En reprenant la série régulière de leçons* sur les vitamines, je crois utile de donner un aperçu général.
Lte corps humain est un organisme merveilleux et délicat ; on peut l'assimiler à une machine perfectionnée qui, comme toute organisation productrice, doit être alimentée convenablement, si l'on veut qu'elle donne son plein rendement. Il faut d'abord lui fournir des corps gras et des hydrates de carbone, éléments chimiques dont la, combustion procurera la chaleur et la force motrice. Puis des protéines lui sont nécessaires, et le rôle de celles-ci consiste surtout à fournir la matière première pour remplacer les parties usées de la structure. Il faut de plus un apport d'éléments minéraux divers qui fournissent la base des os et des dents, puis les sels électrolytiques qui assurent et orientent les phénomènes d'osmose dans les tissus. On appelle osmose, la transmission réciproque des liquides plus ou moins chargés de sels à travers les membranes vivantes, et par suite le transfert de ces sels d'une cellule à une ou plusieurs autres. L'osmose est pour les liquides *ce qu'est la respiration pour les gaz.
Jusqu'à la fin du dernier siècle, on croyait généralement que ces aliments étaient suffisants pour maintenir le corps humain en bonne santé et lui permettre de fournir une somme régulière de travail physique et mental. On avait classé les divers aliments suivant le nombre de calories que chacun pouvait fournir, et les principaux régimes alimentaires étaient établis d'après ces données. Mais la clinique, le seul critère vrai pour établir la valeur d'ùn régime, constatait le plus souvent des écarts insolites entre la théorie et la pratique, et enfin, ces écarts furent expliqués par la découverte des vitamines au début de notre siècle.
On reconnaît aujourd'hui qu'il faut en plus fournir au corps humain :
1. — Les vitamines A pour maintenir l'intégrité des tissus épithéliaux, c'est-à-dire de la peau et des muqueuses (membranes qui, à l'intérieur, remplacent la peau extérieure), du foie et des reins. On peut dire que le principal rôle des vitamines A est d'entretenir la première ligne de défense de l'organisme.
2. — Les vitamines B pour entretenir le système de communications, vaste réseau téléphonique qui, par les huit billions de conducteurs groupés dans la moëlle épinière, permettent au cerveau de connaître les conditions de tous les points de l'organisme, de contrôler automatiquement les activités de chaque organe, de chaque muscle, ou même de chaque cellule, de manière à assurer le bien commun de tout l'ensemble.
3. — Les vitamines C dont le rôle principal consiste à tenir en alerte la'deuxième ligne de défense de l'organisme, c'est-à-dire les globules blancs du sang chargés d'attaquer et de détruire les germés de maladie qui pourraient survenir.
4. — Les vitamines D qui président à la composition du système de transport ou du sang, et doivent y maintenir dans une proportion convenable les éléments minéraux.
5. — Les vitamines E qui doivent maintenir à la normale les fonctions du système reproducteur.
6. — Les vitamines F qui facilitent l'action de l'oxygène dans lès cellules musculaires, l'énergie dépendant de cette réaction.
7. — Les vitamines G (B2) qui facilitent la production de nouvelles cellules, la croissance chez les jeunes, et la formation de nouveaux globules rouges dans le sang des adultes.
Voilà les vitamines principales et les mieux connues jusqu'à présent, ainsi que leur rôle caractéristique. Mais à part le rôle spécifique assigné à chacune d'elles, et que les autres ne peuvent remplir, elles ont toutes des qualités secondaires et connexes qui leur assurent une action commune dans bien des* domaines. A la-lumière des données actuelles de la science médicale, nous étudierons leurs caractères majeurs et leurs applications diverses en les repassant toutes successivement.
(À suivre)
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