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La vie créditiste

le dimanche, 15 novembre 1942. Dans La vie créditiste

Du Lac St-Jean à Québec

Les produits Nouvelle-France de nos cultivateurs associés font leur chemin aux consommateurs associés, et le crédit de l'Association circule.

Ainsi, Monsieur Arthur Morrissette, de Limoilou, marchands de fruits et de légumes en gros, s'est rendu lui-même au Lac Saint-Jean, à Saint-Félicien, dans le comté de Roberval, où il a fait charger de pommes de terre un plein wagon de chemin de fer.

À l'heure où nous écrivons ces lignes, il songe à y retourner, cette fois à La Dorée et à St-Méthode, dans le même comté, pour s'y procurer une charge semblable de pois à soupe. Il veut voir en même temps aux possibilités de faire organiser un chargement de porcs. Les œufs du Lac St-Jean viendront aussi à Québec.

Monsieur Gédéon Therrien, lieutenant de l'Association Créditiste à St-Félicien, nous écrit tiomphalement :

"Aujourd'hui, j'ai fait vendre toute la production de patates des associés de St-Félicien à M. Arthur Morrissette, de Québec : 1,000 à 1,500 poches. Avec ce marché de patates, nous allons certainement prendre des associés nouveaux, car il y a beaucoup d'autres cultivateurs qui ont des patates à vendre ; mais pour que nous achetions leurs produits, il faut d'abord qu'ils entrent dans l'Association."

On reconnaît que l'Association Créditiste aide le producteur comme le consommateur autrement que par des discours.

Les cultivateurs associés du Lac Saint-Jean, va sans dire, acceptent 5 pour cent du paiement en transferts de l'Association Créditiste. Eux-mêmes feront valoir leur 5 pour cent de crédit chez leurs marchands locaux ; en attendant, le marché activé augmente leur chiffre d'affaires. Monsieur Morrissette vend ses pommes de terre et autres produits Nouvelle-France à Québec, soit aux marchands détaillants, soit à des consommateurs qui achètent dans le gros. Les uns et les autres effectuent 5 pour cent de leur paiement à Monsieur Morrissette par un transfert de crédit de l'Association.

Une coopérative qui coopère

Nous avons déjà annoncé que le Syndicat Coopératif L'Érable, coopérative de consommation de St-Georges de Beauce, est entré dans l'Association Créditiste, avec l'entente que le crédit non écoulé serait racheté par les coopérateurs associés à la fin de l'exercice fiscal.

À la manière dont marchent les choses, il ne restera pas gros de crédit à racheter. De ce côté-là, le Syndicat Coopératif L'Érable peut servir de modèle à tous nos marchands associés, qu'il s'agisse de magasins coopératifs ou de marchands indépendants.

Le Syndicat Coopératif L'Érable avait encaissé, au 28 octobre, des transferts de l'Association Créditiste pour une valeur de $52.05 ; et il en avait écoulé pour une valeur de $34.97.

À la demande des associés membres du Syndicat, le gérant ne fait pas qu'accepter les transferts ; il oriente aussi ses achats pour l'écouler. C'est ainsi qu'il fait ses approvisionnements, avec 5 pour cent en transferts, chez des marchands de fruits et légumes de Québec (Edmond Roberge, Wilfrid Beauchamp) et de Thetford (Emmanuel Roberge). Le pain vient de Gérard Rodrigue, Le lait, de la Laiterie St-Joseph de Beauce. Des remèdes, du Dr Eugène Fortin, de St-Victor de Beauce. Les chaussures, de la manufacture Art-Lay, de Québec. Les œufs, de cultivateurs associés de la paroisse. Diverses choses, d'ouvriers associés de la paroisse.

Est-ce que cela ne vaut pas mieux, pour la libération économique de la province, que les achats de trustards ou de grossistes collés aux trusts ?

Ajoutons que le Syndicat Coopératif L'Érable n'a pas lieu de regretter son adhésion à l'Association Créditiste, puisque cela lui a valu 17 nouveaux clients. À St-Georges, les coopérateurs conduisent eux-mêmes leur coopérative, prennent eux-mêmes leur décision, sans s'inquiéter de l'humeur des V.B. Et ça va bien.

Beaucerons débrouillards

C'est encore en Beauce. Non plus une coopérative, mais des marchands indépendants.

À Saint-Joseph de Beauce, M. Auguste Doyon, commerçant de beurre et de lait en poudre, avait accepté, au 28 octobre, pour la valeur de $60.86 en transferts de crédit, et il en avait écoulé pour $48.95.

À Saint-Joseph de Beauce encore, à la même date, M. Jean-Paul Lessard, épicier, était rendu à $42.86 de transferts acceptés et avait écoulé lui-même pour $26.95 de crédit.

Toujours à St-Joseph de Beauce et à la même date, M. Armand Giguère avait écoulé pour $8.74 de crédit sur les $15.50 acceptés.

Enfin, un autre commerçant de St-Joseph, M. Linière Lessard, marchand-général, se servant de son propre crédit de l'Association en plus des transferts reçus, avait encaissé $15.06 en crédit de ses clients et avait écoulé pour $19.31 de crédit.

La Beauce ne garde d'ailleurs pas le monopole de ces réussites. L'épicier Flavien Harvey, 124 rue Caron, Québec, montrait au 4 novembre : crédit reçu, $39.42 ; crédit écoulé, $35.92.

Il y a, dans l'Association, des marchands passifs et des marchands actifs. Les passifs ne tardent pas à se lamenter et parlent même de lâcher. Les actifs se débrouillent et font marcher à la fois leur commerce et la cause.

Produits Nouvelle-France

Nous sommes heureux d'ajouter la liste suivante aux produits Nouvelle-France déjà annoncés :

JELLOS, ESSENCES PURES ET COMPOSÉES. — Compagnie Caron, 215 St-Joseph (Chambre 315), Québec. Tél. 4-4551. Accepte les transferts de 5% (10% sur les commandes importantes).

SIROP POUR RHUMES. — Sirop colaté. — L.-P. Tremblay, 136 rue Champlain, Sherbrooke.

MEUBLES fabriqués sur commande. — J.-Arthur Lessard, St-Joseph de Beauce.

MEUBLES DIVERS. — Georges Gagnon, L'Islet.

TABLES, COMPTOIRS, PLANCHES À REPASSER. — Ludger Harvey, 199 Racine, Chicoutimi.

CERCUEILS. — S. René Pelletier, Destor (Abitibi).

COUPE-FROID pour portes et châssis, en languettes de bois s'embouvetant lorsque la porte et le châssis ferment. Durable et efficace. Le manufacturier demande des menuisiers comme représentants dans les villes et villages. Manufacturier : Wilfrid Dubreuil, Dolbeau, (Co. de Roberval), P. Q.

POUSSINS D'UN JOUR. — Couvoir Dragon, 7629 Souligny, Longue-Pointe, Montréal. Accepte transferts pour 10 pour cent du paiement. Le couvoir invite les intéressés à placer leur commande de bonne heure, car il prévoie une grosse demande pour le printemps prochain. Le couvoir Dragon sera heureux d'acheter de cultivateurs associés des œufs d'incubation inspectés, du grain, de la paille. J. W. Dragon, propriétaire.

MATELAS. — Henri Latulippe, Lac Mégantic. — Frédéric Pouliot, Asbestos.

LAINE, TRICOT, FILAGE SANS BOUT, TISSUS pour pantalons, makinas. — Mme Eugène Gagnon, Metabetchouan, (Co. Roberval), P. Q.'

BRETELLES, CEINTURES DE CUIR pour soutenir les pantalons. — Rosaire Bussières, 6061 rue Chateaubriand, Montréal. Accepte les transferts pour 10% du paiement.

*    *    *

En achetant les produits Nouvelle-France, les associés consolident leurs marchands qui trouvent ainsi à écouler leur crédit ; puis, ils encouragent l'initiative de producteurs canadiens-français.

Toute cette production est l'œuvre de petites industries indépendantes. Isolément, elles ne peuvent rien contre la production en série et contre la publicité mastodonte. Groupées, sans perdre leur identité, dans l'Association Créditiste, elles peuvent, non seulement tenir, mais faire bonne figure sur le marché.

Les ceintures de cuir et bretelles annoncées en fin de la liste, sont le produit original d'un homme presque aveugle. Il fabrique des ceintures noires, brunes ou grises, pour hommes ; des ceintures noires, bleu foncé, brunes ou blanches, pour dames. Lui écrire pour le prix : réduction à la douzaine. Dix pour cent en transferts de crédit.

L'Association en N.-Brunswick

Sur onze abonnés présents à une petite assemblée convoquée par M. Pierre Castonguay, dans sa paroisse de Five-Fingers, comté de Restigouche (Nouveau-Brunswick), dix sont entrés séance tenante dans l'Association Créditiste.

Cette partie du Nouveau-Brunswick est peuplée d'Acadiens. C'est encore la Nouvelle-France. Nos créditistes se réjouiront d'apprendre que des produits Nouvelle-France vont sortir de ce pays-frère, fondé, comme la province de Québec elle-même, par des héros venus des meilleures régions de la vieille France.

À remarquer qu'aucun de nos commissaires n'est allé au Nouveau-Brunswick : cette fondation de Five-Fingers est tout entière due à l'initiative de M. Castonguay et au travail fait par le journal "Vers Demain".

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