et nécessaires».
L’on veillera également au respect du principe de subsidiarité qui dénonce toute centralisation et son expression la plus extrême qu’est le gouvernement mondial qui récuse les compétences inhérentes aux sociétés naturelles et intermédiaires dans un Etat. Ce principe est un gage de protection des personnes des abus des instances supérieures; il incite ces dernières à aider les individus et les corps intermédiaires à développer leurs fonctions. L’individu, la famille et toutes les autres organisations ont à être au service de la personne. Le principe de subsidiarité met en garde contre les abus de l’Etat-providence.
Le principe de solidarité traduit, dans le domaine social, le devoir de l’amour qui incombe à chaque personne vis-à-vis de l’autre. Voilà pourquoi Benoît XVI a parlé de la mondialisation de l’amour. Les techniques, a-t-il souligné, nous rendent proches les uns des autres mais elles ne nous rendent pas frères. Seul le Christ nous rend frères.
En rappelant les conclusions de l’étude de la Commission des neuf théologiens mandatés en 1939 par les Evêques de la province de Québec au Canada, sur le Crédit Social et l’Eglise, il est ressorti clairement que le Crédit Social est en syntonie avec la doctrine sociale de l’Eglise, une technique pour atteindre et garantir à chaque personne, dans la société, le bonheur terrestre, avant-goût du bonheur éternel en Dieu. C’est la mission de l’Eglise dans la société au nom de Dieu pour le salut de tout homme.
Le 5 avril 2011, tous les Archevêques, Evêques, Prêtres et Laïcs participants à la session ont participé dans l’église paroissiale de Rougemont à la célébration eucharistique A l’issue de la messe, les Evêques ont eu un échange et ils ont partagé un repas avec le curé de Rougemont, M. le chanoine Gérald Ouellette.
Abbé Felicien MWANAMA G.
Rapporteur de la session