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Chronique Médicale - Pathologie du cancer - V

Dr Jos.-Élie BÉLANGER, B.A., M.D., L.C.M.C. le jeudi, 01 août 1940. Dans Chronique médicale

Dr Jos.-Élie BÉLANGER, B.A., M.D., L.C.M.C.

Pour aujourd'hui, revenons sur certaines affirmations du Dr Bonnet-Lemaire, cité dans la dernière chronique :

"Ces résultats constituent, pour Warburg, la clé des phénomènes du métabolisme de la cellule vivante ; ils sont particulièrement prononcés dans les tissus en croissance vive, comme l'embryon normal ou le cancer".

Voilà un parallèle assez curieux entre l'embryon normal et le cancer, entre le fœtus qui se développe dans le sein de sa mère et qu'on appelle parfois tumeur physiologique, et le cancer, tumeur pathologique, c'est-à-dire nuisible, néfaste, causant un état de maladie grave.

Ces deux tumeurs sont formées de "tissus en croissance vive". L'embryon se développe suivant un plan coordonné, suivant sa propre vie, malgré qu'il soit pour quelque temps associé en symbiose, qu'il vive en parasite. Le cancer est un véritable parasite : il se développe par l'envahissement des tissus du porteur suivant les réactions de ces mêmes tissus : aucun plan régulier. Comme dit le Dr Lorenzo Lamy, d'Ottawa : "le cancer, c'est l'anarchie des cellules".

Ces tissus jeunes ou en croissance vive accaparent dans les deux cas les vitamines du porteur. Cela explique le besoin extraordinaire de vitamines qu'éprouve la femme enceinte, besoin qui se manifeste de diverses manières par une foule de désordres bien connus. En cas de carence en vitamines, nous pouvons constater ces désordres chez la mère, mais si l'embryon lui-même en souffre, ce n'est que plus tard, après sa naissance, que les effets apparaîtront.

Pour satisfaire ce besoin intense de vitamines, il faut parfois aller à de très fortes doses. Dans un cas, j'ai tenté de saturer en vitamines C l'organisme d'une jeune femme primipare, en me guidant sur le titrage de l'urine par le Dichlor-Phenol-Indo-Phenol. J'ai été extrêmement surpris de la quantité nécessaire, car il m'a fallu aller jusqu'à l'équivalent de 60 oranges par jour, et cela sans inconvénient.

Une fois le point de saturation atteint, la dose d'entretien est encore assez forte, car l'on sait que les vitamines C ne s'accumulent pas dans l'organisme. Je puis ajouter que cette primipare, grâce aux vitamines, s'est rendue à terme sans aucun malaise même léger. Elle a donné naissance à un garçon de plus de 8 livres après un travail de 12 heures seulement où tout a été normal.

On voit par là combien profond est le changement apporté dans la vie de la mère par la présence du fœtus, et dans quelle proportion il faut fournir des vitamines pour assurer 1'équilibre vital de la mère et de l'enfant.

Également, chez un porteur de cancer, les cellules de la tumeur, cellules jeunes ou en croissance vive, accaparent les vitamines d'un organisme déjà carencé ou déficient, et y accentuent le désordre primitif. Comme celles de l'embryon, les cellules du cancer prennent leur vie dans le sang du porteur, et y déversent leurs déchets et produits de décomposition.

Le rôle néfaste des cellules cancéreuses est d'autant plus marqué que leurs produits d'élimination sont nocifs ; l'organisme du porteur ne peut suffire à se débarrasser de ces poisons. Les ganglions du voisinage, chargés de ce premier soin d'épuration, deviennent indurés, puis infectés à leur tour, et le cancer devient rapidement généralisé.

Ce parallèle entre les cellules de l'embryon et celles du cancer indique logiquement l'emploi des vitamines comme moyen prophylactique ou de préservation, et aussi comme traitement.

Quelques lignes plus loin dans la même citation du Dr Bonnet-Lemaire, on voit :

"Alors que la variation du glucose dans les tissus est un phénomène général, et qu'il y a entre les phénomènes d'élaboration et de destruction du glucose un véritable synchronisme à l'état normal, celui-ci est détruit dans le cancer ; la respiration ne suit pas la perte en sucre..."

Je veux faire remarquer qu'il ne s'agit pas ici de la perte de sucre, mais bien de la "perte en sucre" transformation des éléments des cellules en sucre, donc augmentation de sucre. Ces dépôts de sucre ou de glycogène, constatés par Claude Bernard, le fameux physiologiste, sembleraient apparenter le cancer avec le diabète et cette analogie pourrait expliquer les réussites du traitement du Dr Koch, de Détroit, par la "glyoxamide". Ce remède est un produit synthétique ayant une formule et une composition analogues à celles des extraits de tumeurs cancéreuses qui formaient au début la base du traitement du Dr Koch.

(À suivre) Reproduction interdite

Dr Jos.-Élie BÉLANGER, B.A., M.D., L.C.M.C.

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