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Allons, les jeunes !

le lundi, 15 mars 1943. Dans La vie créditiste

M. Auguste Foucault, de Hull, est un Voltigeur de la première heure. Ses pieds n'ont jamais collé. Il accompagnait les conférenciers de 1941 dans leurs randonnées du dimanche, faisant 80 à 100 milles et revenant chez lui sans dîner. Aujourd'hui, il suit M. L.-P. Bouchard dans les rues de Hull, et l'on sait si M. Bouchard bouge. Monsieur Bou­chard se trouve leste pour ses 53 ans ; mais mon­sieur Foucault peut prendre une course avec lui. Pourtant monsieur Foucault a 75 ans. C'est le do­yen d'âge de nos Voltigeurs : ce "jeune homme" a juré de travailler jusqu'au bout à la libération de la Nouvelle-France par le Crédit Social, et ce n'est pas une promesse de politicien !

Démissionne-t-il ?

Le procès intenté aux directeurs du mouvement créditiste pour la distribution de circulaires sans nom d'imprimeur, en décembre, est toujours en suspens. Et nous sommes au 9 mars.

Deux auditions de la cause eurent lieu en jan­vier. Puis notre avocat, M. Grégoire, essaya de fai­re retirer les plaintes. Il s'adressa à l'inspecteur de la Gendarmerie Royale à Québec, M. Courtois. M. Courtois lui dit qu'il fallait s'adresser à l'Honora­ble ministre de la Justice à Ottawa, M. Louis St-Laurent.

Le 1er février, M. Grégoire écrivit à l'Honorable St-Laurent pour lui exposer les circonstances du cas : l'ignorance générale de l'amendement à la loi qui exige le nom de l'imprimeur : le nombre con­sidérable de circulaires récemment imprimées et distribuées sans nom d'imprimeur, à commencer par des discours du premier-ministre Mackenzie King, à continuer par des circulaires électorales de candidats libéraux dans le comté de Charlevoix-Saguenay, par des affiches des Unions Internatio­nales dans St-Grégoire de Montmorency, et à ter­miner par la circulaire de l'Hon. Alexandre Tas­chereau recommandant l'aide à la Russie.

M. Grégoire soulignait le fait que cette discrimi­nation serait considérée, dans un grand nombre des 1,400 paroisses de la province de Québec, comme une injustice criante et une persécution manifeste.

Dans sa réponse, l'Honorable St-Laurent expri­mait le doute que beaucoup de personnes des pa­roisses de la province voient une injustice dans l'application d'une loi. Il ajoutait qu'il consulterait le dossier de la Gendarmerie et verrait s'il y a lieu de faire quelque chose.

Il y a de cela plus de cinq semaines.

Entre temps, l'Union des Électeurs organisait une pression près du ministre de la Justice pour le faire retirer ces plaintes, les signataires de la re­quête déclarant que la manière discriminatoire dont la loi intéressée, était appliquée leur parais­sait injuste et vexatoire.

Des listes de signatures sont arrivées au ministre de la Justice de centaines de localités différentes.

Or, le 8 mars, nous apprenons que l'Honorable St-Laurent décline sa juridiction dans l'affaire. C'est, paraît-il, à l'honorable Casgrain, procureur-général de la province de Québec, qu'il faut s'a­dresser pour faire retirer la poursuite.

Nous admettons le dédale de ces juridictions : loi fédérale, police fédérale, prison provinciale, ju­ges nommés par le fédéral et payés par la province. Il y a toujours matière à embrouiller le monde, mê­me les avocats, même la police fédérale, même le ministre de la Justice lui-même, puisqu'il promet­tait d'y voir il y a cinq semaines et puisque c'est à notre procureur-provincial d'y voir aujourd'hui.

À moins que ce soit une reculade, ou une dé­mission.

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QUESTION. — À quoi sert la Gendarmerie Royale ?

REPONSE. — À espionner les créditistes et à proté­ger les communistes.

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Vis-à-vis des partis politiques

Il en est qui se méprennent encore sur nos posi­tions vis-à-vis des partis politiques, ou qui inter­prètent mal des actes posés par l'Union des Électeurs.

Nous ne faisons pas de politique de partis ; mais cela ne nous empêche point d'observer les partis politiques et d'analyser leur conduite.

Nous croyons qu'il y a plus d'efficacité dans une politique de pression que dans une politique d'élec­tion, dans la vigilance continuelle que dans la for­mation d'une croix sur un morceau de papier tous les quatre ou cinq ans.

Mais nous ne renonçons nullement à nos droits politiques, d'autant moins que le vote est une des sanctions — pas la seule — dont dispose l'électeur pour commander des résultats.

L'Union des Électeurs n'est pas une blague. Elle doit voir à ce que ses membres soient renseignés sur les politiciens qui évoluent devant le public. Un électeur isolé peut assez difficilement se rensei­gner, mais l'Union des Électeurs, elle, a le moyen de suivre les orateurs, de les approcher, de leur po­ser des questions et d'enregistrer leurs réponses.

Le fait, pour l'Union des Électeurs, d'avoir com­mencé par approcher le Bloc Populaire Canadien, ne veut pas du tout dire qu'elle en veut au Bloc Populaire Canadien, comme l'a pensé un corres­pondant qui nous écrivait le 4 mars ; ni, par contre, qu'elle place tout son espoir dans le Bloc Populaire Canadien, comme l'a cru un autre correspondant qui nous écrivait le lendemain.

Si le Bloc Populaire Canadien a été le premier soumis à une question de la part des créditistes, c'est que, le premier, il s'est lancé dans une cam­pagne d'assemblées publiques.

Nous n'arrêterons point là. Il y a d'autres aspi­rants à la conduite des destinées de la province que les membres du Bloc Populaire Canadien. Et ces autres aspirants devront, eux aussi, nous don­ner leur position vis-à-vis du Crédit Social.

Il y a encore ceux qui détiennent actuellement le pouvoir et qui ne semblent point du tout pres­sés de passer une législation créditiste. On serait donc tenté de les proclamer jugés ; du moins comme groupe.

Tout de même, comme les créditistes n'ont guère de foi dans les agglutinations qui châtrent leurs membres de leur jugement personnel, ils donne­ront à chaque politicien, individuellement, l'occa­sion de déclarer si, oui ou non, il est prêt à servir et quelle attitude il prendra à l'égard d'une de­mande de législation créditiste.

On commence par les chefs et par les lieutenants. C'est naturel sous un régime où la bergerie suit le gros bélier. Mais, comme nous dénonçons juste­ment l'esprit de parti, et comme il arrive à des hommes publics de se reprendre, même après une décade ou deux de renoncement à leur personna­lité, nous entrerons dans les détails.

La lumière faite, les membres de l'Union des Électeurs seront à même de tirer leurs conclusions.

L'Association ne l'a pas ruiné

M. Olivier Normand, manufacturier de portes et de châssis de Hull, (77 rue Falardeau), est dans l'Association Créditiste depuis juillet dernier. Il dit que ses affaires en sont doublement prospères. Il est heureux de rester membre de l'Association et verse sans hésiter sa souscription pour toute une année. M. Normand n'est pas seulement manufac­turier de portes et de châssis, il est aussi chef d'une belle famille canadienne-française, et père de 14 enfants. Les créditistes ne se recrutent pas précisé­ment chez les bourgeois ou chez les éleveurs de chiens.

Rien ne l'arrêtera

De La Motte (Abitibi) :

"Mon Vers Demain est ma première occupation. Il n'y a pas de température, non plus, pour m'em­pêcher de tenir une assemblée chaque dimanche, quoi que je sois à pied et quoi que je sois seul pour le présent, parce que nos autres propagandistes sont tous rendus dans le bois. Cela me donne cinq ou six milles à marcher pour aller tenir mes assem­blées. Mais cela ne fait rien, je vais passer à tra­vers." — (Jules Savard.)

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