La distribution des Cahiers du Crédit Social par les “Clairons", — créditistes-propagandistes qui y vont de leur personne et de leur argent — place ces bulletins entre les mains d'un grand nombre de nouveaux lecteurs. À ceux-ci nous devons un mot de présentation.
Ce Cahier est le septième de la série. On a procédé avec un plan général. Au début, il fallait faire accepter l'idée. Les grands journaux, où le public sans trop s'en apercevoir puise ses informations et ses opinions, ont en général défiguré et ridiculisé la doctrine du Crédit Social. Dans la province de Québec, on la taxait de communisme plus ou moins déguisé. Préjugés à faire disparaître : les Cahiers y ont contribué leur part.
Puis il fallait situer le Crédit Social, dire ce que c'est et ce que ce n'est pas, l'expliquer à petites doses, en style assez simple pour être compris du grand nombre, assez châtié pour être accepté des plus instruits et ne pas trop prêter le flanc à la critique.
Le Crédit Social étant un système monétaire, on a dû démontrer que le système monétaire actuel est la cause primaire et directe des crises périodiques, particulièrement de celle-ci, la plus stupide de l'histoire, crise de misère au sein de l'abondance. On a donc familiarisé le lecteur avec le "cycle vital” de la monnaie, du crédit bancaire qui forme aujourd'hui la presque totalité du sang économique des pays civilisés.
Dès le troisième numéro, on a placé le consommateur sur son trône de souverain. Puis, tout en faisant la distinction entre le but et les méthodes, on a exposé au lecteur la double méthode de l'escompte compensé et du dividende national qui, par sa combinaison, est la plus scientifique, la mieux protégée contre les spasmes d'inflation et de déflation que l'on connaisse.
Ces notions posées, il est devenu possible de s'étendre sur les effets superbes qu'on peut attendre du Crédit Social, sur l'influence bienfaisante que son adoption exercerait dans le domaine économique, politique et social.
Évidemment, ces études, vulgarisées et disséminées avec le concours enthousiaste de collaborateurs convaincus, ont suscité des répliques, la plupart du temps signées d'auteurs qui n'ont qu'effleuré le sujet avant de le condamner, peut-être parce qu'ils l'avaient abordé de parti pris. Lorsque la rédaction des Cahiers a cru utile de repousser ces critiques, elle l'a fait vigoureusement et elle continuera.
En conclusion, nous disons à nos nouveaux lecteurs que, s'ils veulent s'assurer la continuation de la lecture des Cahiers, le mieux est de prendre un abonnement. Ils peuvent le dater d'un numéro antérieur quelconque, même du premier, tant que nous en avons en réserve, et se procurer ainsi la série complète.