Notre député ici (Sudbury) prétend que le Fédéral prend possession et contrôle de la Banque du Canada à raison de dix pour cent par an ; et que dans six autres années ce sera complet : est-ce vrai ?
Possession, oui, il l'a même complètement déjà ; contrôle, nous ne voyons pas bien comment : on est aussi à court d'argent aujourd'hui qu'il y a quatre ans.
* * *
Pourquoi le Fédéral, au lieu d'emprunter des millions à New-York, n'a-t-il pas émis lui-même son propre crédit, sur la foi de sa propre capacité de payer au lieu d'être obligé de rembourser à New-York avec intérêt ?
Pourquoi, en effet ? Pourquoi le gouvernement n'est- il pas créditiste ?
* * *
Sous un régime de crédit social, l'industriel emprunterait-il encore des riches ? Le prêteur fera-t-il encore des intérêts ? Ou est-ce le gouvernement qui prêtera tous les fonds, sans intérêt ? Dans le premier cas, ne sera-ce pas encore l'asséchement, puisque le retrait du crédit se fera à une allure plus grande que sa distribution ?
Le gouvernement ne fera pas les avances de fonds aux industriels : ce n'est pas sa fonction. Les industriels continueront d'emprunter s'ils n'ont pas assez de profits réalisés pour développer leur commerce. Les prêts continueront de réclamer des intérêts : c'est le système capitaliste. Mais la production augmentée par le développement de l'industrie, grâce aux capitaux empruntés, trouvera devant elle une augmentation correspondante de pouvoir d'achat par les dividendes, argent créé par le gouvernement. Le prêt par le capitaliste est au bout producteur ; la création d'argent par le gouvernement est au bout consommateur.
* * *
Pourquoi le député Elliott, créditiste, de la Saskatchewan, démissionne-t-il en faveur de Herridge ?
C'est pour permettre à Herridge d'être au Parlement, pour conduire les forces de la "Nouvelle Démocratie", bannière sous laquelle se sont rangés les députés du groupe de Blackmore. Herridge remplacerait Blackmore comme leader. Nous avons déjà expliqué que cela n'importe aucunement à quiconque connaît ce qu'est réellement le crédit social et la véritable démocratie. Si Herridge, qui prêche une démocratie sans partis, se considère comme chef d'un parti néo-démocrate, c'est un simple fumiste. Des députés libres, responsables seulement à leurs électeurs, n'ont aucune directive à prendre d'un tel ou d'un tel. Le Crédit Social est une doctrine, non un parti (Voir page 7, deuxième citation).
* * *
Le système des certificats de crédit provincial marche-t-il encore en Alberta ?
Certainement. Inauguré il y a un an, le réseau des succursales du Trésor provincial compte maintenant 340 établissements, alors que les banques n'ont plus que 184 succursales. Plus de 6000 magasins, les quatre-cinquièmes du total, acceptent les certificats comme de la monnaie d'or. Ces moyens de paiement n'endettent pas la province d'un seul sou.