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Au Manitoba

Louis Even le dimanche, 15 décembre 1940. Dans Crédit Social, Politique

Cabinet de coalition

Le premier-ministre du Manitoba, l'honorable John Bracken, a récemment formé un gouvernement de coalition. C'est-à-dire qu'il a fait entrer dans son cabinet, à côté des libéraux-progressistes, des représentants des conservateurs, de C.C.F. et des créditistes.

Aux dernières élections provinciales du Manitoba, cinq députés furent élus sous l'enseigne du Crédit Social. Leur leader est M. S. E. Rogers.

Opposition de la Ligue du Crédit Social

Lors de la Convention annuelle de la Ligue du Crédit Social du Manitoba, à Winnipeg, le 29 octobre, les délégués votèrent une résolution contre l'entrée des députés créditistes dans le cabinet de coalition. C'est la résolution 6, ainsi conçue :

Proposé par A. Odson ; secondé par Marcel Montagnon :

Nous, de la Ligue du Crédit Social du Manitoba, réunis en Convention, ce 29 octobre 1940, nous déclarons absolument et irrévocablement opposés à l'entrée des députés du Crédit Social dans le cabinet de coalition proposé par le gouvernement Bracken ; et nous donnons instruction au secrétaire de la Ligue d'informer de cette décision l'honorable John Bracken, premier-ministre du Manitoba, et M. S. E. Rogers, leader du groupe du Crédit Social à la Chambre.

Attitude des députés créditistes

Malgré cette résolution de la Ligue, quatre des cinq députés créditistes décidèrent d'appuyer le cabinet de coalition et l'un d'eux fut fait ministre sans portefeuille. Seule, Mademoiselle Salomé Halldorson, député du comté de St-Georges, resta fidèle à la volonté manifestée par la Ligue.

Elle fit à cette occasion une déclaration aux journaux :

"Je sens que je puis mieux servir la population du Manitoba en refusant de me joindre à la coalition, demeurant ainsi libre d'exprimer en Chambre les principes du Crédit Social pour lesquels j'ai été élue. La coalition dans le gouvernement veut dire plus de centralisation, et la centralisation est la négation du Crédit Social.

"La décentralisation fut toujours la ligne de conduite britannique et est essentielle au point de vue britannique. La décentralisation, en opposition à la supercentralisation si en évidence aujourd'hui, est selon moi la manière de sortir de nos difficultés actuelles.

"Je continuerai d'appuyer toute législation que je croirai conforme à l'intérêt du peuple du Manitoba, mais me réserve le droit de faire opposition à toute mesure qui n'est pas en accord avec les principes du Crédit Social".

M. Aberhart a depuis félicité Mlle Halldorson pour son attitude bien créditiste. Nous lui avons nous-même écrit dans le même sens. Nous regrettons qu'à l'heure où les forces centralisatrices sont à l'œuvre dans tous les coins, les quatre autres députés créditistes du Manitoba aient donné dans une coalition qui semble bien déterminée à jouer dans une direction exactement opposée aux véritables principes du Crédit Social.

Le salut sera dans la formation et la mobilisation d'une opinion publique éclairée. Et ça presse. Les lecteurs de VERS DEMAIN au Manitoba devraient se tracer comme devoir de recruter chacun un ou deux nouveaux abonnés, pour que l'élément canadien-français fasse sa part et sa grande part dans l'orientation de sa province vers un ordre plus créditiste, plus humain, plus chrétien.

Louis Even

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