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La marée montante

Louis Even le mardi, 01 décembre 1936. Dans Décembre

Par la basse mer, penchée sur le côté ; la barque dont les flancs regorgent de richesses semble immobilisée dans la boue gluante qui adhère à sa coque.

Mais voici la mer ! Lame après lame s'infiltre dans la terre boueuse, délaie le mastic, dégage la barque et la soulève. Celle-ci avance maintenant, gaillarde, vers les ports qui attendent ses richesses.

Chers lecteurs, la barque du Crédit Social, remplie à plein bord des cahiers semeurs de bien-être et de prospérité, attend la marée montante. Déjà elle la sent venir. Les 1000 abonnés des cahiers permettent d'envisager le large, mais il en faudrait 10,000 pour que la barque voguật toute voile déployée.

N'allons pas juger de la fortune de l'auteur par la valeur de ses écrits. Ce sont les lecteurs qui financeront seuls une entreprise qui lève l'étendard contre les dictateurs de la finance.

Aucune lame isolée n'aurait pu lever la barque, nul de nous ne saurait à lui seul trouver 10,000 abonnés. Mais chacun peut facilement en gagner cinq ou dix autres. Autour de nous, il est tel parent, tel ami que l'auteur ne pourra jamais atteindre ; l'atteindrait-il, il n'aurait pas l'influence que notre amitié, notre parenté nous confère.

Le cahier est facile à placer. Il se présente de lui-même. Il attire tout de suite la sympathie. N'est-ce pas M. Eugène L'Heureux, l'éminent rédacteur de "L'Action Catholique, qui écrivait récemment : "Le Cahier du Crédit Social est d'une inspiration beaucoup plus chrétienne que toutes les publications lancées ici et là sur le rôle de la monnaie. Elle n'a pas cette froideur impitoyable des manuels d'économie libérale. On y révèle à chaque page un intense désir de mettre à la portée des masses humaines les avantages du régime de production moderne, incomparablement plus fécond que tous ceux dont fait mention l'histoire économique du monde."

L'auteur comme nous fait partie de ces masses humaines. Ses cahiers sont à nous autant qu'à lui. Faisons corps ensemble. Nombreux parmi nous sont ceux qui souffrent de chaque heure que le peuple passe dans une misère injustifiée. Rallions-nous donc au mouvement libérateur et contribuons de toutes nos forces à le soutenir et à l'étendre.

Vite, chers lecteurs, unissons nos efforts, soulevons la barque, poussons-la vers le large, pour qu'elle porte à tous la bonne nouvelle.

Par votre aide jointe à l'aide du voisin, s'opérera le merveilleux travail des lames jointes aux lames de la marée montante. Merci.

JEAN GAGNON

Louis Even

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