Dans l'Abitibi et le Témiscamingue où nous avons passé un mois, nous avons réalisé sur place, par nos Commissaires, la division des abonnés par groupes de dix.
Nous avons écrit au Lac St-Jean pour faire faire la même chose.
Que tous les travailleurs de toute la province procèdent à la même classification, et au plus vite.
Groupements permanents sous la direction des Voltigeurs. Un Voltigeur se fait le tuteur de dix abonnés. Pas en passant seulement, pour une action délimitée, mais pour toutes les formes de travail qui seront demandées aux créditistes.
Pour le moment, par exemple, à sa première visite, le Voltigeur sollicite l'abonné qui n'est pas associé de rentrer dans l'Association Créditiste. Un abonné qui ne s'associe pas est un abonné qui ne lit pas son journal. Et un abonné qui ne lit pas son journal nous fait gaspiller du temps, du papier et des timbres pour rien. La vie est trop précieuse et trop courte pour que nous la perdions ainsi.
Dans les régions où nous organisons l'économique, nous demandons au Voltigeur de faire auprès de ses associés le relevé de la production que chacun peut offrir aux créditistes pour du crédit à 5%.
Dans les villes où les associés ne sont que des salariés, le Voltigeur voyant ses associés aussi souvent que nécessaire, le Voltigeur les presse d'écouler leur crédit auprès des marchands.
Nous ferons plus et mieux. Des commandes de bois et de pommes de terre, pour l'hiver, seront prises par les Voltigeurs auprès de leurs dix associés pour être passées directement aux producteurs associés.
Les Voltigeurs surveillent l'échéance de l'abonnement et de l'Association pour leurs pro- tégés. Ils les avertissent à temps, ou avant le temps, afin que tout soit en règle. Le journal VERS DEMAIN n'enverra plus d'avis d'expiration. Notre organisation supprime la bureaucratie le plus possible, pour la remplacer par les relations vivantes d'hommes qui se voient et prennent leurs responsabilités.
Toute notre action, qu'on le comprenne bien, se fera par cette division par dix, sous la direction des Voltigeurs.
Les paroisses qui ne sont pas ainsi organisées par dix ne doivent pas s'attendre à ce que nous nous occupions de les préparer pour la deuxième étape de l'Association Créditiste. Nous avons trop à faire pour nous arrêter à ceux qui ne bougent pas. Le Crédit Social ne s'impose pas comme un parti politique. Il se prend par les intéressés eux-mêmes.
Avis donc aux lieutenants de partout de grouper immédiatement les abonnés par dix. Qu'ils envoient à VERS DEMAIN les listes de Voltigeurs. Quant aux listes d'abonnés choisis, vous les gardez pour vous, lieutenants, elle ne nous sont d'aucune utilité.
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Dans les paroisses où l'organisation veut être solide, il faut placer des officiers responsables. Le lieutenant est celui qui a les Voltigeurs sous ses charges.
Le comptable a la garde du grand'livre. Il y fait les entrées.
L'officier de l'abonnement surveille les échéances du journal VERS DEMAIN, voit à ce que les renouvellements se fassent régulièrement. Tout ce travail par l'intermédiaire des Voltigeurs qui ont toujours leur groupe de dix à surveiller. L'officier de l'abonnement voit aussi à augmenter l'abonnement jusqu'à ce que toutes les familles de sa paroisse reçoivent le journal. Puis, il use de tous les moyens pour faire lire les abonnés. Il va les voir, il lit avec eux. Il stimule les Voltigeurs à faire de même. En un mot, c'est le maître d'école de la place. Sa responsabilité est grande. Elle est celle d'un universitaire à qui incombe le soin des esprits.
L'officier de l'Association voit de son côté à tenir les associés en règle dans leurs cotisations. Il surveille l'écoulement du crédit. Par le moyen des Voltigeurs aussi, il stimule la circulation des transferts, explique la façon de procéder, va visiter les marchands, va chercher leurs transferts qu'ils ont l'habitude de garder dans leur tiroir. En un mot, cet officier est responsable si l'Association donne ou non des résultats.
Puis, lorsque le lieutenant ne peut pas suffire à la tâche, nous trouvons un officier de la production, dans les campagnes, qui s'occupe de l'écoulement des produits des associés auprès des consommateurs associés des villes, avec lesquels il communique par l'intermédiaire des lieute nants des villes.
Dans les paroisses où le marchand n'accepte pas les transferts créditistes, il y a un officier des commandes qui s'enquiert auprès des associés de ce qu'ils désirent afin que le camionneur, qui va porter les produits à la ville, revienne avec des produits achetés avec du crédit pour les consommateurs de la campagne.
Au plus vite encore, créditistes, voyez à vous organiser de cette façon, si vous voulez que le Crédit Social s'installe dans votre paroisse, et qu'il soit indélogeable, pas même par la hache du gouvernement ou le feu du communiste.
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C'est très encourageant, créditistes, de voir comme notre Association Créditiste se solidifie tous les jours, malgré les déchets que nous laissons en route. Déchets de marchands plus attachés à leur poche qu'à un idéal.
Notre Association se bâtit, comme un magnifique et immense édifice, et cela pas sur du papier, avec un crayon, mais en réalité, avec des hommes et des choses.
Mais, nous ne devons pas nous endormir sur nos lauriers. Ils doivent au contraire nous servir de stimulant pour faire davantage.
Travaillons, travaillons sans relâche. Déplaçons-nous, allons chez les gens. Voyons de près leurs problèmes. Essayons de les résoudre avec eux, au lieu d'attendre les bras croisés un Ordre Nouveau apporté par des francs-maçons.. Bougeons. Bougeons. Mettons-nous ensemble sous le signe de l'idéal créditiste, et de la charité pour réaliser cet idéal, et demandons que Marie, la Reine de l'Ordre, nous continue sa protection.