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L’Année de la foi : du 11 octobre 2012 au 24 novembre 2013

le mercredi, 01 août 2012. Dans Événement historique

Deux points de repère: le concile Vatican II et le catéchisme

Logo pour l'Année de la Foi
Le logo de l’Année de la foi: il représente une barque, image de l’Église, qui navigue sur les flots. Son mât est une croix sur laquelle on hisse les voiles, signes dynamiques qui forment le trigramme du Christ (IHS). Sur le fond des voiles est représenté le soleil lequel, associé au trigramme, renvoie à l’eucharistie.

Dans sa lettre apostolique Porta Fidei (la Porte de la Foi), publiée le 11 octobre 2011, le Pape Benoît XVI annonçait la promulgation d’une année de la foi, devant débuter le 11 octobre 2012, et se terminer en la fête du Christ Roi, le 24 novembre 2013. Cette année aura comme boussoles le Concile Vatican II et le Catéchisme de l’Église catholique, et s’ouvrira en même temps que le synode sur la nouvelle évangélisation. Voici des extraits de la lettre du Saint-Père:

«La porte de la foi» (cf. Ac 14, 27) qui introduit à la vie de communion avec Dieu et permet l’entrée dans son Église est toujours ouverte pour nous. Il est possible de franchir ce seuil quand la Parole de Dieu est annoncée et que le cœur se laisse modeler par la grâce qui transforme. Traverser cette porte implique de s’engager sur ce chemin qui dure toute la vie. Il commence par le baptême, par lequel nous pouvons appeler Dieu du nom de Père, et s’achève par le passage de la mort à la vie éternelle, fruit de la résurrection du Seigneur Jésus qui, par le don de l’Esprit Saint, a voulu associer à sa gloire elle-même tous ceux qui croient en lui. Professer la foi dans la Trinité — Père, Fils et Saint-Esprit — équivaut à croire en un seul Dieu qui est Amour: le Père, qui dans la plénitude des temps a envoyé son Fils pour notre salut; Jésus-Christ, qui dans le mystère de sa mort et de sa résurrection a racheté le monde; le Saint-Esprit, qui conduit l’Église à travers les siècles dans l’attente du retour glorieux du Seigneur. (...)

Nous ne pouvons accepter que le sel devienne insipide et que la lumière soit tenue cachée (cf. Mt 5, 13-16). Comme la samaritaine, l’homme d’aujourd’hui peut aussi sentir de nouveau le besoin de se rendre au puits pour écouter Jésus qui invite à croire en lui et à puiser à sa source, jaillissante d’eau vive (cf. Jn 4, 14). Nous devons retrouver le goût de nous nourrir de la Parole de Dieu, transmise par l’Église de façon fidèle, et du Pain de la vie, offerts en soutien de tous ceux qui sont ses disciples (cf. Jn 6, 51). L’enseignement de Jésus, en effet, résonne encore de nos jours avec la même force: «Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure en vie éternelle» (Jn 6, 27). L’interrogation posée par tous ceux qui l’écoutaient est la même aussi pour nous aujourd’hui: «Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu?» (Jn 6, 28). Nous connaissons la réponse de Jésus: «L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé» (Jn 6, 29). Croire en Jésus Christ est donc le chemin pour pouvoir atteindre de façon définitive le salut.

A la lumière de tout ceci j’ai décidé de promulguer une Année de la foi. Elle commencera le 11 octobre 2012, lors du cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, et se terminera en la solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ Roi de l’univers, le 24 novembre 2013. Le 11 octobre 2012, aura lieu aussi le vingtième anniversaire de la publication du Catéchisme de l’Église catholique, texte promulgué par mon Prédécesseur, le Bienheureux Pape Jean-Paul II, dans le but d’exposer à tous les fidèles la force et la beauté de la foi. Ce document, fruit authentique du Concile Vatican II, fut souhaité par le Synode extraordinaire des Évêques de 1985 comme instrument au service de la catéchèse et fut réalisé grâce à la collaboration de tout l’épiscopat de l’Église catholique. Et j’ai précisément convoqué l’Assemblée générale du Synode des Évêques, au mois d’octobre 2012, sur le thème de La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne. Ce sera une occasion propice pour introduire la structure ecclésiale tout entière à un temps de réflexion particulière et de redécouverte de la foi.

Ce n’est pas la première fois que l’Église est appelée à célébrer une Année de la foi. Mon vénéré Prédécesseur, le Serviteur de Dieu Paul VI en avait décidée une semblable en 1967, pour faire mémoire du martyre des Apôtres Pierre et Paul à l’occasion du dix-neuvième centenaire de leur témoignage suprême. (...) Les grands bouleversements qui se produiront en cette Année (la révolution de mai 1968), ont rendu encore plus évidente la nécessité d’une telle célébration. Elle s’est conclue par la Profession de foi du Peuple de Dieu, pour attester combien les contenus essentiels qui depuis des siècles constituent le patrimoine de tous les croyants ont besoin d’être confirmés, compris et approfondis de manière toujours nouvelle afin de donner un témoignage cohérent dans des conditions historiques différentes du passé.

Jésus frappe à la porte de notre coeur
 Jésus frappe à la porte de notre cœur: laissons-le entrer pour changer nos vies et nous apporter le bonheur!

Nous désirons que cette Année suscite en chaque croyant l’aspiration à confesser la foi en plénitude et avec une conviction renouvelée, avec confiance et espérance. Ce sera aussi une occasion propice pour intensifier la célébration de la foi dans la liturgie, et en particulier dans l’Eucharistie, qui est «le sommet auquel tend l’action de l’Église, et en même temps la source d’où découle toute sa force». En même temps, nous souhaitons que le témoignage de vie des croyants grandisse en crédibilité. Redécouvrir les contenus de la foi professée, célébrée, vécue et priée, et réfléchir sur l’acte lui-même par lequel on croit, est un engagement que chaque croyant doit faire sien, surtout en cette Année.

Ce n’est pas par hasard que dans les premiers siècles les chrétiens étaient tenus d’apprendre de mémoire le Credo. Ceci leur servait de prière quotidienne pour ne pas oublier l’engagement pris par le baptême. Avec des paroles denses de signification, saint Augustin le rappelle quand dans une Homélie sur la redditio symboli, la remise du Credo, il dit: «Le symbole du saint témoignage qui vous a été donné à tous ensemble et que vous avez récité aujourd’hui chacun en particulier, est l’expression de la foi de l’Église notre mère, foi établie solidement sur le fondement inébranlable, sur Jésus-Christ Notre Seigneur …On vous a donc donné à apprendre et vous avez récité ce que vous devez avoir toujours dans l’âme et dans le cœur, répéter sur votre couche, méditer sur les places publiques, ne pas oublier en prenant votre nourriture, murmurer même intérieurement durant votre sommeil».

Le 6 janvier 2012, la Congrégation pour la doctrine de la foi publiait une «Note avec indications pastorales pour l’Année de la foi» dont voici des extraits:

Cette année sera une occasion propice pour que tous les fidèles comprennent plus profondément que le fondement de la foi chrétienne est «la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive». Fondée sur la rencontre avec Jésus-Christ ressuscité, la foi pourra être redécouverte dans son intégrité et dans toute sa splendeur. «De nos jours aussi, la foi est un don à redécouvrir, à cultiver et dont il faut témoigner», afin que le Seigneur «accorde à chacun de nous de vivre la beauté et la joie d’être chrétiens».

Le début de l’Année de la foi coïncide avec le souvenir reconnaissant de deux grands événements qui ont marqué le visage de l’Église en nos jours : le cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, voulu par le bienheureux Jean XXIII (11 octobre 1962) et le vingtième anniversaire de la promulgation du Catéchisme de l’Église catholique, offert à l’Église par le bienheureux Jean-Paul II (11 octobre 1992).

Le Concile, selon le Pape Jean XXIII, a voulu «transmettre la doctrine dans sa pureté et dans son intégrité, sans atténuations ni altérations», s’efforçant afin que «cette doctrine certaine et immuable, qui doit être respectée fidèlement, soit approfondie et présentée de la façon qui répond aux exigences de notre époque». À cet égard, l’importance du début de la Constitution Lumen gentium reste décisive: «Le Christ est la lumière des peuples; réuni dans l’Esprit Saint, le saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes les créatures la bonne nouvelle de l’Évangile répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Église (cf. Mc 16, 15)». À partir de la lumière du Christ, qui purifie, illumine et sanctifie dans la célébration de la liturgie sacrée (cf. Constitution Sacrosanctum Concilium) et avec sa parole divine (cf. Constitution dogmatique Dei Verbum), le Concile a voulu approfondir la nature intime de l’Église (cf. Constitution dogmatique Lumen gentium) et son rapport avec le monde contemporain (cf. Constitution pastorale Gaudium et spes). Autour de ses quatre Constitutions, véritables piliers du Concile, se regroupent les Déclarations et les Décrets, qui affrontent quelques-unes des questions majeures de l’époque.

Le Concile Vatican II
L’Année de la foi aura pour boussoles le Concile Vatican II (50e anniversaire) et le Catéchisme de l’Église catholique (20e anniversaire).

Après le Concile, l’Église s’est engagée dans la réception et dans l’application de son riche enseignement, en continuité avec toute la Tradition, sous la direction sûre du Magistère. Pour favoriser la réception correcte du Concile, les Souverains Pontifes ont convoqué à plusieurs reprises le Synode des évêques, institué par le Serviteur de Dieu Paul VI en 1965, proposant à l’Église des orientations claires par le biais des diverses Exhortations apostoliques post-synodales. La prochaine Assemblée générale du Synode des évêques, au mois d’octobre 2012, aura pour thème: La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne.

Depuis le début de son pontificat, le Pape Benoît XVI s’est engagé fermement en faveur d’une juste compréhension du Concile, repoussant comme erronée la dénommée «herméneutique de la discontinuité et de la rupture» et promouvant celle qu’il a lui-même appelée «l’herméneutique de la réforme», du renouveau dans la continuité de l’unique sujet-Église, que le Seigneur nous a donné; c’est un sujet qui grandit dans le temps et qui se développe, restant cependant toujours le même, l’unique sujet du Peuple de Dieu en marche».

Le Catéchisme de l’Église catholique, se plaçant dans cette perspective, est d’une part un «fruit authentique du Concile Vatican II», et, d’autre part, entend en favoriser la réception. Le Synode extraordinaire des évêques en 1985, convoqué à l’occasion du vingtième anniversaire de la clôture du Concile Vatican II et pour effectuer un bilan de sa réception, a suggéré de préparer ce Catéchisme afin d’offrir au peuple de Dieu un compendium de toute la doctrine catholique et un texte de référence sûr pour les catéchismes locaux. Le Pape Jean-Paul II a accueilli cette proposition comme un désir «répondant pleinement à un vrai besoin de l’Église universelle et des Églises particulières. Rédigé en collaboration avec l’épiscopat entier de l’Église catholique, ce Catéchisme «exprime véritablement ce qu’on peut appeler la «symphonie» de la foi».

Catéchisme de l'Église catholiqueLe Catéchisme comprend «du neuf et de l’ancien (cf. Mt 13, 52), la foi étant toujours la même et source de lumières toujours nouvelles. Pour répondre à cette double exigence, le Catéchisme de l’Église catholique, d’une part reprend l’ordre «ancien», traditionnel et déjà suivi par le Catéchisme de saint Pie V, en articulant le contenu en quatre parties: le Credo; la sainte liturgie, avec les sacrements en premier plan; l’agir chrétien, exposé à partir des commandements; et enfin la prière chrétienne. Mais, en même temps, le contenu est souvent exprimé d’une façon «nouvelle», afin de répondre aux interrogations de notre époque». Ce Catéchisme est «un instrument valable et autorisé au service de la communion ecclésiale» et «une norme sûre pour l’enseignement de la foi». Les contenus de la foi trouvent en lui «leur synthèse systématique et organique. Ici, en effet, émerge la richesse d’enseignement que l’Église a accueilli, gardé et offert au cours de ses deux mille ans d’histoire. De la sainte Écriture aux Pères de l’Église, des Maîtres de théologie aux Saints qui ont traversé les siècles, le Catéchisme offre une mémoire permanente des nombreuses façons dans lesquelles l’Église a médité sur la foi et produit un progrès dans la doctrine pour donner certitude aux croyants dans leur vie de foi».

L’Année de la foi veut contribuer à une conversion renouvelée au Seigneur Jésus et à la redécouverte de la foi, afin que tous les membres de l’Église soient des témoins crédibles et joyeux du Seigneur ressuscité dans le monde d’aujourd’hui, capables d’indiquer aux nombreuses personnes en recherche la «porte de la foi». Cette «porte» ouvre grand le regard de l’homme sur Jésus-Christ, présent au milieu de nous «tous les jours, jusqu’à la fin du monde» (Mt 28, 20). Il nous montre comment «l’art de vivre» s’apprend «dans un rapport intense avec Lui». «Par son amour, Jésus-Christ attire à lui les hommes de toutes générations: en tous temps il convoque l’Église lui confiant l’annonce de l’Évangile, avec un mandat qui est toujours nouveau. C’est pourquoi aujourd’hui aussi un engagement ecclésial plus convaincu en faveur d’une nouvelle évangélisation pour redécouvrir la joie de croire et retrouver l’enthousiasme de communiquer la foi est nécessaire».

Puis la Congrégation suggère quelques indications pour vivre ce temps de grâce:

Au cours de cette Année, il sera utile d’inviter les fidèles à s’adresser avec une particulière dévotion à Marie, figure de l’Église, qui «rassemble et reflète en elle-même d’une certaine façon les requêtes suprêmes de la foi». Il faut donc encourager toute initiative aidant les fidèles à reconnaître le rôle particulier de Marie dans le mystère du salut, à l’aimer filialement et à en suivre la foi et les vertus. À cet effet, il sera très opportun d’organiser des pèlerinages, des célébrations et des rencontres auprès des sanctuaires les plus importants.

À tous les croyants, l’Année de la foi offrira une occasion propice pour approfondir la connaissance des principaux Documents du Concile Vatican II et l’étude du Catéchisme de l’Église catholique. Ceci vaut en particulier pour les candidats au sacerdoce, surtout au cours de l’année propédeutique ou des premières années d’études théologiques, pour les novices des Instituts de vie consacrée et des Sociétés de vie apostolique, ainsi que pour ceux qui vivent un temps d’essai en vue de rejoindre une Association ou un Mouvement ecclésial.

Christus Pankrator : Le Christ Créateur de toutes chosesCette Année sera une occasion propice pour un accueil plus attentif des homélies, des catéchèses, des discours et des autres interventions du Saint-Père. Les Pasteurs, les personnes consacrées et les fidèles laïcs seront invités à un engagement renouvelé pour une adhésion effective et cordiale à l’enseignement du Successeur de Pierre.

Avec l’aide de théologiens et d’auteurs compétents, il sera utile de préparer des instruments de travail de caractère apologétique (cf. 1 P 3, 15). Chaque fidèle pourra ainsi mieux répondre aux questions qui se posent dans les différents milieux culturels, en rapport au défi des sectes, aux problèmes liés à la sécularisation et au relativisme, aux «interrogations qui proviennent d’une mentalité changée qui, particulièrement aujourd’hui, réduit le domaine des certitudes rationnelles à celui des conquêtes scientifiques et technologiques», tout comme à d’autres difficultés spécifiques.

On invite les évêques à organiser, surtout pendant le Carême, des célébrations pénitentielles pour demander pardon à Dieu, en particulier pour les péchés contre la foi. Cette Année sera aussi un temps favorable pour s’approcher avec plus de foi et plus souvent du sacrement de pénitence.

On espère assister, dans les paroisses, à un effort nouveau de diffusion et de distribution du Catéchisme de l’Église catholique ou d’autres instruments de travail adaptés aux familles, véritables églises domestiques et premiers lieux de transmission de la foi, par exemple dans le cadre des bénédictions de maisons, des baptêmes d’adultes, des confirmations et des mariages. Cela pourra contribuer à la confession et à l’approfondissement de la doctrine catholique «dans nos maisons et auprès de nos familles, pour que chacun ressente avec force l’exigence de mieux connaître et de transmettre aux générations futures la foi de toujours».

Il sera opportun de promouvoir des missions populaires et d’autres initiatives, dans les paroisses et sur les lieux de travail, pour aider les fidèles à redécouvrir le don de la foi baptismale et la responsabilité de son témoignage, dans la conscience que la vocation chrétienne «est aussi par nature vocation à l’apostolat».

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