Les C. C. F. n'aiment pas le Crédit Social. Cela se comprend. Le Crédit Social veut l'émancipation des esclaves. Il veut que chaque homme puisse décider de sa destinée dans l'association. Les C. C. F., socialistes d'État, veulent la conduite des individus par le gouvernement, l'enrégimentation par le moyen de plans, de re-plans et de rataplans, pour dicter à chacun ce qu'il doit faire.
Il y a donc grande parenté entre la finance et le socialisme. Le socialiste, comme le financier international, désire la centralisation universelle, l'abolition des idéals nationaux et la soumission de tous les humains à des décisions prises dans une capitale mondiale.
Si l'on en doute, qu'on lise les remarques du chef des C. C. F., M. Coldwell, en réponse aux remarques du créditiste M. Jacques, à la Chambre des Communes le 25 février.
On sait aussi que les C. C. F. firent la lutte au candidat créditiste dans l'élection partielle de Camrose, en Alberta, au scrutin du 6 février dernier. Fidèles à la consigne inaugurée par Banco en mars 1940, tous les adversaires du Crédit Social unirent leur force contre le candidat du Crédit Social. Cette fois, on laissa aux C. C. F. l'honneur de présenter leur homme, et ils choisirent leur chef provincial, M. Ronning.
M. Coldwell participa à la campagne.
M. Ronning est un homme intelligent ; mais il a eu le tort d'épouser une cause dont les Albertains ne veulent pas. Les électeurs de Camrose ont répété leur geste du 21 mars 1940 et le créditiste, M. Sayers, remplace M. Mullen, décédé.
Quelques têtes folles diront encore que le Crédit Social est du socialisme.