Dans son allocution du jour de Noël, notre Saint Père le Pape a demandé si la "masse du peuple et ceux qui désirent la paix et le respect ne feront pas quelque chose pour créer un monde meilleur sur les ruines du présent ordre social qui s'est avéré lui-même impuissant à préserver la paix, le respect et la dignité ?"
La masse du peuple. Ainsi, comme les créditistes, le Chef Suprême de l'Église Universelle a confiance dans la masse du peuple. On dirait que c'est d'elle seule qu'il attend le salut.
La masse du peuple, ce sont les victimes de ceux qui, jusqu'à présent, ont conduit le monde à cet "ordre social qui s'est avéré lui-même impuissant à préserver la paix, le respect et la dignité."
Les gouvernants de nos parlements, les lumières de nos universités, les professionnels de notre organisation économique, tous ceux-là sont les responsables. C'est eux qui avaient le devoir de tenir le monde dans l'ordre et la paix. Et ils ne l'ont point fait.
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La masse du peuple, dit le Pape.
Oui, ceux-là qui ont souffert de la crise, qui ont été privés de nourriture, de vêtement, de logis. Ceux-là qui ont vu leur carrière démolie. Ceux-là, les jeunes, dont la vie fut brisée par le chômage, et dont le salut éternel même fut compromis.
La masse du peuple...
Ceux qui aujourd'hui donnent leur sang dans une guerre d'ambitions. Ceux qui sont étranglés par l'inquiétude et assassinés par les angoisses où nous vivons.
La masse du peuple...
Tous ceux-là qui ne retireront rien de la guerre, sinon un plus grand esclavage pour eux et leurs enfants.
La masse du peuple...
Oui, les pauvres, les esclaves, les parias, les travailleurs, les ignorants, tous ceux que le Christ a aimés en un mot, et que le Christ est venu sauver.
La masse du peuple...
C'est d'elle que le Saint Père attend le salut.
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Créditistes de la province, voilà un grand encouragement pour nous.
Nous avons donc la bonne formule d'organisation pour "créer un monde meilleur". Nul plus que nous ne s'adresse à la masse du peuple pour l'éclairer et la faire agir.
Les fondateurs et les Commissaires du Crédit Social dans notre province se sont faits pauvres. Ils sont allés chez les pauvres. Ils ont vécu avec eux. Ils ont mangé leur pain, partagé leur maison. Ils ont pleuré, souffert et travaillé avec eux.
Et ils le font encore. Et ils le feront toujours, tant que la masse du peuple ne sera pas sauvée.
Et c'est la masse du peuple que groupe notre organisation créditiste. Voyez les Voltigeurs, ce sont des ouvriers qui peinent tout le jour ou la nuit pour gagner la vie de leur famille, et qui donnent leurs loisirs pour soulager les autres et "créer un monde meilleur". Ils sont de la masse du peuple.
Et c'est la masse du peuple qui va former le Bloc des Électeurs pour faire changer les lois injustes et maçonniques.
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Réjouissons-nous donc, pauvres et chers créditistes, de ce que le Saint Père, lui, au moins, comprend que le salut ne peut venir que des victimes. Les grands, les responsables étant à jamais prostitués.
Et pour continuer à mériter cette estime, créditistes, restons humbles, restons petits, restons de la masse du peuple qui peut sauver le monde.