Grâce aux sacrifices faits depuis près de 60 ans par les Bérets Blancs du journal Vers Demain, de plus en plus de personnages en haut lieu découvrent l'absurdité du système financier actuel, et l'urgence pour le gouvernement fédéral de créer son propre argent, sans intérêt, au lieu de l'emprunter des banques, à intérêt. Voici des extraits d'une brochure parue en 1992, "The Deficit Made Me Do It !" (C'est la faute au déficit !) publiée par Ed Finn, du Centre canadien de recherche en politiques de rechange (804-251 Avenue Laurier Ouest, Ottawa, Ont., K1P 5J6), où trois économistes — Harold Chorney, de l'Université Concordia de Montréal, John Hotson, de l'université de Waterloo, et Mario Seccareccia, de l'Université d'Ottawa — « démystifient les mythes de la dette », et répètent en leurs propres mots ce que Louis Even et les créditistes du journal Vers Demain expliquent depuis 1939.
Voilà un texte qui fait changement d'avec les discours habituels des économistes qui sont déconnectés de la réalité ; de plus, il situe parfaitement quels sont les vrais problèmes et solutions concernant la dette du pays, à l'heure où tout le monde parle de couper dans les dépenses — même les services sociaux, comme les pensions et l'assurance-chômage — pour réduire le déficit. Les sous-titres sont de Vers Demain :
par Harold Chorney, John Hotson et Mario Seccareccia
« Ces jours-ci, les gouvernements ont beau jeu de défendre les coupures dans les services et programmes gouvernementaux. Tout ce qu'ils ont à faire, c'est de montrer l'ampleur de leurs déficits annuels et de leurs dettes, et de dire ensuite à la population : "On n'a plus d'argent, on ne peut plus se payer les services sociaux qu'on a actuellement."
« Les gouvernements nous disent : "On ne peut pas faire autrement, il faut augmenter les taxes et couper nos dépenses". Ces gouvernements nous mentent, car ils peuvent faire autrement. On n'a qu'à imaginer le Canada en guerre. Le ministre des Finances dirait-il alors : "Nous aimerions bien continuer à nous battre, mais on n'a plus d'argent, il faut rappeler nos troupes." ? Jamais de la vie !
« Le Canada a-t-il abandonné la guerre à mi-chemin de la Deuxième Guerre Mondiale parce que la dette du pays était rendue plus grosse que le produit intérieur brut ? Bien sûr que non ! On a réussi à trouver l'argent supplémentaire requis. Ce ne fut pas en augmentant les taxes ni en empruntant des banques privées : la Banque du Canada créa tout simplement tout l'argent dont le gouvernement avait besoin, à des taux d'intérêt de presque zéro pour cent !
« A la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, la dette du pays était deux fois plus grande qu'aujourd'hui, en comparaison du revenu national (la dette nationale représentait 110% du produit national brut en 1945, comparativement à 61% aujourd'hui). Notre pays était-il ruiné pour autant ? A-t-il dû déclaré faillite ? Loin de là ! Au contraire, l'économie du pays était en plein essor, et le Canada connaissait une ère de prospérité sans précédent.
« Pourquoi ne connaît-on pas la même prospérité aujourd'hui, alors que la dette actuelle est beaucoup moins grosse que celle de 1945, en comparaison de la production totale du pays ? Cela dépend de la Banque du Canada. Pendant la guerre de 1939-45, et les 30 années qui suivirent, le gouvernement pouvait emprunter l'argent nécessaire à de bas taux d'intérêt, parce que la banque du gouvernement (la Banque du Canada) créait plus de la moitié de l'argent du pays. Cela forçait les banques privées à maintenir leurs taux d'intérêt bas aussi.
« Cependant, depuis le milieu des années 70, la Banque du Canada, avec le consentement du gouvernement, a créé de moins en moins d'argent, tout en laissant les banques privées une part de plus en plus grande de l'argent du pays. Actuellement, « notre » banque crée chaque année seulement 2% de toute la masse monétaire du pays, tout en permettant aux banques privées de saigner le gouvernement et toute la population en créant 98% de tout l'argent en circulation à des taux d'intérêt scandaleusement élevés. Ce sont ces frais en intérêt exorbitants qui sont la cause principale de la hausse vertigineuse de la dette nationale.
« Des milliers d'années d'expériences douloureuses sur la concentration de la richesse et l'esclavage de la dette ont amené tous les anciens livres de sagesse — y compris la Bible et le Coran — à condamner le prêt d'argent nouveau à intérêt... Cependant, la sagesse d'aujourd'hui, c'est que l'inflation est la plus grande menace pour l'économie, et qu'elle doit être contenue en augmentant les taux d'intérêt. Cela va à l'encontre du bon sens et d'une simple observation des faits, qui démontre que la hausse des prix (l'inflation) est causée par la hausse des coûts de production, et les taux intérêts font partie de ces coûts. Alors, augmenter les taux d'intérêt fait augmenter les prix, et non les diminuer.
« Une telle politique fait aussi augmenter le revenu des prêteurs d'argent, ce qui explique pourquoi ils souscrivent si ardemment à cette doctrine perverse qui prétend que des taux d'intérêt élevés soient anti-inflationnistes... Et pourtant, la plupart des livres d'économie qui déplorent la hausse des salaires ne disent pas un mot sur la hausse des taxes et des intérêts. Ce n'est pas parce qu'il s'agit de questions complexes — elles sont plutôt simples et évidentes — mais parce qu'il serait embarrassant pour les économistes d'admettre qu'ils ont fait une gaffe d'une telle ampleur : que leur théorie sur la politique monétaire (qui, entre autres, dit que des taux d'intérêt élevés combattent l'inflation), viole les principes de base de logique scientifique.
« Un des plus grands mythes concernant le déficit est que les gouvernements qui dépensent plus d'argent qu'ils en reçoivent doivent emprunter la différence, augmentant de ce fait la dette publique.
« En fait, le gouvernement peut choisir de créer cet argent au lieu de l'emprunter des banques, du public, ou des investisseurs étrangers.
« Les milieux d'affaires, politiciens et journalistes sont horrifiés par la suggestion que le gouvernement exerce sont droit de créer l'argent. Ils prétendent que cela entraînerait automatiquement une inflation ruineuse.
« Pourtant, que l'argent soit crée par une banque privée ou par la Banque du Canada, il faut bien qu'il soit créé quelque part ; il s'agit dans les deux cas de la même création d'argent. La seule différence, c'est que si le gouvernement emprunte de sa propre banque centrale, il n'encourt aucune dette.
« Il n'y a aucune raison pour laquelle la croissance de la masse monétaire (qui se situe à environ 22 milliards $ pour les dernières années) ne soit pas pris en charge de façon plus substantielle par la Banque du Canada. Si une telle politique avait été suivie, le gouvernement fédéral n'aurait pas eu à emprunter — et grossir sa dette — pour payer les intérêts sur ses anciennes dettes, comme il le fait actuellement.
« La Banque du Canada devrait créer au moins la moitié de l'argent du pays (et non pas seulement 2%). Ceux qui rejettent une telle proposition comme étant "inflationniste" devraient expliquer pourquoi il serait plus inflationniste pour le gouvernement de créer 11 milliards $ et les banques privées 11 milliards $, plutôt que la pratique actuelle d'avoir la Banque du Canada créer seulement 700 millions $, et les banques privées 21,3 milliards $ !
« Un retour aux politiques qui prévalaient durant la Deuxième Guerre Mondiale, alors que la Banque du Canada créait la moitié de l'argent du pays à un taux d'intérêt de presque zéro (0,36%), ferait des merveilles pour l'économie, tout en réduisant grandement le déficit.
« Il est ridicule pour le gouvernement d'emprunter des milliards de dollars des banques privées, alors qu'il peut créer l'argent dont il a besoin pratiquement gratuitement.
« Il faut se rappeler que notre économie ne croît que si la masse monétaire augmente. Sous le système d'argent-dette actuel, la seule façon d'augmenter la quantité d'argent en circulation est en l'empruntant des banques privées, nous endettant donc envers elles.
« On n'insistera jamais trop sur le fait que les banques privées, contrairement aux autres prêteurs, créent l'argent qu'elles prêtent. Elles ne prêtent pas l'argent de leurs déposants, comme plusieurs le croient, même certains banquiers eux-mêmes. Cependant, la quantité d'argent créée par un prêt bancaire ne peut que permettre de rembourser le capital. Aucun argent n'est créé pour payer l'intérêt, sauf l'intérêt payé aux déposants. C'est pourquoi les dettes doivent augmenter de plus en plus vite pour permettre à chaque nouvel emprunt d'être remboursé.
« Si cela vous semble une manière tout à fait stupide et dangereuse d'opérer un système monétaire, vous avez raison. Il serait beaucoup plus sécuritaire et sensé pour le gouvernement fédéral de créer lui-même l'argent sans dette, ou de le prêter sans intérêt aux autres paliers de gouvernement qui n'ont pas le pouvoir de créer l'argent. Une réforme du système monétaire est donc la clé pour contrôler le déficit et réduire la dette. » (fin de la brochure des trois économistes).
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Félicitations à ces trois économistes qui osent sortir des sentiers battus. De plus en plus de gens répètent le message des créditistes de Vers Demain, et demandent que le gouvernement crée son argent, et mette la Banque du Canada au service des Canadiens.
Le Ministre des Finances et les économistes « orthodoxes » ne cessent de dire que cette solution (l'argent créé par le gouvernement) est inapplicable, car elle créerait automatiquement de l'inflation, selon eux. Pourtant, cette politique a bel et bien été essayée durant la guerre (alors qu'au moins la moitié de l'argent du pays était créée par la Banque du Canada), et c'est durant cette période que le Canada a le plus prospéré, avec un taux d'inflation de presque zéro.
D'autres diront que la Banque du Canada ne peut pas baisser le taux d'intérêt, puisque cela ferait fuir les investisseurs étrangers, qui iraient placer leur argent dans d'autres pays, où ça rapporterait plus. Tout ce raisonnement perdrait sa raison d'être si le Canada créait son propre argent, au lieu de l'emprunter. Des chiffres fabriqués ici seraient tout aussi bon que des chiffres d'ailleurs pour financer la production d'ici. D'ailleurs, si le Canada était le seul pays au monde, de quel autre pays pourrait-il emprunter ? Faudrait-il alors se priver de nos propres produits par manque de chiffres ?
Les trois économistes cités précédemment suggèrent que la Banque du Canada crée la moitié de l'argent du pays. Ils sont timides dans leur suggestion ! Ce que les créditistes de Vers Demain proposent, c'est que la Banque du Canada crée tout l'argent du pays, car la création de l'argent ne peut être laissée entre les mains d'intérêts privés. Comprenons-nous bien : les banques privées continueraient d'exister, et prêteraient encore de l'argent, mais elles n'auraient pas le pouvoir de créer de l'argent nouveau par ces prêts. C'est la Banque centrale qui leur avancerait ces sommes d'argent, et les banques seraient responsables de retourner cet argent à la Banque du Canada lorsque le prêt serait remboursé. (Cette technique est expliquée dans les premières pages de la brochure de Louis Even, Une finance saine et efficace).
La Banque du Canada a été détournée de sa fin, et au lieu d'être la Banque des Canadiens, elle est devenue la banque des banquiers. Le gouvernement actuel du Canada doit mettre la Banque du Canada au pas, pour qu'elle finance les besoins du pays, sans dette. C'est la seule solution pour régler le problème du déficit et de la dette. Bien des groupes réclament des coupures dans les dépenses gouvernementales, qu'il est temps de se serrer la ceinture, etc., mais comme le disent les trois économistes dans la brochure mentionnée ci-haut, « c'est le pire chemin à suivre. C'est en fait une prescription mortelle pour recréer le chômage massif et la souffrance des années 30. »
Vous ne souhaitez pas qu'un tel état de choses survienne, messieurs les gouvernants ? Alors, vous n'avez pas le choix : appliquez le Crédit Social de C.H. Douglas et Louis Even !