Dans quels pays est-on toujours arrêté par manque d'argent pour financer la production de vie ? Pour bâtir des maisons, pour fournir à tous une bonne alimentation, pour soigner les malades, pour instruire les enfants, pour développer les talents ? - Dans tous les pays civilisés.
Dans quels pays la production de paix est-elle en rapport avec les besoins et avec la capacité de produire pour répondre à ces besoins ? En rapport avec les bras, les machines, les ressources naturelles ? Dans aucun pays civilisé. Partout, on est arrêté par les bornes financières. En temps de paix, c'est l'argent qui décide.
Dans quels pays a-t-on arrêté la guerre faute d'argent, faute de pouvoir payer la production de fusils, de canons, de mitrailleuses, de chars d'assaut, d'avions, de sous-marin's ? - Nulle part. Aucun pays n'a capitulé faute d'argent, mais seulement faute de soldats ou de munitions.
Dans quel pays la production de guerre a-t-elle été en rapport avec les besoins de guerre et avec la capacité physique de répondre à ces besoins ? Dans tous les pays en guerre. On n'admettait d'autre plafond que celui des disponibilités en hommes, en machines, en matériel. En temps de guerre, ce sont les réalités qui décident.
Qu'y a-t-il de commun entre l'économie de paix et l'économie de guerre ? C'est que les deux sont financées par de l'argent-dette. C'est une conséquence logique du système financier actuel, dans lequel toute émission de crédit nouveau se fait sous forme de prêt, et de prêt mathématiquement impossible à rembourser.
Toute émission comporte l'obligation de rembourser le montant du prêt, qui a été émis, plus l'intérêt, qui n'a pas été émis. L'accumulation d'obligations possibles à rencontrer crée la pyramide de dettes.
La pyramide s'accroît plus vite en temps de guerre qu'en temps de paix, parce que les émissions qui engendrent les dettes sont plus généreuses en temps de guerre qu'en temps de paix. La finance au compte-gouttes engendre des dettes au compte-gouttes. La finance à plein seau engendre des dettes à plein seau.
Dettes publiques forçant des taxes qui saignent le citoyen contribuable. Dettes industrielles forçant des prix qui saignent le citoyen consommateur. Même citoyen, la même victime, dans les deux cas.
Remplacer le crédit bancaire par le crédit social C'est le crédit bancaire qui cause ainsi des dettes impayables. Vol, mensonge, dictature.
Vol. Le crédit a sa source véritable dans la société organisée de producteurs et consommateurs, dans les richesses naturelles, dans les acquisitions des siècles passés. Le banquier s'empare de ce crédit social et le prête à intérêt à la société d'où il émane.
Mensonge. Le système financier exprime l'enrichissement du pays par une dette, d'où il tire intérêt.
Dictature. Le banquier, qui ne produit rien, émet et régit les chiffres qui servent d'argent. Il les accorde, ou les refuse, ou les rationne, et les conditionne, toujours en fonction de ses intérêts, sans se soucier des effets de son action sur les individus et leurs familles.
Le Crédit Social mettra fin à ce vol, en rendant à la société le contrôle de son propre crédit ; au mensonge, en représentant la production par un actif et la consommation par un passif, (la consommation totale ne dépassant jamais la production totale, une dette publique serait impensable) ; à la dictature, en faisant de l'argent le serviteur automatique de la production et de la consommation, garantissant à chaque individu au moins un minimum pour se procurer les nécessités de la vie.