EnglishEspañolPolskie

La politique - Mort ou vivant ?

Louis Even le lundi, 15 janvier 1940. Dans Crédit Social

Voici une couple de mois qu'on nous signalait, dans le "Soleil" de Québec, cette nouvelle pour le moins sensationnelle : "Le Crédit Social a reçu l'extrême-onction."

Deux jours après, la Commission des théologiens publiait le document qu'on connaît et qui fait rager des adversaires qui ne voyaient pas d'autre force que l'excommunication capable d'arrêter le flot créditiste.

Nous possédons en filière plusieurs actes de décès du Crédit Social, se succédant depuis vingt ans à intervalles de plus en plus rapprochés. Drôle de mort ou de mourant que cet être-là !

Aujourd'hui, c'est Beaudry Leman qui nous décrète nettement en recul. Tant mieux pour les banquiers qu'ils restent donc bien tranquilles dans leurs tannières !

Les deux derniers mois

On sait si les événements de septembre et octobre paralysèrent des initiatives dans bien des domaines. On ne pouvait permettre au Crédit Social de plier pavillon sous prétexte que les efforts de guerre doivent absorber toutes les énergies. De vulgaires partis politiques ou des mouvements de réforme qui n'attendent de succès que d'une campagne électorale peuvent en être là. Pas les croisés du Crédit Social.

VERS DEMAIN datait son premier numéro du 1er novembre. Comme nos activités personnelles ont pivoté depuis lors autour du journal, c'est uniquement de ses progrès que nous allons parler. Notre chronique est donc loin de couvrir, TOUTES les activités créditistes.

Nous citons des noms de lieux et de personnes, mais sans ordre géographique comme sans ordre de mérite. Ce n'est ni un tableau d'honneur ni une compilation élaborée. Que personne donc ne s'offense des lacunes, et qu'on n'aille pas croire que la mention de quelques correspondants nous fasse oublier le travail de leurs collaborateurs.

Moissons et moissonneurs

La vieille capitale, Québec, se distingue particulièrement par l'apport hebdomadaire d'un rouleau de nouveaux abonnés. Et c'est l'ancien maire de Québec, Monsieur Ernest Grégoire, le grand animateur de ce développement. Nous le savons d'ailleurs secondé par M. P. O. Dubé et plusieurs autres.

Près de Québec, Loretteville est peut-être la paroisse la plus.abonnée de la Province de Québec. M. Béranger Boivin et son Cercle du Croissant font un magnifique travail.

Dans le comté de Portneuf, M. Louis Tardivel consacre tout son temps à la cause, et celle-ci fait des progrès.

À l'ouest de la Province, Hull reste un centre très avancé et très actif. M. Ernest Howe y collabore de toutes ses forces avec M. Armand Turpin. Les travailleurs de ce vieux nid créditiste ne se comptent plus, d'ailleurs. Un groupe organisé y prend quatre à cinq cents journaux à chaque édition. Signalons le concours fructueux de M. Arcidas Larose, de Gatineau Mill's.

Le comté voisin, Labelle, reste fervent du Crédit Social. M. Fortunat Lalande, de Nominingue, manifeste de belles initiatives.

De bonnes nouvelles aussi de Hawkesbury, où M. Alfred Godiny va de ses sacrifices pour répandre la littérature, ainsi que d'Alfred, l'une et l'autre place dans le comté de Prescott, Ontario.

Plus au sud, le Crédit Social est fermement ancré dans ce qu'on appelle les Cantons de l'Est. Sherbrooke a eu toute une série de réunions d'étude organisée de façon à couvrir les différents quartiers de la ville ; les abonnés y sont nombreux, et M. Henri Dubuc continue de consacrer tout son temps à la propagande par le journal. Sherbrooke est remarquable par la proportion des intellectuels qui se sont faits étudiants de l'économie nouvelle.

Le comté voisin, Compton, est fortement entamé. M. Théo. Dion, de Waterville, et son auxiliaire Aurélien Quintin, d'East Angus, y ont récemment organisé une série de conférences. Monsieur Côté, de Scotstown, et M. Adolphe Turgeon, de Lac Mégantic, ont aussi fait d'excellent travail dans le centre et l'est du même comté. M. Aurélien Quintin va consacrer tout son temps à la propagande et à l'organisation.

Non loin de Lac Mégantic, dans l'extrême partie de la Beauce (au fédéral), un groupement très actif rayonne de Saint-Samuel de Frontenac, sous l'action dynamique de M. J. Ernest Roy.

Dans Richmond-Wolfe, le groupe d'Asbestos forme toujours un bataillon solide. Le secrétaire, M. Léo Morin, ainsi que l'animatrice du groupe féminin, Mme Charles Thibault, sont fidèles à envoyer des abonnements.

D'un centre de colonisation de Lotbinière, de Joly, M. Gérard Lambert continue avec le journal le travail commencé par les Cahiers, et les pauvres colons n'ont pas besoin des prêches de Beaudry Leman pour apprendre que c'est aux Canadiens de faire le Canada - même s'il faut pour cela faire sauter certains contrôles.

Dans Kamouraska, M. Lorenzo LeBrun de St-Pacôme, une vieille connaissance, vient d'entrer en lice pour le journal.

De même, M. J.-E. Beaulieu, de St-Gervais, dans Bellechasse.

Le diocèse de Rimouski se distingue par le nombre de membres du clergé qui s'intéressent à l'étude créditiste : ils ne font que répondre à un désir de la Commission des théologiens. Nous savons aussi que les articles signés "Créditiste" dans le Progrès du Golfe produisent bon effet.

C'est le chapeau bien bas que nous nous inclinons devant le dévouement et la ténacité héroïques de M. Frank Lejeune, simple employé de magasin de Baie Comeau, si isolé et si loin, et qui pourtant réussit à gagner cette population de la Côte Nord à la doctrine créditiste.

Nous sommes dans les distances et dans les dévouements. C'est le temps de signaler le travail remarquable accompli au Lac Saint-Jean, et le grand travailleur, M. Wilbrod Tremblay, simple fils de cultivateur, qui, depuis plusieurs mois, consacre tout son temps au Crédit Social. C'est, à notre connaissance, celui qui a le plus fait, individuellement, pour placer de la littérature créditiste dans les maisons. Les abonnés à VERS DEMAIN sont nombreux au royaume du Saguenay, et la liste va s'allonger encore.

À La Tuque, M. Gaston de Grandmont répand la doctrine et le journal. De même M. Gérard Lacombe à Grand'Mère. Dans le reste de la Mauricie, Shawinigan, Trois-Rivières, St-Narcisse de Champlain, sont, à notre sens, trop silencieuses après un bon début.

Dans Terrebonne, malgré des obstacles qui en auraient découragé d'autres, M. Adélard Bélair, de St-Jérôme, a obtenu des résultats intéressants, et les développements continueront.

Nous n'avons pas encore nommé Montréal. Dieu sait si le mastodonte présente un problème, avec ses distractions, avec la multiplicité des mouvements qui s'y disputent l'attention de ceux qui accordent encore un peu de temps à la pensée, avec sa cohorte de journaux à l'enseigne mercantile pour dire le moins. Cependant, notre journal y compte d'ardents propagandistes. MM. Léonce Saillen, Armand Lavallée, Alphonse Jarry et Mme V. Daoust s'y dévouent pour les abonnements. D'autres se procurent des exemplaires, 25 pour un dollar, pour le faire connaître autour d'eux.

M. Fernand Poirier travaille aussi à l'abonnement dans Montréal, lorsque la température ne lui permet pas de continuer ses sorties en campagne. Au cours de ces dernières, il a rapporté de bonnes listes de Châteauguay, Laprairie, St-Rémi.

Nous avons mentionné tantôt le comté de Prescott en Ontario. Notre journal va dans tout le Canada français, au Nouveau-Brunswick, en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta, au même titre que dans notre province. Il a de vaillants propagandistes en plusieurs endroits, entre autres à North Bay, dans le Nipissing, et à St-Boniface et à La Broquerie, au Manitoba. Nous tenons à signaler les noms de MM. Marcel Montagnon et Alexandre Allaire, de St-Boniface.

Nous ne voulons pas laisser le lecteur sous l'impression que nous mesurons les dévouements d'après les argents reçus pour les abonnements. Nous constatons des faits et nous en devinons d'autres. Voici d'ailleurs, comme bouquet spirituel, des extraits de deux lettres reçues de M. Paul Aubin, de Lacorne (Abitibi), que nous eûmes l'avantage de rencontrer, il y a un an, à Ferme-Neuve (Labelle). Il avait atteint Ferme- Neuve après une marche de deux cents milles à pied dans une route de bois, pour se trouver un peu d'ouvrage. Ce jeune homme ne fait partie ni de la Chambre de Commerce cadette ni de l'école spirituelle de Beaudry Leman :

1) Pour le nouveau journal, je ne puis faire mieux que de prendre un abonnement personnel. Je n'ai pas le temps de solliciter en dehors de la paroisse, et ici il me répugne de demander une piastre à aussi pauvre que moi. Notre paroisse, qui n'est ouverte que depuis quatre ans et qui ne compte que cent familles, a déjà des comptes de marchands pour au-delà de dix mille piastres ; la grande misère maintenant que le crédit est fermé. En tout cas, si je puis décrocher quelques abonnements, je le ferai sans commission.

2) J'ai bien reçu les numéros de VERS DEMAIN. J'espère vous envoyer d'autres abonnements que le mien aux fêtes ; c'est ma meilleure manière de l'apprécier. VERS DEMAIN est d'une noblesse d'idéal qu'on rencontre trop rarement. Quoique bien pauvre en argent et en temps, je vais faire mon possible pour lui trouver des abonnés.

Le directeur du journal, M. Louis Even, fait maintenant deux tournées par mois, d'une dizaine de jours chacune, pour établir, consolider et étendre les centres de rayonnement, surtout en y multipliant les lecteurs assidus. Il a ainsi parcouru récemment le comté de Portneuf, la région de Hull, Sherbrooke, le comté de Compton. Sa prochaine excursion sera dans Québec-Montmorency, avec étapes à Québec même, à Ste-Foy et à Lévis ; cette dernière ville vient d'ouvrir un cercle d'étude du Crédit Social sous la direction de M. l'avocat Roger Thibeaudeau. Une autre excursion, fin de janvier, touchera quinze paroisses de la Beauce.

Si des organisateurs régionaux désirent bénéficier du même avantage pour leur district, ils sont priés de communiquer avec le directeur du journal VERS DEMAIN, 1657 Boulevard St- Joseph Est, Montréal,

Louis Even

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com