La finance a-t-elle appétit de paix ou appétit de guerre ? Bien qu'on croie généralement que les propositions de paix d'Hitler et de Staline seront rejetées, "tout est possible, dit-on, même en politique internationale. Aussi la crainte de la paix a-t-elle fait perdre des gains que certaines valeurs avaient enregistrés au cours de cette semaine, à la Bourse de Montréal, par les papeteries, les moyens de transport et les compagnies d'électricité."
Ce sont les nouvelles financières du 30 septembre. On explique entre autre que la guerre sous-marine, en détruisant ou paralysant le commerce des pays scandinaves, fait disparaître un rude concurrent des papeteries canadiennes et que les actionnaires de nos papeteries et pulperies vont en tirer profit. Mais si la paix venait, adieu les rêves d'enrichissement devant l'abondance de papier. Ô bienheureuse guerre ! bienheureuse destruction qui crée la rareté malgré la technique et le progrès !
À New-York, pays neutre, on ne pense pas autrement, et "Wall Street a également eu peur de la paix, cette semaine, et les cours ont viré à la baisse, après que la moyenne des chemins de fer eut atteint un nouveau niveau depuis 1937."
Heureusement qu'on a encore espoir d'une guerre longue et destructive ! ! !