EnglishEspañolPolskie

Le vent dans les voiles

le lundi, 15 février 1943. Dans La vie créditiste

Le conférencier-causeur qui tient sa petite as­semblée, qui conduit la veillée créditiste hebdomadaire, dans une humble maison, avec un auditoire qui se compte peut-être sur les dix doigts de la main, se demande sans doute parfois si c'est avec cela qu'il va bâtir la force qui donnera le Crédit Social à la Nouvelle-France.

Que cet obscur héros se rassure. Ils sont d'au­tres, beaucoup d'autres, qui font comme lui cha­que semaine. Et, pourvu que tous et chacun tien­nent, le résultat est immanquable.

Ces veillées créditistes, formule choisie pour l'année 1943, s'avèrent fructueuses. Partout où elles sont lancées, un réveil, une consolidation se manifestent.

Les fruits des veillées créditistes sont divers. Il ne faut pas en juger rien que par les résultats en abonnements et en association. Ces résultats ont certainement de l'importance. Derrière chaque dollar d'abonnement, il y a un lecteur, plusieurs lecteurs, toute une famille lectrice, pour toute une année. Derrière chaque $5.00 de souscription à l'Association Créditiste, il y a une adhésion con­vaincue, une personne qui a confiance dans le Cré­dit Social, qui le veut et le veut jusqu'à faire un sacrifice pour l'obtenir.

Mais il y a d'autres résultats qui ne se mesurent pas en chiffres. Derrière chaque veillée créditiste, il y a des efforts déployés par des hommes qui ont bougé. Il y a des Voltigeurs qui, malgré les fati­gues de la journée pour gagner deux fois leur pain, se sont déplacés, ont fait des invitations, beaucoup d'invitations, plusieurs fois le nombre de répon­dants ; qui se sont ingéniés pour rendre leur invi­tation effective ; qui ont réfléchi, qui ont pris de l'expérience  —  qui se sont formés.

Chaque veillée signifie aussi un conférencier-causeur : un homme qui a médité son sujet, qui a tourné l'argumentation dans son esprit avant de rencontrer son public ; qui l'a fait pour la dixième, la centième fois petit-être, mais toujours avec une nouvelle application. Cet exercice ne peut pas res­ter stérile. Le conférencier, c'est aussi, cette année, le chef d'équipes, l'entraîneur de Voltigeurs, le res­ponsable. Le conférencier est donc lui aussi un homme qui se forme — et quelle formation !

Des hommes qui se forment  —  non seulement dans la ligne de l'intelligence, mais en même temps dans celle de l'amour, puisqu'ils donnent ce qu'ils ont acquis, tout ce qu'ils ont acquis, s'étudiant pour le donner le plus abondamment possible.

*    *    *

Nos veillées créditistes augmentent donc l'ar­mée des créditistes, et elles forment une élite, et elles forment des chefs. Pas une élite embourgeoi­sée, mais une élite apôtre. Pas des chefs pour l'en­censoir en avant et la trahison en arrière, mais des hommes qui se grandissent en se faisant les servi­teurs de leurs frères, les dispensateurs de lumière et d'espoir.

Nous ne croirions pas nous tromper en estimant que les résultats d'une veillée sur les Voltigeurs qui l'ont montée, et surtout sur le conférencier qui l'a conduite, sont plus importants que les résultats de la même veillée sur les auditeurs qui en ont pro­fité.

Aussi insistons-nous pour que se multiplient les conférenciers, les meneurs, les responsables ; les chefs.

Entre une grande assemblée publique qui groupe 500 personnes et 50 petites assemblées de maison

qui grouperaient en 50 endroits différents les mê­mes 500 personnes, nous n'hésiterions aucunement à préférer les 50 petites. L'auditoire est le même ; mais la grande assemblée n'exerce et ne développe les facultés que d'un seul conférencier, tandis que les 50 veillées exercent et développent les facultés de 50 conférenciers.

Que s'accomplisse notre objectif. Que nous ayons 1,000 conférenciers tenant chacun une veillée cré­ditiste par semaine. Ce seront 1,000 chefs distribués par toute la Nouvelle-France.

Avec un auditoire moyen de 10 personnes par veillée, se seront 10,000 personnes entendant cha­que semaine parler de Crédit Social. Et 10,000 per­sonnes dans 1,000 endroits différents, c'est autre­ment intéressant que 10,000 personnes dans une seule salle en un seul coin du pays.

*    *    *

Les rapports des veillées créditistes révèlent des dévouements remarquables. Qu'il nous soit permis, malgré sa modestie, de citer le nom de Mme Char­les Thibault, d'Asbestos, qui, femme d'un humble salarié et mère de neuf enfants, trouve tout de mê­me l'énergie, la force et le temps de tenir, à titre de conférencière, sa veillée créditiste hebdomadaire.

Les veillées créditistes sont bien en train dans l'Abitibi minier. Les rapports de M. Donald Re­naud, de Rouyn, de M. Arthur Couturier, de Ma­lartic, et de M. Henri Arpin, de Roc-d'Or, sont particulièrement remarquables.

La méthode est bonne. Le vent est certainement dans les voiles. Mais hâtons-nous, partout, de met­tre toutes les voiles au vent.

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com