Dans le gros quotidien "La Presse", du 15 septembre 1995, nous lisons un article de la Presse Canadienne intitulé "Québec inciterait les assistées sociales à poursuivre les grands-parents pour l'entretien des enfants". Voici des extraits de cet article :
"Pour alléger le budget de l'État, le gouvernement encouragerait les, assistées sociales à utiliser l'article 585 du Code civil pour poursuivre les grands-parents et les obliger à entretenir leurs petits-enfants.
"« La consigne au gouvernement du Québec est d'alléger le budget social de l'État...On commence à en voir des effets », déclare le président de l'Association des retraités du gouvernement du Québec, Lucien Parent.
"C'est cette consigne « évidente » de compresser les dépenses d'aide sociale qui explique, dit-il, que de plus en plus de jeunes mères, assistées sociales, soutenues par l'aide juridique, traînent des grands-parents devant les tribunaux pour réclamer une pension alimentaire pour leurs petits-enfants, en vertu de l'article 585 du Code civil.
"Cet article prévoit que « les époux de même que les parents en ligne directe se doivent des aliments ». Aujourd'hui, le terme « aliments » s'interprète comme une pension alimentaire ou des frais de scolarité.
"Après 30,000 $ de frais d'avocats et cinq ans de procédures légales, un retraité du gouvernement du Québec s'est ainsi vu condamné par un tribunal à réduire ses propres dépenses de 200 $ par mois pour payer une pension de plus de 400 $ (par mois) à l'un de ses petits-enfants.
"Selon le jugement daté du 26 juillet 1995, la mère, âgée d'une trentaine d'années et bénéficiaire de l'aide sociale depuis sa majorité, n'a d'autre obligation face à l'enfant que de lui consacrer le montant des allocations familiales, soit 18.48 $ par semaine.
"Les grands-parents, pour leur part, sont tenus de verser 106.52 $ par semaine, jusqu'à la majorité de l'enfant ou qu'un autre jugement modifie ces conditions. Le juge estime que les deux grands-parents n'ont qu'à réduire leur train de vie, évalué à 900 $ par mois, d'environ 200 $ pour être capables de satisfaire aux besoins de l'enfant, évalués à 500 $."
Régime de crève-faim, régime de terreur, imposé à nos aînés. Les personnes âgées ne jouiront plus en toute sécurité de leurs pensions. Ils vivront dans l'inquiétude. L'État s'immisce dans la vie privée des grands-parents en leur imposant un budget rationné. Parents et enfants sont incités par l'État à harceler les grands-parents pour une aide financière.
Les grands-parents n'ont pas d'ordre à recevoir du gouvernement, ni de leurs enfants, ni de leurs petits-enfants pour administrer leur budget. La pension du fédéral leur est donnée sans enquête, sans condition, pour qu'ils puissent en jouir librement. C'est à eux, les grands-parents, de décider de quelle manière ils aideront leurs enfants et leurs petits-enfants. D'ailleurs les grands-parents ont plus de cœur que l'État mais cependant, eux, ils n'ont pas le pouvoir de créer l'argent. Le chèque de pension leur est donné pour suffire à leurs propres besoins, et non pour faire vivre tous les enfants mariés avec leurs petits-enfants.
Tous et chacun ont droit à une sécurité économique. Or nos gouvernements ne légifèrent pas pour le bien du peuple, mais ils sont au service des contrôleurs de l'argent. Aussi cherchent-ils, ces temps-ci, à serrer la ceinture des citoyens pour payer des intérêts aux financiers escrocs, qui exigent des remboursements de dettes indues et imposent la restriction du crédit. Et nos politiciens, valets des banquiers, introduisent dans le Code civil des articles contribuant à accentuer la crise économique et à multiplier les discordes familiales, telles que l'article 585 du Code civil dont se sert le gouvernement du Québec pour attaquer les grands-parents.
L'article 585 du Code civil actuel est une transgression flagrante des droits de la personne, particulièrement des grands-parents. Le Code civil d'autrefois, de Québec, reposait sur les principes d'une civilisation chrétienne. Il garantissait le bien commun de la nation. Les droits de chaque individu, les droits des familles étaient protégés.
Malheureusement, à la fin du vingtième siècle, l'ancien Code civil, jugé périmé par les esprits révolutionnaires, a été remplacé par un nouveau Code civil basé sur des idées marxistes violant gravement les droits de la personne. Le système d'aide sociale du Ministère de la Sécurité du revenu applique les principes marxistes du Code civil actuel.
Au lieu d'augmenter les prestations familiales selon le coût de la vie et les besoins des enfants, le gouvernement provincial se démet de ses responsabilités en poussant les jeunes mères, bénéficiaires de l'aide sociale, à piger dans les pensions de vieillesse des grands-parents avec menaces de poursuites judiciaires. C'est une manière de taxer les pensions de vieillesse d'Ottawa pour faire vivre les assistés sociaux du Québec.
Le gouvernement, par ses coupures de budget, crée dans la population de plus en plus affamée une mentalité de loups. Les discordes familiales se multiplient en proportion. Les parents comme les grands-parents, pensionnés ou salariés, sont épiés par les mouchards de l'aide sociale.
Il y a six ans, le Ministère de la Sécurité du revenu a mis en œuvre un vaste réseau d'espionnage pour passer au crible tous les assistés sociaux, afin de couper les vivres à plusieurs d'entre eux. Les jeunes assistés sociaux de 18 à 30 ans, dont les parents ont des revenus de plus de 21,600 $, se sont fait enlever leurs chèques de Bien-être. Ils doivent vivre entièrement sous la dépendance de leurs parents, même s'ils ne demeurent pas avec leurs parents. Les jeunes assistés sociaux, dont les parents ont un salaire entre 12,000 $ et 21,000 $ par année, doivent exiger de leurs parents une contribution monétaire fixée par le gouvernement et leurs prestations sont diminuées d'autant. Ils ont même le droit de poursuivre leurs parents en justice si les sous ne leur sont pas fournis.
L'État du Québec n'épargne personne. Le Ministère de la Sécurité du revenu, le Ministère du Bien-être, exerce un contrôle tyrannique dans la vie de tous les citoyens québécois, sans exception : enfants, parents, grands-parents, assistés sociaux, travailleurs, pensionnés. Les mouchards de l'aide sociale cultivent chez les Québécois une mentalité d'espion à l'intérieur même des familles.
Mme Jeanne Blackburn, en tant que ministre de la Sécurité du revenu, vous devez batailler pour libérer notre peuple de l'esclavage de la Haute Finance et pour assurer le pain quotidien à tous les citoyens du Québec. Les Québécois en ont assez des contrôles de l'État. Vous n'avez pas le droit de prendre dans l'assiette des travailleurs ou des pensionnés pour nourrir le reste de la population. Le garde-manger du pays déborde. Avec le Premier Ministre Parizeau et tous les députés, adressez-vous au gouvernement d'Ottawa pour qu'il force la Banque du Canada à remplir la fonction pour laquelle elle a été créée :
"Régler le crédit et la monnaie dans le meilleur intérêt de la vie économique de la nation."
Que la Banque du Canada remplisse son rôle en mettant l'argent en circulation selon la capacité de production du pays et les besoins des consommateurs face aux biens utiles ! Il est convenu que pour vivre une personne âgée a besoin de 900 $ par mois. Le jeune de 30 ans consomme plus qu'une personne âgée. Pourquoi ne lui donnerions-nous pas à lui aussi 900 $ par mois, ainsi qu'à tous les citoyens sans exception, du berceau à la tombe ?
Allons ! ministres et députés, sortez de votre coquille ! Cessez de vous laisser conditionner par un manque de chiffres ! Un dividende de 900 $ par mois pour tous les Québécois, pour tous les Canadiens, voilà ce que le Ministère de la Sécurité du revenu de Québec doit réclamer d'Ottawa, au lieu de rationner la population, au lieu d'étriper parents, grands-parents. A l'avant-garde, madame Jeanne Blackburn ! Vous aurez l'appui du peuple derrière vous.
Yvette Poirier