Il y en a qui se méprennent encore sur le sens du $5.00 demandé comme souscription annuelle aux membres de l'Association Créditiste. Rappelons à nos lecteurs, pour qu'ils l'expliquent à d'autres au besoin, ce que ce $5.00 n'est pas et ce qu'il est.
Ce $5.00 n'est pas un capital social, comme dans des coopératives ou des sociétés de placement. Ce n'est pas un capital placé pour rapporter des revenus.
Les avantages de l'Association n'ont aucun rapport direct avec le $5.00.
Dans une paroisse où il y a un ou plusieurs magasins associés, les membres qui achètent à ces magasins peuvent tirer des avantages pécuniaires proportionnellement à leurs achats, surtout à leurs achats de produits Nouvelle-France.
Là où il n'y a pas encore de magasin associé, si les associés ne se groupent pas ou ne peuvent se grouper pour faire leurs achats d'un marchand associé d'une autre localité, ces associés ne tirent aucun avantage pécuniaire de leur Association. Pourtant, ils versent exactement le même montant annuel, $5.00.
C'est donc que les bénéfices de l'Association ne sont pas un revenu du $5.00. Les bénéfices de l'Association dépendent de la possibilité, du commerce inter-associé. Tous nos associés savent cela.
C'est justement parce que les profits dépendent d'autres facteurs, que quelques-uns se sont découragés; il y en a même qui ont laissé l'Association, parce qu'ils n'en retiraient pas de revenu pour leur $5.00, soit parce qu'ils n'en prenaient pas les moyens, soit parce que les circonstances locales ne leur permettaient pas d'en prendre les moyens.
Encore une fois, le $5.00 n'est pas un capital placé pour produire de l'intérêt, et nous ne voulons pas que personne le prenne comme tel. Les uns ont retiré en quelques mois jusqu'à $20 ou $90 de profit de leur Association; d'autres, moins; d'autres, rien. Le bénéfice n'a aucune proportion fixée ou constante, avec le versement de $5.00. C'est le chiffre d'achat fait des autres associés qui règle la proportion des profits.
Mais, qu'est-ce alors que ce $5.00? Ce $5.00 est une contribution au mouvement créditiste. Il sert à l'expansion. L'expansion, à son tour, permet de grossir et consolider l'Association; de trouver de nouveaux membres, de trouver de nouveaux produits Nouvelle-France, d'enrôler des marchands. Et c'est de cette façon qu'indirectement, le $5.00 est productif, en augmentant pour les membres les facilités de tirer des profits de leur Association.
Dans le $5.00, il y a évidemment la subvention au journal, qui coûte $1.00 par année aux non-associés. Notre journal Vers Demain ne vit que de l'abonnement, aucunement d'annonce. L'annonce qu'il fait des produits Nouvelle-France est gratis, pour promouvoir l'Association, car Vers Demain est l'organe de l'Association Créditiste, comme de l'Institut d'Action Politique, comme de la propagande créditiste dans le Canada français.
Avec la piastre de l'abonnement annuel, le journal se maintient. Mais, sans l'apport du $5.00 des associés, le mouvement créditiste ne pourrait soutenir autant d'activités d'expansion qu'il le fait depuis la fondation de l'Association.
C'est ce que comprennent nombre d'associés qui, incapables localement de retirer actuellement beaucoup de bénéfices de l'Association, restent quand même membres et donnent leur souscription sans hésiter, parce qu'ils savent qu'ils financent ainsi un mouvement destiné à gagner, pour eux-mêmes et pour tous leurs concitoyens, des avantages auprès desquels le $5.00 annuel se réduit à une bagatelle.
Que l'on compare, par exemple, avec une police d'assurance. Un homme paie $30.00 ou plus par année, pendant vingt ans, pour laisser $1,000 à sa famille après sa mort. Qu'est-ce que c'est que $1,000, une seule fois, et moyennant le décès du gagne-pain, comparé à l'assurance d'un minimum vital pour tous, le père, la mère et les enfants, jusqu'au bout de leur vie? Et le Crédit Social n'est pas moins que cela. Et le Crédit Social sera une réalité dès qu'un nombre suffisant de familles l'aura compris et voulu.
Quand bien même les mesures de guerre, les interventions des tsars du rationnement et des contingentements, empêcheraient l'Association Créditiste de fonctionner efficacement, les associés bien renseignés persévéreraient quand même:
1- pour maintenir les cadres d'une Association qui, en temps normal, distribuerait l'abondance entre créditistes, activerait leur production et constitue à date le meilleur stimulant de production pour les nôtres et d'achat chez nous;
2- pour financer le mouvement créditiste, afin qu'il continue le développement prodigieux qu'il a pris en Canada français.
Nous n'avons point à faire ici l'éloge de l'administration, de l'emploi judicieux de chaque sou fourni au journal ou à l'Association pour fortifier le mouvement libérateur du Crédit Social. Nous croyons tous les abonnés et les associés satisfaits sous ce rapport.
Lorsqu'on donne $1.00, $5.00, $10.00, pour un produit ou pour un service, on ne regrette pas l'argent si le produit ou le service est ce qu'on attendait.
De même, ceux qui donnent $1.00 pour une année d'instruction par Vers Demain sont à même de juger s'ils en ont pour leur argent. Ceux qui donnent $5,00, pour le même service d'instruction par le journal et en même temps pour financer l'expansion du mouvement, sont à même de juger s'ils reçoivent de l'instruction et s'ils constatent des activités efficaces en rapport avec leur argent.
Le meilleur critère, c'est le résultat. Il suffit donc d'un retour sur soi-même pour certifier l'instruction acquise, et d'un coup d'oeil autour de soi et dans la province pour vérifier le progrès effectué.
L'argent des créditistes est trop sacré pour être employé à la légère, encore moins pour être détourné de sa fin. Et si quelques langues se permettaient des insinuations malveillantes à cet égard, nous prierions simplement ces jaloux de faire une petite visite dans les familles de ceux qui donnent tout leur temps au Crédit Social et de constater de visu si ces derniers font du Crédit Social pour s'enrichir ou pour libérer leur pays, même au prix de grands sacrifices personnels et familiaux.
Deux associés d'East Broughton, Messieurs Ludger Lessard et Robert Veineux, nous écrivent que le journal Vers Demain et l'Association Créditiste leur ont coûté à chacun la somme de $5.00 en 1942. Mais grâce à l'Association Créditiste, le premier a passé pour $25.00 de crédit gratuit en transferts, et le second en a passé pour $120.00. On signale un cas analogue de Mme Siméon Doyon.
Voilà des associés qui ont bien l'intention de continuer.