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Abolir les dettes publiques, simple justice

Thérèse Tardif le dimanche, 01 janvier 1995. Dans Crédit Social

C'est avec raison et esprit de justice que notre Saint-Père le Pape Jean-Paul II réclame l'effacement de la dette internationale pour le Jubilé de l'an 2000. On sait que les Juifs fêtaient l'année jubilaire tous les 50 ans et que, pour l'occasion, on prescrivait la remise de toutes les dettes, de toutes les peines et de toutes les fautes. Alors, à plus forte raison, pourquoi ne pas abolir toutes les dettes publiques actuelles ? Elles sont si injustes et si frauduleuses.

Dette du Canada : 550 milliards de dollars. En 1986, la dette du Canada était de 217 milliards. En l'espace de 8 ans, la dette a plus que doublé, non pas parce que le gouvernement a emprunté, mais à cause des intérêts composés. L'ancêtre des banquiers, Rothschild, disait « que l'intérêt composé est la huitième merveille du monde ». Par la dette du Canada on voit que la merveille est certes pour les banquiers ; mais pour le peuple, c'est la première plaie d'Égypte. Le banquier s'empare du Canada tout entier par les intérêts qui gonflent la dette chaque année, sans que le gouvernement fasse un pouce de plus de route. Ce n'est donc pas une dette réelle, c'est une dette soufflée, et en toute justice il faut l'abolir. Il en est de même pour les autres pays.

Dette de la France en 1995 : 3000 milliards de francs, soit 600 milliards de dollars.

Dette des États-Unis : 4000 milliards de dollars.

Et les autres pays, comme les Philippines si pauvres, sont aussi surendettés. Et c'est à ces pauvres peuples qu'on demande de payer la dette soufflée des banquiers.

Les trois pays, le Canada, la France, les Etats-Unis, si endettés, passent pourtant pour être parmi les pays les plus riches du monde. Pays riches en valeurs réelles, certainement, mais pauvres en dollars, pauvres en chiffres. Et les pauvres peuples se privent devant tant de richesses, à cause d'un système d'argent à l'envers du bon sens.

Quand une personne ou une entreprise ou un Etat sont endettés, ils sont certainement en dessous du seuil de la pauvreté. Ce ne sont pas les peuples des Etats-Unis, du Canada, de la France qui sont riches. Ce ne sont même pas les entreprises, car les petites et moyennes entreprises sont aussi endettées envers les banques. Ce sont pourtant les entreprises qui fabriquent les richesses, non les banques. Une entreprise qui a une dette de $500,000 envers les banques, est une entreprise pauvre. Patrons et ouvriers travaillent pour payer le tribut aux banquiers. Tous les gouvernements et entreprises sont sous la dépendance des banquiers. Nous sommes tous les esclaves des banquiers. Ce sont eux les maîtres du monde. Leur emprise s'étend sur le monde entier. Ils ruinent les petites et moyennes entreprises, ils s'en emparent, bientôt ils seront totalement propriétaires du commerce, de l'industrie et de l'agriculture.

En France, c'est la même chose, on fait la vie dure aux petites entreprises pour les ruiner afin de ne laisser le boulot qu'aux grandes surfaces qui appartiennent aux banques.

Ce ne serait que de la simple logique et de l'honnêteté que d'abolir toutes les dettes, celles des gouvernements des pays développés comme celles des pays sous-développés et aussi celles des entreprises. Quel soupir de soulagement pour les gouvernants, les chefs d'entreprises et surtout pour les peuples, puisqu'on met sur le dos des peuples, dans les prix et les taxes, tout le poids de ces dettes monstrueuses.

Dernièrement, Alain Dubuc, disait dans le journal "La Presse" que notre ministre des Finances, Paul Martin, a des casse-tête avec une économie qui fait que 2 plus 2 égalent 5. En voilà un enfin qui commence à comprendre ! En fait, un petit enfant de 6 ans pourrait dire au ministre que 2 plus 2 font 4.

Et "La Presse" du 26 novembre nous rapportait, sous la plume de Maurice Jannard, que le ministre Paul Martin lui-même s'est plaint de son problème en disant :

« Nous avons un problème énorme au Canada. Ce n'est pas le déficit, c'est la dette. C'est l'intérêt composé qui suit la dette. » Pour cela, il faut des changements structuraux importants dans l'économie et dans le gouvernement et dans ce dernier cas il faudra faire les choses autrement, a promis le ministre des Finances.

Nous aurions cru qu'enfin le ministre avait repris son intelligence et qu'en comprenant le problème, il y aurait apporté la solution juste en disant aux banquiers : "Stop, il y a assez longtemps que vous nous trompez et que vous nous volez avec vos intérêts composés. Pour le jour de l'an 1995, le gouvernement du Canada va créer l'argent pour le peuple, comme le lui en donne le droit la constitution canadienne. Finis les emprunts, finies les dettes !"

Non, le ministre Martin n'a pas repris son intelligence. Quinze jours après sa belle déclaration, il en fait une autre, rapportée par Gilles Gauthier, dans "La Presse" du 10 décembre : "Le ministre des Finances, Paul Martin, a ouvert largement la porte hier à une augmentation d'impôts dans le prochain budget..." L'article annonce aussi : "surtaxe sur les revenus, compression des dépenses, coupures de 3,4 milliards dans les programmes sociaux..." Donc il tord le cou au peuple une fois de plus.

Le ministre Martin suit à la lettre les ordonnances de Michel Camdessus du Fonds Monétaire International, dont la préoccupation première est de sauver le système monétaire internationnal, même si cela doit faire mourir les peuples. Lui-même a déclaré à Radio-Canada dans un interview, le 20 novembre 1989, qu'il ordonnait aux gouvernements de couper les dépenses, d'augmenter les impôts et d'augmenter les intérêts. Peut-on être plus méchant ? Parce que quand les gouvernements appliquent ces ordonnances, les entreprises font faillites, les chômeurs abondent et c'est la misère dans le peuple, même dans le peuple des pays riches et développés.

Et lorsque nous disons à Paul Martin de créer l'argent pour le pays, au lieu de l'emprunter des banques, il nous répond que cela va faire de l'inflation. Nous invitons nos lecteurs à lire l'excellent article de Louis Even sur les « budgets et les impôts » que nous publions dans la page suivante.

Que nos prières et nos sacrifices convertissent les banquiers et les gouvernants afin que l'an 2000 commence avec toutes les dettes remises à zéro. Nous le demandons à saint Michel. Et vous, chers lecteurs, aidez-nous en abonnant tout le monde à Vers Demain. C'est urgent de faire la lumière sur ce sujet.

Thérèse Tardif

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