Tout de suite nous invitons au congrès ceux qui ont bénéficié de son enseignement
Nous invitons tous nos amis et créditistes des autres pays à cette grande fête Les 4-5-6 septembre prochains, à notre Maison de l'Immaculée, à Rougemont, Canada
Louis Even fut un grand homme, mais on en a peu parlé, parce que sa foi catholique et son dévouement inlassable pour la cause des pauvres et du peuple contrecarraient l'enseignement des marxistes, si en vogue depuis la révolution tranquille. Révolution qui a démoli nos institutions religieuses et tout ce qu'il y avait de beau et de grand dans notre Canada français. Les grands hommes ont été relégués aux oubliettes, et on a exalté les politiciens gauchistes révolutionnaires, des voyous qui vivaient en adultère, (les sans culottes comme on les nommait au temps de la révolution française). On peut dire qu'ils ont pratiqué le terrorisme spirituel, ils ont tout saccagé comme des bêtes féroces.
Louis Even, le vénéré fondateur des Pèlerins de saint Michel, est né à Montfort-sur-Meu, en Bretagne, France, même hameau que Saint-Louis Marie Grignion de Monfort. Il a hérité de la grande dévotion à la Sainte Vierge, de son saint Patron. Il connaissait le « Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge », depuis son enfance. Comme le Pape, il s'est consacré « esclave de Marie », dès l'âge de 17 ans. Il s'est laissé diriger par la main de la très sainte Vierge, tout au long de sa vie. Et il a inculqué « la vraie dévotion à Marie » à ses Pèlerins de saint Michel. Tous les Pèlerins actifs sont des consacrés à Marie selon la spiritualité de saint Louis-Marie.
À l'occasion du centenaire de la naissance de Louis Even, en 1985, Gérard Mercier, son plus grand collaborateur, après son épouse Gilberte Côté-Mercier, écrivait les lignes suivantes en l'honneur du grand fondateur du journal Vers Demain et des Pèlerins de saint Michel :
par Gérard Mercier
J'ai vécu auprès de Louis Even pendant 35 années, quelle grande grâce, Dieu a daigné me faire ! J'ai vécu à ses côtés, partageant ses batailles, l'accompagnant dans ses allées et venues à travers le pays et en dehors, l'aidant de mes faibles talents.
Quel homme ! Son maintien, sa parole, ses mouvements, tout était un enseignement, même dans ses quelques heures de repos. Jamais de discours légers, d'histoires banales. Il était d'une pureté qui ne se démentait jamais. Il avait les qualités d'un véritable fondateur en tout point.
Il avait une mémoire prodigieuse, une intelligence supérieure, une logique et une sagesse au-dessus de tous. C'était un géant de la bonne pensée, un génie. Mais avant tout, un grand catholique et un véritable apôtre.
Qu'il était heureux d'être chrétien, d'être catholique, et d'être un esclave total de Jésus par Marie selon la spiritualité de saint Louis-Marie Grignon de Montfort ! La très Sainte Vierge pour lui, c'était sa vie, son bonheur. Le rosaire, il l'a aimé et il l'a fait réciter autour de lui.
Que c'était beau de l'entendre nous expliquer la valeur et la grandeur du saint Sacrifice de la Messe !
À l'âge de 49 ans, il devint créditiste. Ce qui l'a amené au Crédit Social, c'est son désir d'aider les pauvres, les plus délaissés, et son amour de la justice et de la vérité. Avec sa brillante intelligence, il a vite compris la grande vérité qu'est le Crédit Social et le bien que son application ferait à tous, le Crédit Social qui corrigerait une bien grande injustice.
Louis Even aimait les choses exactes, les choses vraies. Il était si logique !
À 50 ans, il partit à travers le pays, à la conquête des esprits, pour leur enseigner cette vérité, le Crédit Social. Il en a donné des conférences ! Il en a levé des hommes qui l'ont suivi !
Les premières années, il a dû bûcher fort. Tout était à faire. Bâtir une œuvre ! Trouver des salles gratuites pour donner ses conférences, ou tenir des assemblées dans des cuisines, dans des garages ; quêter ses repas et couchers ; passer le chapeau pour payer ses dépenses ; trouver des apôtres pour l'aider à répandre le Crédit Social. Il était reçu par les ouvriers, les cultivateurs, les colons, les pauvres. C'était pendant la crise, à partir de 1935. Son lit était souvent un divan, un canapé. Et chaque jour, il changeait de localité, un autre lit de fortune, chaque soir. Quand il voyageait sur les trains, la nuit, il restait debout, il n'avait pas d'argent pour se payer une cabine.
Et combien de fois j'ai vu Louis Even, après ses conférences, expliquer son cher Crédit Social jusqu'à deux heures du matin, à ceux qui le recevaient à coucher et à leurs amis. Il écrivait son journal et faisait sa correspondance en voyage, tenant sa machine à écrire portative sur ses genoux !
J'ai connu Louis Even en 1939, et je l'ai toujours suivi. Il n'enseignait que la vérité en tout, en religion, en politique et en économique.
Louis Even fut un grand maître. Sa lumière et sa force lui venaient du Ciel. Il avait la foi en Dieu. Il connaissait l'Évangile, le catéchisme. Il avait un grand culte pour la sainte Messe. Il aimait de tout son cœur l'Immaculée. Il comprenait que l'application du Crédit Social créerait un climat propice à l'épanouissement du christianisme. Et il nous donnait l'exemple d'un apostolat infatigable, courageux, vigoureux.
C'est ainsi que Louis Even forma des patriotes pour arracher la Nouvelle-France, le Canada des griffes de la dictature financière, et pour combattre la révolution sous toutes ses formes. Ces patriotes sont en même temps des apôtres pour sauver les âmes. Patriotes et apôtres doivent commencer par se sacrifier eux-mêmes. Ce fut là l'école de Louis Even.
Dieu m'a fait la grâce de vivre auprès de lui pendant 35 ans. Je l'en remercie de tout mon cœur. Et que ces lignes d'hommages et de souvenirs soient mon humble chant d'action de grâce sur la tombe du grand Louis Even.