Les 22 et 23 janvier 1975, Gérard Mercier subissait un procès en Cour Supérieure, au Palais de Justice de la ville de Québec.
L'accusateur : Germain Bertrand, habitant à 840 boul. Masson, Les Saules, près de Québec, homme de 59 ans. Bertrand réclame de Gérard Mercier personnellement la somme de $4000 avec intérêts et dépens, l'accusant de libelle diffamatoire.
Le bref d'accusation, signé par les avocats Dorion, Chabot, Lemieux, V. Lemire, de Québec, fut signifié à Gérard Mercier le 10 janvier 1974.
Bertrand allègue, dans sa poursuite, que Gérard Mercier lui a « causé un tort sérieux, dans deux bulletins adressés aux militants de Vers Demain. ».
Le premier bulletin fut envoyé à 600 militants, le 22 août 1973. Le deuxième bulletin fut livré cacheté à 10 personnes.
« Les assertions fausses et mensongères contenues dans ces bulletins n'ont été faites que dans le but de nuire au demandeur.
« Ces bulletins ont été préparés et diffusés dans le seul but de dénigrer le demandeur et de lui enlever l'estime et la considération dont il a toujours joui chez les militants de l'association.
Dans un « interrogatoire au préalable, » Bertrand a déclaré ensuite sous serment que les seuls torts qu'il avait subis étaient des « torts d'amitiés ». Il a perdu, dit-il, ses amis dans le Mouvement, à la suite des bulletins écrits par Gérard Mercier. Et il réclame $4000 de dommages, plus les intérêts et dépens.
De 1954 à 1971, monsieur et madame Germain Bertrand furent des collaborateurs de Vers Demain. Madame Bertrand faisait du porte-en-porte, Monsieur Bertrand gardait la maison. Ils recevaient nos Pèlerins à coucher et à manger, ils nous ont imprimé des drapeaux, et ils ont donné de la finance.
Les directeurs étaient très reconnaissants de l'aide que les Bertrand apportaient à Vers Demain. Gérard Mercier traitait Bertrand en ami qui avait toute sa confiance. Mais Bertrand n'était pas aussi content des directeurs, il critiquait nos instructions et nos manières d'agir auprès du responsable de Québec Émile Bolduc, et auprès des autres travailleurs.
En plus, Germain Bertrand, sans prévenir les directeurs, convoquait nos membres pour d'autres groupements que le nôtre, allant jusqu'à leur demander d'enlever leur béret blanc.
Nous donnerons plus de détails après que la Cour aura publié son jugement. D'ici là, nous n'avons pas le droit de sembler influencer le Juge. Les autres journaux et la radio peuvent dire n'importe quoi, mais pas Vers Demain.
Tout le monde sait que Gérard Mercier est directeur de l'Institut d'Action Politique. L'Institut est la corporation légale qui édite le journal Vers Demain. Les Pèlerins de saint Michel sont les travailleurs bénévoles qui répandent Vers Demain.
Ceux qui aident l'Œuvre de Vers Demain, par de la finance et en recevant chez eux nos Pèlerins, sont appelés Pèlerins de saint Michel par extension, mais réellement ils sont des bienfaiteurs, des soutiens. Les vrais Pèlerins de saint Michel sont « pèlerins » sur la route, ce sont ceux qui marchent pour aller prendre de l'abonnement autour deux, et surtout qui se joignent à la Croisade du Rosaire dans le porte-en-porte.
Les Pèlerins de saint Michel donnent de leurs loisirs. Ce sont nos apôtres locaux.
Ou ils donnent tout leur temps à la Cause, et nous les appelons « Plein-Temps », Les Plein-Temps ont leur adresse à la Maison Saint-Michel, Rougemont, mais ils courent le Canada, les États-Unis, la France, la Şuisse, la Belgique, à longueur d'année.
Gérard Mercier est un Plejn-Temps depuis 1940. 35 ans. Il donne tout son temps sans salaire. Depuis l'âge de 26 ans, il couche ici et là chez les gens, en mendiant pour la gloire de Dieu et l'éducation des chrétiens et citoyens.
Les directeurs sont choisis parmi les Plein-Temps. Gérard Mercier est directeur et vice-président de l'Institut d'Action Politique.
De 1954 à 1971, Germain Bertrand fut un bienfaiteur. Madame Germain Bertrand fut Pèlerine de saint Michel. Ni l'un ni l'autre ne fut jamais Plein-Temps. Ni directeur, par conséquent.
Comme directeur, et parce qu'il parcourt le pays depuis 35 ans, Gérard Mercier est qualifié pour garder le bon esprit dans Vers Demain. Et il le fait de manière magistrale, ayant la mémoire de tous les visages depuis le début du Mouvement, de tous les noms et la mémoire de leurs faits et gestes concernant notre Œuvre.
Il est du devoir de Gérard Mercier de tenir tous nos collaborateurs dans le ton de l'apostolat, et dans le bon esprit envers les directeurs. Gérard Mercier a, dans Vers Demain, l'autorité des qualifications, et l'autorité déléguée par les autres directeurs, l'autorité pour orienter, enseigner, réprimander, même renvoyer des membres. Dans ce dernier cas, il consulte toujours les autres directeurs et les responsables locaux.
Gérard Mercier était l'accusé du procès du 22 janvier 1975. Accusé par Germain Bertrand de libelle diffamatoire.
Gérard Mercier a basé sa défense devant le Juge sur son devoir d'état qui l'oblige à guider les Pèlerins de saint Michel dans leur action concernant l'Œuvre de Vers Demain.
C'est Maître Jean-Paul Dionne, de Québec, qui est l'avocat de Gérard Mercier.
Sa plaidoirie développa les trois points suivants :
1. Il n'y a rien de libelleux dans les bulletins signés par Gérard Mercier et envoyés le 22 août 1973 et le 19 septembre 1973.
2. Même s'il était prouvé qu'il y eut libelle, Gérard Mercier est couvert par l'immunité dont jouit un directeur, un surveillant, pour diriger conduire les membres de l'association. Et les bulletins furent adressés à des membres militants seulement.
3. Gérard Mercier, directeur des Pèlerins de saint Michel, a mis ses militants en garde pour protéger l'Association, et nullement dans le but de nuire au demandeur ni de le dénigrer.
C'était le Juge Jean-Robert Beaudoin qui présidait le Tribunal. Il prend la cause en délibéré et rendra son jugement plus tard.
Les prochains Vers Demain donneront des rapports plus complets. En attendant, que nos lecteurs n'ajoutent pas foi aux journaux et à la radio, qui racontent n'importe quoi. Comme d'habitude, tous les commentaires et tous les mensonges leur sont permis à eux, les organisateurs de la révolution.
Gilberte Côté-Mercier, B.A., L.L., L. Ph., L.M.
Directrice générale de l'Institut d'Action Politique · Rédactrice-en-chef de Vers Demain et « Michaël »
Note – Nous n'avons pas coutume d'assommer nos lecteurs avec nos titres personnels (et sous-titres !). Mais, pour nous défendre, nous faisons comme saint Paul.