Le 10 mars, M. Solon Low, trésorier provincial d'Alberta, présentait à l'assemblée législative le budget pour le prochain exercice annuel.
Le gouvernement créditiste ne fait aucune augmentation de taxe, ce qui est remarquable dans les circonstances actuelles. Et pourtant, il augmente de $100,000 les dépenses pour la voirie provinciale ; il augmente ses octrois à l'université de la province ; il rehausse le salaire de plusieurs employés du service civil ; il assume la part des secours directs que le fédéral ne veut plus, payer ( $600,000 l'an dernier). Et malgré tout cela, le trésorier prévoit un surplus de $11,270.
Par quelle magie ? Sans doute parce que les revenus augmentent plus que les dépenses. Pourquoi ? Parce que la production provinciale est activée par le système des succursales du Trésor, du Programme Intérimaire que nous expliquions dans le dernier numéro.
Où une dette publique peut-elle avoir diminué ? Sûrement pas au fédéral où les budgets sont quadruplés par la guerre. Pas davantage dans la province de Québec où le génie de nos gouvernants consiste à augmenter les taxes et multiplier les ponts de péage.
Où donc ? Mais au pays du Crédit Social, en Alberta.
Dette publique consolidée et non consolidée de la province d'Alberta :
31 mars 1936........................ $158,081,350
31 mars 1939........................ $154,994,752
31 mars 1940........................ $147,940,221
Soit une diminution nette de $10,141,129.
Dans les passifs de la province, il convient aussi de compter les charges indirectes : garanties d'emprunts faits par des municipalités, avances à des organismes agricoles, etc. Ces charges indirectes sont des secours aux faibles, et la province d'Alberta sait venir au secours de ceux qui tomberaient sans aide, mais qui survivent et se relèvent moyennant un appui approprié. C'est pourquoi, si l'on considère ce secteur, la diminution des obligations totales de la province peut être moindre. Elle fait cependant bonne figure. Voici les chiffres pour les trois dates considérées :
Dette consolidée et non consolidée, et autres charges indirectes :
31 mars 1936........................ $166,635,696
31 mars 1939........................ $164,119,883
31 mars 1940........................ $157,193,450
Soit une diminution nette de..... $9,442,246