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Honte au Ministre Valcourt!

le vendredi, 01 janvier 1993. Dans Crédit Social

Incroyable, mais vrai, le Ministre fédéral du Travail et de l'Immigration, Bernard Valcourt, député de Madawaska-Victoria, N.B., fait figure de prédicateur pour demander aux chômeurs d'accepter avec joie la réduction de leurs prestations d'assurance-chômage que le gouvernement Mulroney leur impose. Selon le Ministre, les Canadiens vivent au-dessus de leurs moyens. Peut-être lui, mais pas les chômeurs en tout cas. Le Ministre est aveugle ou myope, il ne voit pas l'abondance des richesses du Canada qui pourraient nourrir 10 fois sa population. Et il le dit carrément, les coupures sur les prestations des chômeurs, c'est pour payer la dette aux banquiers.

Donc cela revient à dire d'enlever les miettes de pain qui restent dans les assiettes des chômeurs pour les mettre dans les plats débordants des banquiers repus. Est-ce de la justice cela ?

Ces chômeurs n'ont-ils pas payé leurs cotisations d'assurance-chômage ? N'est-ce pas une injustice flagrante que de leur couper les prestations auxquelles ils ont droit ?

Le chômeur a droit à la vie

À plus forte raison quand c'est pour remettre ces deniers aux banquiers internationaux, des gens qui sont noyés de richesses et qui n'ont pas travaillé pour gagner l'argent qu'ils nous réclament. Que fait le Ministre de ce principe de l'Église catholique sur la justice distributive : "Les biens de la terre ont été créés pour tous les hommes et doivent être à la disposition de tous... En justice, un homme politique doit voir à ce que chacun de ses concitoyens obtiennent une part des biens créés par Dieu, c'est un droit inaliénable.

"Et, dit l'enseignement de l'Église, un tel droit individuel ne saurait en aucune manière être supprimé, pas même par l'exercice d'autres droits reconnus sur des biens matériels."

S.S. le Pape Jean-Paul II l'a crié avec force au Brésil : "La dette d'un pays ne pourra jamais être payée au prix de la faim et de la misère d'un peuple !"

En tant qu'être humain, le chômeur a droit à sa part des biens de la terre, et personne n'a le droit de la lui enlever. Et quand cet argent est pris sans en demander la permission dans le porte-monnaie du pauvre pour le remettre aux plus grands escrocs de tous les temps, je ne trouve pas de qualificatif assez fort pour stigmatiser l'effronterie du Ministre Valcourt et du gouvernement Mulroney.

Quand donc le Ministre Valcourt aura-t-il le même zèle qu'il met pour défendre les banquiers, pour défendre ses propres électeurs de qui il reçoit un salaire plantureux non visé par les coupures du gouvernement ?

Thérèse Tardif

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Aux patrons et ouvriers

Les salaires et les prix ne se rejoindront jamais. Quand les ouvriers réclament des augmentations de salaire parce que celui-ci n'arrive pas à acheter les prix, le patron est obligé d'inclure les augmentations dans ses prix et alors les prix augmentent plus vite que le salaire. C'est comme le petit chien qui court après sa queue et ne la rejoint jamais. Les syndicats devraient mettre leur force à faire changer le système d'argent qui égorge les patrons et les ouvriers au lieu de risquer de ruiner les patrons par leurs grèves.

Th.T.

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