Les directeurs et les Commissaires du Crédit Social reviennent d'un séjour de quatre semaines dans le Témiscamingue et l'Abitibi.
Chacun des 4,175 associés reçut une visite de l'un des Commissaires. Voilà qui s'appelle travailler en profondeur.
Chaque colon et cultivateur a fait le relevé de ce qu'il peut offrir de production aux créditistes.
Les transports de produits, venant des campagnes à destination de Rouyn, Malartic et Val d'Or, sont maintenant en bonne voie d'organisation.
Les consommateurs de ces villes savent qu'ils doivent se nourrir de produits Nouvelle-France venant autant que possible de leur région. Et les producteurs locaux savent qu'ils doivent, avant tout, nourrir les créditistes de chez eux.
Voilà ce qui s'appelle de l'Achat chez nous en pratique. Voilà ce qui s'appelle de la bonne économie, pas orthodoxe, puisque l'orthodoxe exige de passer le meilleur aux voisins pour avoir la permission de se nourrir des restes.
Oui, le merveilleux système économique que nous avons, organise, par exemple, l'auriez-vous cru, la vente de la crème des cultivateurs de Guigues aux beurreries coopératives locales ; d'où le beurre est transporté à Montréal, à la Coopérative Fédérée, pour être ensuite vendu à des monopoles ou des grossistes qui le revendent à Rouyn, avec charges de transport, intermédiaires et taxes à l'avenant, pour le pauvre consommateur de Rouyn ! On croirait qu'il est plus logique de transporter tout simplement le beurre des cultivateurs de Guignes au marchand de Rouyn, par camion. C'est plus logique, mais çà n'engraisse pas le marchand de gros, ni le financier, ni le gouvernement, en chemin. C'est logique, mais moins payant. La logique est bannie de nos institutions.
Rentrer dans la tête du monde qu'il faut changer ça, est chose facile, et ce fut le travail des Commissaires, dans le Nord.
Des officiers de la production, qui sont souvent nos lieutenants, s'occupent maintenant, dans chaque paroisse, de faire régulièrement le relevé des produits à vendre par les créditistes. Monsieur Réal Caouette, dans Rouyn, Henri Fontaine, à Malartic, et Aldéo Forest, à Val d'Or, s'occuperont, dans les villes, de prendre les commandes des marchands pour aider les camionneurs qui ne sont pas commerçants et ne sont pas entraînés. Tout cela pour faciliter les échanges entre créditistes.
La fonction de nos Commissaires et Voltigeurs est d'aider, de diriger. S'ils font, en passant, un travail qui incomberait à un marchand ou à un agent ou à un producteur, c'est pour donner seulement l'air d'aller aux uns et aux autres. L'Association Créditiste doit jouer le rôle d'un bon gouvernement, c'est-à-dire faciliter, et non pas remplacer. Voilà pourquoi producteurs, marchands et acheteurs, sont invités à prendre eux-mêmes toutes les initiatives voulues dans le sens de réaliser l'idéal créditiste.
Et l'idéal, tout le monde l'a bien en tête là-bas : remplacer l'argent de Banco, au plus vite, par l'argent créditiste à 100%. Pour y arriver, nous le comprenons, il nous faut organiser l'indépendance économique des créditistes.
Monsieur Joseph Gagné continuera dans le Nord le travail des Commissaires, en collaboration avec Réal Caouette, Henri Fontaine et Aldéo Forest. (Ce dernier avec la collaboration de M. Émilien Poulin, qui tiendra le bureau d'information).
Messieurs Caouette, Fontaine et Poulin recevront chez eux les créditistes qui auront des renseignements à leur demander et de l'aide à recevoir.
Monsieur Gagné ira dans les paroisses réaliser sur place l'organisation.
Tous les officiers locaux et les Voltigeurs sont à l'œuvre aussi. En passant, qu'on nous permette de signaler leur dévouement et de les en féliciter. Citons messieurs Marleau, Crevier, Renaud et madame Girard, de Rouyn, que nous avons eu plus particulièrement l'occasion de voir à l'ouvrage.
Nous quittons à regret nos amis du Nord. Mais nous sommes tranquilles, ils vont faire marcher vite et bien le Crédit Social.
Nous les reverrons après avoir organisé, comme chez eux, le Lac St-Jean, le district de Thetford et la région de Québec.
Gilberte Côté
Lorsque nos Voltigeurs, nos Associés, nos abonnés, reçoivent une communication du bureau, ils feront bien d'en lire attentivement le contenu pour savoir au juste de quoi il s'agit.
Ainsi, plusieurs associés, recevant une carte postale qui accusait réception de leur renouvellement de contribution, l'ont prise pour un avis réclamant leur versement et s'en sont montrés étonnés. La carte disait pourtant clairement qu'on les remerciait de leur versement et qu'on portait leur échéance à une date plus reculée, indiquée sur la carte même, dans la dernière ligne de l'adresse.
À l'avenir, nous n'enverrons plus de ces reçus, parce que nous nous servirons de l'adressage de l'Association pour servir le journal aux Associés. L'adresse des membres de l'Association Créditiste montrera deux échéances : une pour l'abonnement et une pour l'Association. En recevant leur journal, les Associés n'auront qu'à consulter l'échéance d'Association insérée dans leur adresse pour savoir si leur argent a bien été encaissé et leur échéance reculée en conséquence.
Notre bureau est très simplifié (comme le Crédit Social). La simplicité et l'efficacité s'allient d'ailleurs très bien. Tout, dans notre bureau, pivote sur le poncif d'adresse de l'abonné et de l'associé. Aussi, dans le prochain numéro (1er octobre), nous expliquerons en détail, avec photographie à l'appui, la signification de chaque ligne d'une bande d'adresse d'abonné ou d'associé.