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Cette nouvelle !

le samedi, 01 août 1942. Dans La vie créditiste

Plusieurs journaux du 20 juillet ont publié la nouvelle suivante :

Du papier monnaie émis illégalement — La Gendarmerie royale a été saisie d'un délit qui provoquera sans doute une intervention judiciaire d'un grand intérêt économique et politique. Dans certaines régions de la province, on aurait commis de graves infractions à la loi fédérale concernant le papier-monnaie. Un papier-monnaie émis par l'Association du Crédit Social aurait circulé parmi les créditistes de ces régions. Pour cinquante sous en argent du Dominion, ces créditistes auraient acheté des bons du Crédit Social valant deux cent cinquante dollars (texte du Canada, le Devoir, plus modeste, dit deux dollars et demi). Ces bons auraient servi à des échanges entre consommateurs, adeptes du créditisme. La police provinciale a été saisie de l'affaire. Comme le délit relève de l'autorité fédérale, le dossier a été remis à la Gendarmerie Royale, qui fera enquête.

Évidemment, les lecteurs de Vers Demain, surtout les membres de l'Association Créditiste, ont dû faire une pinte de bon sang en lisant cette fulgurante nouvelle.

L'information, que nous avons relevée dans les feuilles de Montréal, était datée de Québec. Elle signalait Ste-Anne de Beaupré, la Beauce, le Lac St-Jean et Drummondville comme régions envahies par les faussaires. Nous nous sommes étonnés de n'y pas voir la ville même d'où émane la nouvelle, la bonne vieille capitale où opèrent plus de 1,000 membres de l'Association Créditiste ; ni Sherbrooke où l'Association n'est pas tout à fait inconnue ; ni Thetford, ni Asbestos, ni Lac Mégantic, ni Granby, ni les 300 autres paroisses où l'Association est proclamée fondée ; pas même l'Abitibi, où plus de 2,500 membres riraient au nez des journalistes qui pensent avoir fait une découverte sensationnelle.

Quant à émettre du papier-monnaie, l'Association Créditiste n'y a pas encore songé, c'est trop arriéré pour elle.

Si les journalistes, de Montréal ou d'ailleurs, veulent des informations, ils n'ont pas besoin de suivre la police provinciale, ni la gendarmerie royale : qu'ils parcourent donc simplement les quatre ou cinq derniers numéros de Vers Demain. Puis qu'ils entrent eux-mêmes dans l'Association, et nous leur enverrons le Bottin Créditiste qui leur fournira des noms précis de lieux et de personnes.

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