Il y a quelques semaines, un groupe de réfugiés venant de France arrivait à un port de mer des provinces maritimes et prenait un convoi à destination de Montréal. Parmi ces réfugiés se trouvait Maurice Rothschild, riche banquier de Paris, qui avait jugé bon de sortir de France avant l'arrivée des Allemands.
Il pourrait être intéressant de rappeler l'histoire des Rothschild, car elle montre bien les méthodes chères à certains descendants d'Israël. Peut-être fera-t-elle voir aussi la main de la Providence, qui se fait toujours sentir, tôt ou tard.
L'ancêtre était un orphelin juif, Mayer Amschel Bauer, de Frankfort-am-Main, en Allemagne (1743-1812). Il acheta une boutique appelée L'Enseigne Rouge (en allemand Roth Schild), d'où le nom de Rothschild qui a passé à la famille. Il eut cinq enfants qui formèrent bientôt une dynastie financière dominant presque toute l'Europe. Amschel, l'aîné, eut Frankfort et l'Allemagne ; Salomon eut Vienne et l'Autriche ; Nathan eut Londres et l'Angleterre ; Charles s'établit à Naples, mais sa famille vint plus tard en France ; James eut Paris et la France.
On a affirmé, il y a déjà une cinquantaine d'années, que les quatre Rothschild de Paris, Londres, Frankfort et Vienne possédaient ensemble plus de deux mille millions de dollars. "Un pareil syndicat de capitalistes", dit un célèbre économiste, "peut, du jour au lendemain, faire baisser de 10 ou 15 pour cent n'importe quel fonds d'État, créer une panique, déterminer une crise monétaire en raréfiant l'or, provoquer une baisse factice sur les denrées qui sont l'objet de marchés à terme : les huiles, blés, fers, cotons, laines, etc. (Ch. Antoine, Cours d'Économie sociale, 4e éd., p. 421). On pourrait ajouter un autre méfait, celui de provoquer ou d'orienter des guerres.
En Allemagne et en Autriche, l'avènement d'Hitler a fait cesser la domination des Rothschild. Ceux de Paris n'ont pas attendu la défaite de la France. Ils sont partis en vitesse avec ce qu'ils ont pu emporter.
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Le cas de Nathan, de Londres, est le mieux connu et il est typique. C'est la bataille de Waterloo, en 1815, qui lui donna l'occasion d'amasser une fortune colossale.
À la veille de cette fameuse bataille, les industriels anglais, comme d'ailleurs ceux du continent, étaient passablement énervés. Si Bonaparte parvenait à vaincre la coalition européenne, c'en était fait de l'industrie anglaise et les possesseurs de valeurs industrielles auraient été ruinés.
Mais à cette époque les nouvelles se transmettaient lentement. Nathan Rothschild organisa un système ingénieux de messagers spéciaux, de pigeons-voyageurs, etc., et il fut le premier, en Angleterre, à apprendre la défaite de Napoléon. Il ne perdit point de temps et fit répandre la nouvelle... du contraire. La rumeur d'un Bonaparte victorieux fit dégringoler toutes les valeurs, et les agents de Nathan, répartis un peu partout, les achetèrent à vil prix. Quelques jours plus tard, l'issue véritable de la bataille de Waterloo fut connue, les valeurs remontèrent très haut, et elles étaient presque toutes entre les mains de Nathan. Le "bedit gommerce", basé sur un mensonge, avait bien réussi. Ses descendants sont aujourd'hui les maîtres de la Banque d'Angleterre... et de bien d'autres choses.
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Parmi les accusés que le maréchal Pétain fait comparaître au procès de Riom, se trouve M. Georges Mandel, qui était ministre de l'intérieur dans le gouvernement précédent. Le vrai nom de ce Georges Mandel, c'est Jéroboam Rothschild, bien qu'il ne soit pas de la famille des richissimes banquiers.
Après la chute du cabinet Reynaud, Mandel s'enfuit au Maroc, où il entreprit d'établir un "gouvernement français" indépendant de celui qui siège à Vichy. Mais le gouvernement de Pétain est le seul gouvernement légitime de la France inoccupée et des colonies, ayant reçu ses pouvoirs de la grosse majorité des députés français réunis à Vichy. Mandel était donc coupable de trahison. À son arrivée au Maroc, il se mit en communication avec le gouvernement anglais, qui envoya M. Duff Cooper, ministre de l'information, et le général Gort, pour s'entendre avec lui. Mais le gouverneur du Maroc mit brusquement fin au "gouvernement Mandel" en renvoyant son chef en France, et les délégués anglais durent s'en retourner sans avoir pu le voir.
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On a blâmé M. Pétain d'avoir institué ce procès, et on a prétendu qu'il y avait quelque chose de plus urgent à faire. Mais quand il s'agit d'un cas d'empoisonnement, la première chose à faire n'est-elle pas de débarrasser le système du poison qui le détruit, quitte ensuite à réparer les dommages déjà faits ? Or, il semble bien que ce soit là ce que M. Pétain est en train d'accomplir. Il a été question de Mandel dans la note précédente. Les autres accusés ne valent guère mieux. Jugez-en plutôt.
Pierre Cot, ministre de l'aviation à l'époque de la guerre civile espagnole, est accusé d'avoir envoyé les meilleurs avions militaires français pour venir en aide aux Rouges d'Espagne. Cela ressort de documents tombés aux mains du gouvernement espagnol et que Franco remit au maréchal Pétain, alors que celui-ci était ambassadeur à Madrid. Pourtant, la France aurait eu grand besoin de ces avions pour se défendre contre l'Allemagne.
M. Daladier est accusé, lui aussi, d'être venu en aide aux Rouges d'Espagne en leur envoyant mille officiers français en 1938. Il est encore accusé d'avoir, pendant plusieurs années, reçu de l'argent provenant d'un fonds secret appartenant à une nation étrangère. Cette dernière accusation est aussi portée contre M. Reynaud, qu'on accuse en plus d'avoir pillé le trésor français avant de prendre la fuite après l'armistice. Les officiers des douanes espagnoles à Irun ont découvert, dans les bagages de trois de ses secrétaires, la jolie somme d'un million et demi de francs-or. Les fuyards, avec leur or, furent coffrés et renvoyés en France.
D'autres anciens ministres, entr'autres Campinchi, sont accusés d'avoir reçu de l'argent de Staline, naturellement pour services rendus. Et voilà en quelles mains se trouvait le sort de la "Fille aînée de l'Église". Dans quelques années, on dira probablement que la défaite de la France a été le commencement de son salut. Un Français, l'abbé Thellier de Poncheville, le reconnaissait dernièrement lorsqu'il disait : "Quand l'épreuve aura pris fin, nous reconnaîtrons que Dieu fut bon de la permettre pour nous faire remonter vers lui."
(L'Ordre Social, Moncton, 27 août)